vendredi 2 août 2013


 

En prévision des prochaines élections présidentielles

L’idée des «grandes familles politiques» commence à se dessiner

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Par Amar Rafa
Nombre de partis de la classe politique en Algérie, partagent le constat sur l’importance des prochaines élections présidentielles de 2014, dans la vie du pays. Mais, force est de constater qu’àneuf mois de ce rendez-vous, la scène politique semble confinée dans un attentisme troublant. Car, mis à part la candidature déclarée de l’ancien chef du gouvernement Ahmed Benbitour, et des intentions de quelques personnalités issues de l’émigration, dont Ahmed Bennoui, résidant en suisse, la majorité des personnalités et formations politiques ne se sont pas encore déclarées prêtes à se porter ou designer de candidat à ces joutes électorales.  Ne dit-on pas que qu’une hirondelle ne fait pas le printemps ? Il est loisible de remarquer que la maladie du président, puis son retour au pays, ont brouillé les cartes d’une certaine classe politique, qui donne l’air d’être suspendue à un signal qui viendrait de quelque part, pour pouvoir s’engager dans la course. 
Mais, il est vrai que, conjoncture régionale aidant, aussi, le pays est confiné dans un attentisme à telle enseigne qu’il semble entrer en hibernation. Peut-être, le temps de laisser passer la vague qui pèse sur la région, comme une épée de Damoclès, et de voir se décanter les conflits dans la région. Cela autorise-t-il, cependant, cette léthargie des politiques, et surtout l’absence des préparatifs vis-à-vis de ce rendez-vous présidentiel ? Pour nombre d’observateurs, ce qui a lieu dans les partis du système à savoir au FLN et au RND en termes de déchirures et de conflits personnels d’intérêts est symptomatique de la division et de l’absence de vision claire quant à la conduite à tenir face à la prochaine présidentielle. Un débat qui parait se répercuter y compris au sein du microcosme politique, voire auprès des partis «lilliputiens», sans ancrage réel dans la société dont les figures de proue feignent presque d’ignorer leurs rôle d’animation de la scène politique. Un rôle dont s’acquitte convenablement les représentants de l’Etat, à travers leurs sorties sur le terrain, qui sont en train de définir les termes du débat et ainsi, préparer le terrain au prochain candidat du pouvoir. Le temps presse. Neuf mois peuvent s’avérer insuffisant pour se préparer à une élection présidentielle. Ce que ne semblent pas comprendre les partis qui, ce n’est qu’une fois réveillés de leur sommeil, qu’ils auront tout le loisir de comprendre à leur dépens, que les dés auront été pipés. Ils n’auront alors d’yeux que pour pleurer.  Cela dit, si l’on ose la comparaison, les islamistes sont les plus actifs sur le terrain en multipliant les sorties pour jauger de leur préparation au rendez-vous de 2014. c’est dans cette perspective, que commencent  à se dessiner le rassemblement des partis par «grandes familles politiques», comme l’a suggèré le premier responsable de l’ANR, Belkacem Sahli. Une idée qui a fait déjà son chemin, depuis la mise en place de l’alliance verte –islamiste- encore ouverte à d’autres adhésions, ainsi que, le groupe de partis de «défense de la mémoire» et encore, le regroupement des formations dites «nationalistes». A travers leurs déclarations exprimées a la faveur des sorties lors du week-end  dernier, les leaders des partis, tout en gardant dans le viseur les prochaines présidentielles, affichent un peu d’empressement à designer leur candidat, qu’ils relèguent au plan de simple formalité. La stabilité et l’unité du pays, est le point commun d’un discours qui traduit les véritables défis de l’heure. Que l’on en juge par l’appel du SG de l’ANR, à la création d’«alliances entre partis politiques pour un meilleur déroulement de  ces élections», qui a  souhaité que l’unité nationale soit «l’affaire de tous».  Le président du MSP, Abderrazak Mokri  a estimé pour sa part, que les élections de 2014, constituent une «étape importante pour assurer la stabilité et l’unité du pays».   A partir d’Annaba, où il a animé une rencontre avec ses militants, le représentant des Frères musulmans en Algérie,  et qui est bien parti pour être le candidat du courant aux prochaines présidentielles, a toutefois, affirmé que sa formation politique donnait, pour l’heure, la priorité à une «profonde réforme politique dans le pays». En estimant que le «complot» visant à marginaliser les pays arabes «menace aussi l’Algérie», Mokri a soutenu que cette situation exige de toutes les forces vives, en premier lieu des partis, de se lever comme un seul homme pour préserver la sécurité et l’unité du pays. Le président du MSP a, en conclusion, insisté sur la nécessité pour les Algériens de «tirer les leçons et unifier les rangs pour faire face aux complots».
Dans le même sillage, le secrétaire général d’El Islah, Mohamed Djahid Younsi, a souligné la nécessité d’un «consensus national qui soit le socle d’une démocratie véritable et durable». Au cours d’un meeting qu’il a présidé à Annaba, M. Younsi a souligné que «l’approche du mouvement El Islah au sujet du pouvoir en Algérie est fondée sur le préalable du dialogue sans exclusive, dans une vision consensuelle claire quant aux repères et aux objectifs». Le SG du mouvement El Islah, considérant que la scène politique nationale demeurait «confuse», a appelé à des «solutions (à) pour passer à une logique de consensus sur les questions importantes, en premier lieu la révision de la Constitution». Il a en outre appelé, à «maintenir les fondements et les constantes nationales, en valorisant les acquis du peuple et de l’Etat algérien, avant le rendez-vous des présidentielles».
A. R