mardi 17 septembre 2013

bouteflika-roue-libre

La nomination de Mourad Medelci, ex ministre des affaires étrangères au poste stratégique de président du Conseil constitutionnel aura bouclé la boucle d’un verrouillage institutionnel à double tour de la part du président Bouteflika. Désormais, il est bien barricadé pour mettre sereinement à exécution sa feuille de route politique.
Après avoir placé ses hommes de confiance Tayeb Belaiz et Tayeb Louh respectivement aux très sensibles département de l’intérieur et de la justice chargés d’encadrer l’élection présidentielle, le président à finalisé l’édifice en nommant Medelci à la tête de la pyramide institutionnelle qu’est le Conseil constitutionnel.
Qu’il soit lui-même partant pour un quatrième mandat où qu’il mette les pieds à l’étrier pour un homme de confiance, Bouteflika est en roue libre…
Le dispositif institutionnel est fin prêt après avoir réussi un premier grand coup en catapultant le controversé Amar Saadani aux commandes du FLN. Il ne reste désormais à redresser dans le «bonne direction» que le rassemblement national démocratique (RND) pour reconstituer le binôme politique sur lequel devrait s’appuyer le pouvoir pour régler l’échéance d’avril 2014. Et tout porte à croire selon les bruissements du sérail, que Abdelkader Bensalah sera l’homme qui sera choisi pour mener le RND à bon port du giron présidentiel…
Il ne restera plus au président qu’à convoquer le congrès du parlement pour applaudir des deux mains la révision de la constitution devant instituer le poste de vice président et porter le mandat présidentiel à sept ans renouvelable une seule fois.
Il ne reste que Bensalah au RND
Dans ce scénario, il pourrait être décidé que Bouteflika allonge son mandat deux années avant de céder le poste au vice président qui se sera pendant ce temps aguerri au métier. Ou alors qu’il s’offre un autre mandat de cinq ans. Dans tous les cas des figures, Abdelaziz Bouteflika qui était physiquement et politiquement condamné il y a juste quelques mois, surprend son monde en réussissant une renaissance comme un sphinx.
C’est dire qu’à moins d’une détérioration subite de son état de santé qui pourrait bousculer cette feuille de route, le scrutin présidentiel d’avril est pratiquement réglé comme du papier à musique. Même ces histoires de différents avec le DRS dont la presse en a fait ses choux gras ces derniers jours, ne sont que de subtiles opérations destinées à farder le bilan bien terne du président.
Il est en effet naïf de croire que le DRS qui a accompagné le président depuis 15 ans, puisse aujourd’hui lui déclarer la guerre. Ces petites piques échangés par voie de presse visent simplement à occuper l’opinion alors que le débat politique évolue au ras des pâquerettes.

Algérie 1

Le FLN et le TAJ ont lancé sa construction hier à Alger : Une nouvelle alliance de “soutien à Bouteflika”

Les formations conviées à adhérer à cette alliance doivent, au préalable, faire preuve de soutien au chef de l’État.

Une nouvelle alliance devant soutenir le plan de Bouteflika pour les prochaines échéances politiques est lancée. Une rencontre a regroupé, hier, le FLN version Amar Saïdani et le TAJ de Amar Ghoul au siège de l’ex-parti unique, à Alger.
Selon les responsables de ces deux formations, cette alliance n’est autre qu’un espace de débat entre des formations dont le dénominateur commun est le soutien à Bouteflika, à son programme, pour la consolidation de la paix et l’encouragement de la croissance économique.
Au-delà de cet aspect déjà connu et défendu par la défunte Alliance présidentielle, ce regroupement serait l’instrument politique pour accompagner le plan de Bouteflika pour la future présidentielle.
Cela étant, réitérer le soutien au programme du chef de l’État, à quelques mois seulement de la fin de son troisième mandat, revient à engager un débat de précampagne sur un probable autre mandat pour l’actuel locataire du palais d’El-Mouradia ou à actionner ses relais pour “défendre” son choix quant à la succession.
Cela dit, Amar Saïdani a indiqué que cette alliance apportera son soutien à un candidat unique. Il a tenu à rappeler que Bouteflika est le président d’honneur du FLN.
Par ailleurs, il faut noter que même les formations conviées à adhérer à cette alliance doivent, au préalable, faire preuve de soutien au chef de l’État. “Nous sommes deux formations différentes, mais le dénominateur commun est le soutien à Bouteflika et à son programme”, ont répété MM. Saïdani et Ghoul tout au long du point de presse animé à la fin de la rencontre qui a regroupé les cadres des deux formations. Le rappel de “l’identité” de ces formations participe aussi à asseoir une forme de décantation au sein de la classe politique, entre les pro et les anti-Bouteflika.
Cela explique aussi que la naissance de cette alliance entre dans le cadre d’un plan global en vue de l’échéance de 2014, même si les deux conférenciers tentent de donner une aura plus large à leur initiative.
Ils ont expliqué que la rencontre a tourné autour de plusieurs questions liées à l’actualité nationale, régionale et internationale, et dont la position commune des deux partis sera le principe fondateur de leur alliance. Lors du point de presse, M. Saïdani a indiqué que le limogeage de ministres FLN du gouvernement “n’est pas une manière de punir les ministres qui se sont opposés à ma nomination à la tête du parti”. Mais
en revanche, il a souligné que le choix des personnalités choisies par Bouteflika entre dans le cadre de la mise sur pied d’une équipe composée de technocrates, afin d’assurer “une élection présidentielle libre et transparente”.
Outre les déclarations de soutien à Bouteflika, les deux formations ont convenu de s’allier au niveau des deux chambres du Parlement “pour défendre et améliorer les textes de lois que propose l’Exécutif”.
Il sera convoqué par Bouteflika: Un Conseil des ministres la semaine prochaine
Amar Saïdani, secrétaire général du FLN, a indiqué que le chef de l’État présidera un Conseil des ministres la semaine prochaine.
M. Saïdani répondait à une question sur l’état de santé de Bouteflika et sa capacité à assurer sa fonction présidentielle.Sa réponse se veut claire et “rassurante” comme si la tenue d’un Conseil des ministres était suffisante pour prouver que le chef de l’État est en mesure d’accomplir ses missions.
 
