samedi 3 août 2013


Dimanche 4 août à 0:04
Selon Djaballah «La scène politique dominée par des opportunistes»



Peu emballé par la candidature aux élections présidentielles de 2014 qu’il veut « anticipées », le président du Front pour la justice et le développement (FJD-Adala), Abdallah Djaballah, ne croit pas à un « candidat du consensus » pour faire face à celui du système que d’autres formations islamistes appellent de tous leurs vœux.
Le divorce de Djaballah avec sa  » famille politique  » semble consommé. Evoquant ces initiatives pour un candidat du consensus dans un entretien accordé à TSA, Abdallah Djaballah n’y croit pas trop.  » Parler d’initiative est à mon sens prématuré. Je pense qu’il s’agit plus d’aspiration et de rêve que d’une démarche politique pouvant influencer réellement les positions et le comportement du corps électoral.
Malheureusement, en Algérie, la scène politique est dominée par des adolescents et des opportunistes qui n’hésiteront pas à faire la campagne du candidat du système en le faisant passer pour le candidat du consensus « , a-t-il asséné, estimant qu’une personnalité islamiste présidentiable est  » un rêve des militants du projet islamiste « , difficile selon lui à concrétiser dans les conditions actuelles (internes et externes). Parlant de ses « rivaux », Ennahda et le MSP notamment, qui soutiennent l’idée d’un candidat du consensus même en dehors du clan islamiste, Djaballah dit ne pas être étonné.
 » Que ces deux formations soutiennent un candidat en dehors du cercle islamiste, cela ne m’étonnerait pas. El-Adala n’est pas de ceux qui font des partis politiques des commissions de soutien, sauf bien sûr, si ce soutien est soumis à des conditions idéologiques, politiques, économiques et sociales logiques. Ce qui me semble impossible dans les conditions actuelles du pays « , a-t-il soutenu. Pour Djaballah, qui a tout de même soumis sa participation au présidentielle au conseil consultatif du FJD,  » les élections en Algérie n’ont jamais constitué un outil de changement parce que l’élite qui contrôle les centres de décisions est dominée par les laïcs « .
Pour lui, « l’élite » au pouvoir veut faire de la démocratie et des élections un moyen pour rester au pouvoir.  » Éventuellement, de temps à autres, on fait participer certains partis, utilisés comme pour décorer le champ démocratique, sans plus. Pour moi, la présidentielle de 2014 ne sera pas différente des précédentes « , a-t-il argué. Evoquant la situation du pays, il parle de « blocage à tous les niveaux », car à ses yeux, les pouvoirs sont concentrés aux mains du président qui était absent pour soins, d’où, explique-t-il la nécessité d’une présidentielle anticipée si le président est dans l’impossibilité d’exercer ses pouvoirs.
« Il faut aller vers une présidentielle anticipée pour le bien du peuple », a-t-il dit. Enfin sur ce qui se passe en Tunisie et en Egypte, il pense que c’est la faute aux laïcs. « Les laïcs ne peuvent pas admettre d’être en dehors du pouvoir. Pour y retourner ou y rester, ils utilisent deux méthodes : la fraude, ou le coup d’État, avec bien évidemment l’appui de l’extérieur », a-t-il commenté.
Par Sofiane Aït Mohamed.
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