samedi 3 août 2013


Mardi 30 juillet à 21:13
Lesoir
Gouvernement, Un important remaniement en préparation

Abdelaziz Bouteflika ratera deux autres rendez-vous protocolaires successifs pour les tout prochains jours : les traditionnelles cérémonies des prières du 27e jour du mois de Ramadhan et de l’Aïd. Ces deux obligations protocolaires seront honorées par Abdelmalek Sellal, apprenons- nous de source crédible.
Le Président poursuit toujours sa convalescence et ne peut s’adonner à des activités déconseillées pour lui, pour le moment», affirme notre source. Mais en réalité, Bouteflika, rentré au pays le 16 juillet dernier en provenance de Paris où il avait été évacué le 27 avril suite à un lourd accident vasculaire cérébral, poursuit toujours un traitement et des soins intensifs à Alger.
Comme quand il était à Paris, l’homme s’est éclipsé totalement. Pas la moindre activité de quelque nature qu’elle soit. Se trouvant, depuis, dans sa résidence privée sur la côte ouest d’Alger qui est, pour rappel, équipée d’un petit hôpital de campagne depuis début 2006, l’homme ne reçoit personne en dehors de son cercle familial restreint.
«Le Président ne reçoit d’ailleurs jamais chez lui et cela même avant sa maladie», nous confie-t-on dans son entourage. Selon des informations crédibles également, son «hôpital de campagne» avait été doté d’un matériel spécifique et ultra-moderne ramené d’Allemagne quelques jours avant son retour au pays.
De même que son staff médical avait été renforcé par deux médecins français qui sont à son chevet en permanence. «La nature de sa maladie et son âge ne permettent pas au patient Bouteflika de changer de main. Il est donc tout à fait logique qu’il soit suivi par les mêmes médecins qui l’ont traité une première fois et qui ont son dossier médical», nous explique-t-on encore de source fiable.
Le 16 juillet dernier, les Algériens ont découvert l’état réel de l’encore Président en exercice : à l’aéroport militaire de Boufarik, Bouteflika, même s’il n’était pas cette fois en robe de chambre, a donné de lui l’image d’un président complètement groggy, sans voix, le geste tortueux et le regard perdu.
Une posture de faiblesse illustrée de manière éclatante par la présence d’une chaise roulante qui achève de détruire le «sans séquelles» officiel. Qu’en est-il, depuis ? «Son état s’améliore», se contente de nous répondre notre source. Certes, pas au point de retrouver son bureau d’El-Mouradia.
Exit donc pour le moment toute activité professionnelle «corporelle» pour ainsi dire, comme par exemple présider un Conseil des ministres, recevoir en audience officielle et, cela va de soi, faire la… prière ! Par contre, ses facultés mentales étant intactes, l’usage de sa main droite aussi, Bouteflika est toujours en mesure de prendre des décisions.
Et, là, nos sources sont unanimes : il faut s’attendre à quelques «sorties» à moyen terme. La plus importante est qui relève quasiment du domaine de l’officiel est celle d’un important remaniement du gouvernement. En fait, ce remaniement n’avait été retardé que par l’accident de santé de Bouteflika.
Mais de reporté, il passe pour «certainement amplifié» par cette même maladie. Dans l’entourage immédiat de Bouteflika, l’on a mal pris quelques «retournements», en coulisses bien entendu, de certains hauts responsables, y compris au sein de l’exécutif, dans l’intervalle entre le 27 avril et le 16 juillet.
Ce n’est pas tout. L’actuel gouvernement ne trouve grâce, ni aux yeux de Bouteflika, ni chez Sellal ! Le Premier ministre qui avait hérité, le 3 septembre 2012, d’un staff gouvernemental qu’il avait découvert en même temps que sa propre nomination, avait, confient nos sources, émis le souhait d’un remaniement significatif qui devait avoir lieu en mai dernier, à la même période que la révision de la Constitution.
Avec le retour de Bouteflika, Sellal, selon toujours nos sources, serait revenu à la charge. «La réflexion sur la composante du prochain gouvernement est engagée», nous dira même un proche de Bouteflika.
K. A.
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