Liberté

samedi 14 septembre 2013

AMAR GHOUL AUX MILITANTS DU TAJ : "Nous jouerons les premiers rôles à la présidentielle"

Concernant la position de son parti dans le cas où le président de la République se présenterait à un 4e mandat, Amar Ghoul a affirmé que l'un des principes fondamentaux du parti est la fidélité...
Tout auréolé par sa nomination à la tête du ministère des Transports, Amar Ghoul pense à la présidentielle de 2014. «Le TAJ jouera les premiers rôles à la présidentielle de 2014», a t-il affirmé lors de l'ouverture de la réunion du bureau politique du TAJ au siège du parti à Ben Aknoun.
Le président de ce parti qui fêtera bientôt une année d'existence, a plusieurs fois répété ce «message» sans toutefois préciser quel sera ce rôle de premier ordre. Se portera-t-il candidat? En tout cas, il se dit ouvert à une alliance avec n'importe quel parti de la scène politique nationale. «Nous n'avons pas d'adversaire politique, le TAJ est un parti de rassemblement de tous les courants politiques. Nous sommes de ce fait ouverts à toute alliance qui aura pour seul et unique but, le bien du pays et de ses citoyens», a-t-il assuré.
Concernant la position du TAJ dans le cas où le président de la République briguerait un 4e mandat, Amar Ghoul a affirmé que l'un des principes fondamentaux du parti est la fidélité. «Notre position a toujours été claire, depuis la création du parti. Nous sommes fidèles à l'Algérie, ses institutions et les hommes qui font ces institutions», a-t-il soutenu en référence au Président, mais sans le citer nommément. Avant d'aborder l'échéance présidentielle de 2014, qu'il qualifie de «tournant décisif pour le pays», Amar Ghoul a appelé les membres du bureau politique à «booster» les adhésions au parti. «Nous allons bientôt terminer la structuration du parti à travers tout le territoire national, nous devons passer maintenant à l'étape de l'adhésion massive», a-t-il soutenu.
Il a aussi lancé un appel aux cadres et élites algériens, qu'ils soient à l'intérieur ou à l'extérieur du pays, pour, dit-il, «participer activement à la vie politique du pays et le mettre ainsi sur les rails». «Nous avons besoin de toutes les forces actives du pays. J'appelle cette élite et ces cadres à rejoindre le TAJ», soutient-il, en estimant que son parti est «un prolongement de la riche histoire du pays, de son patrimoine, de sa révolution et de ses racines berbères». Contexte international oblige, le président du TAJ est revenu sur la situation chaotique que vit actuellement le Monde arabe. Il affirme que «ce n'est que le résultat de l'illusion du Printemps arabe qui n'avait pour seul but que de servir les intérêts des grandes puissances mondiales». «Cette illusion du Printemps arabe a fait du monde arabe une illusion», rétorque-t-il avant de souligner que le temps a donné raison à l'Algérie. «Souvenez-vous des critiques acèrbes qu'on avait reçues à l'époque de ces pseudo-révoltes à cause de nos positions. Souvenez-vous des appels internationaux pour que l'on intervienne dans les affaires internes de certains de nos voisins souverains. Les pressions étaient énormes sur le pays, mais il n'a pas cédé», rappelle-t-il. «Maintenant que l'on voit le résultat tout le monde constate que l'Algérie a eu la meilleure et la plus sage position», atteste Amar Ghoul. Celui-ci soutient que «cela est dû à la sagesse et l'intelligence du Président Abdelaziz Bouteflika». Il a aussi tenu à rappeler le rôle qu'a joué l'ANP dans la préservation de la stabilité du pays. «Surtout avec les crises persistantes à nos frontières. Et les tentatives d'infiltrations d'armes et de drogue via nos voisins», poursuit-il. En fin de conférence, Amar Ghoul a enlevé sa casquette de chef de parti pour celle de ministre. Il a profité de l'occasion pour féliciter tous les membres du nouveau gouvernement. Il a affirmé que le nouvel Exécutif choisi par le Président aura comme but de «poursuivre le programme du président de la République et sauvegarder tous les acquis à leur tête la stabilité, la sécurité et le développement du pays». Lui qui se dit prêt à relever le défi des transports, soutient que le gouvernement Sellal II, aura aussi pour mission de répondre aux attentes sociales des citoyens tels le logement et l'emploi.

L'expression

mardi 10 septembre 2013

Élection présidentielle de 2014 : Jeux et enjeuxdu changement


“Mieux vaut prendre le changement par la main avant qu’il ne nous prenne par la gorge.” Winston Churchill
Il n’est pas rare, notamment depuis qu’un vent de révolte souffle sur le monde arabe, d’entendre des voix, s’élevant quelques fois de l’intérieur même du sérail, s’indigner devant la situation de rupture existant entre l’Etat et le citoyen. C’est même devenu une mode dans le cirque politique national. Mais, sagesse oblige, force est de dire qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire. En effet, que le président Bouteflika décide enfin, après cinquante ans de mauvaise foi, de mensonges et de tripatouillages, de mettre à mort l’une des dictatures les plus perverses et vicieuse de la planète, cela ne peut être que réjouissant. Car le mal est trop grand. L’usure de la société algérienne est telle qu’aucun mouvement social organisé et plus ou moins porteur de visions n’est à attendre. Le scepticisme règne en maître parmi toutes les couches de la société, y compris celles accrochées aux jupons du régime. Et si la majorité rejette, dans le fond et dans la forme, l’ordre établi, ceux qui savent pourquoi et comment, ceux qui portent une alternative viable, aussi bien parmi les élites indépendantes que parmi les partis politiques, se comptent sur les doigts d’une seule main et ne semblent pas, dans le meilleur des cas, en mesure de construire un rapport de forces en faveur du bon sens. L’opportunisme, l’amateurisme et l’angélisme des uns et des autres en sont d’ailleurs la parfaite illustration. Dans un tel climat, les réformes enclenchées par  Bouteflika, soutenues par-ci et réfutées par-là, ont-elles une chance d’aboutir ? Leurs promoteurs, officiels et officieux, ont-ils conscience de la situation ? Autrement dit, y a-t-il une vraie volonté d’aller vers un changement effectif ?

Le changement commence par des signaux forts

L’exigence du changement, portée dans le sang par des milliers de militants des décennies durant, par une société annihilée par le poids du sous-développement mais toujours résistante et rêveuse, est clamée par tout un chacun ces derniers temps. De prime abord, on peut s’en réjouir en concevant ceci comme étant un élargissement du cercle des partisans du changement. Sans vouloir trop faire dans les procès d’intention, nous sommes portés par un pessimisme criant. En effet, durant les cinquante années qu’a vécues l’Algérie depuis son indépendance, les démocrates, les vrais, n’ont jamais déserté le terrain des luttes pour un état de droit. Certains ont payé leur engagement de leur vie, d’autres ont sacrifié des carrières, leurs familles, leurs biens, etc. Entre-temps, bien assis dans le confort de l’autre côté de la barricade, les faux démocrates ont contribué activement à la construction de ce que, ironie de l’histoire, ils appellent aujourd’hui “une dictature”. Leur contribution, malheureusement, ne se limite pas au rôle actif qu’ils ont joué dans la neutralisation de toutes les forces qui militaient pour le changement, mais concernent aussi leur mutisme lorsque celles-ci, dans le silence des nuits “postcoloniales”, ont été persécutées.  Cette culture émeutière, cette déliquescence de l’état, cette disqualification du politique, toute cette “dialectique du sous-développement”  qui, aujourd’hui, semble faire peur à ces militants de la vingt-cinquième heure, ne doit pourtant son existence qu’à l’hypocrisie intellectuelle qui a marqué leur démarche politique un cinquantenaire durant. De “harkis du système” par le passé, ils veulent porter l’étendard du combat démocratique aujourd’hui. Le virage est trop grand et il aurait pu leur coûter la vie, politiquement, à ces derniers. Mais l’imposture, se nourrissant aussi bien de la crédulité d’une partie de la société que de l’indifférence totale et affichée de l’autre, est cette fois-ci poussée trop loin. Pourquoi, en effet, existe-t-il deux types de politiciens, ceux évoluant dans des partis et ceux qui évoluent seuls, en Algérie ? Qui est derrière l’un et l’autre ? D’où puisent-ils leur légitimité ? Quelle relation entretiennent-ils avec les cercles du pouvoir ? Décidément, il parait qu’en Algérie, on crée le maximum de partis pour, en l’absence d’un débat sérieux et permanent sur toutes les questions, dépouiller le discours politique de toute sa pertinence. Cette stratégie vise, naturellement, à disqualifier l’action politique, pour laisser le terrain vide devant des individus auxquels on fabrique, l’espace d’une élection, une aura de “personnalité nationale”. Ce sont ceux-là qui font partie du deuxième type de politiciens. C’était, hier, le cas de Zeroual, de Bouteflika, d’Ouyahia… de bien d’autre ministres et autres cadres de “la nation”. Ce sera, aujourd’hui et demain, d’autres encore dont on n’aura entendu parler qu’en fin de saison. Ceci se fait souvent avec la complicité des médias et de certains partis politiques. Une telle démarche peut-elle aboutir au changement espéré par la société ? Une initiative fusant de nulle part et, qui plus est, est conduite par un “harki du système” qui, forcément, ne s’est jamais frotté aux souffrances quotidiennes des Algériens peut-elle susciter une quelconque adhésion de la société ?
Ne nous voilons pas la face et arrêtons notre culte de la mauvaise foi. Tous les Algériens, qu’ils soient dans l’opposition ou qu’ils aient rôdé dans les méandres du système, ont le droit de participer à la gestion des affaires du pays. Condition : qu’ils se soumettent au verdict des urnes et qu’ils aient un minimum de considération pour la volonté populaire. La société algérienne, elle, attend un signal fort de la part aussi bien des autorités que des “personnalités nationales” qui prétendent incarner l’idée du changement, notamment en prévision de l’élection présidentielle de 2014. Les Benbitour, Yala, Hamrouche, Benflis, Mokri, Aït Ahmed, Hanoune, Belabès, Oussaïd, Sellal, etc. sont, en la matière, interpellés au plus au niveau. Un signal fort ne consiste pas à étaler sur les pages d’un journal, comme on le fait jusque-là, des réflexions empreintes d’angélisme, ni non plus à haranguer les foules et attendre que le bonheur tombe du ciel. Les premiers acteurs à être associés, dans le cadre d’un dialogue politique à moult variantes, doivent être les partis politiques, la société civile et les élites intellectuelles. L’Algérie vit une crise politique dont l’élément le plus fondamental est l’absence du politique. Le combat pour le changement consiste donc, avant tout, à réhabiliter le politique, et aller ensuite vers des stratégies de développement à long terme. Les Algériens en ont marre des scénarios à la Neagelen et des bricolages instantanés.

Entretenir le rêve, c’est bien, le réaliser, c’est vital
Aujourd’hui, il ne s’agit pas de faire une révolution. Il convient juste de réussir une réforme. Or, comme dirait Jacques Chaban-Delmas, “nous ne parvenons à faire des réformes qu’en faisant semblant de faire la révolution”. Dans ce sens, une réforme réussie, une réforme aux relents révolutionnaires, c’est une réforme qui suscite l’adhésion morale de la majorité des citoyens. Or quand on voit le scepticisme dans lequel baigne la société, lequel scepticisme se traduit essentiellement par une indifférence générale devant ce qui se fait, ainsi que l’abstention massive qui marque les différents scrutins, on est en droit de dire que l’échec des réformes en cours, prévisible dans les conditions actuelles, n’est pas à exclure. Faut-il pour autant céder au fatalisme ?
La fermeture des champs politique et médiatique plus d’une décennie durant a créé un vide idéologico-politique effarant. L’Algérie est, conséquence directe de cette situation, sujette à une crise multidimensionnelle dont les gestionnaires sont les pouvoirs publics, les partis politiques et la société civile dans ses différentes instances. Cette crise, manifestement, se traduit par la précarité de notre économie, le pourrissement de l’environnement des affaires, le chômage, la précarité du salariat, l’amenuisement de la classe moyenne, la disqualification quasi totale de l’action politique, le déclassement de la vraie élite par la fausse, la laideur et la saleté extravagantes de toutes les villes du pays, le naufrage du système éducatif, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, la folkorisation-stérilisation des cultures nationales, la fragilité et la médiocrité du système de santé, la faillite du sport, la paresse sociale, la faillite morale, les suicides collectifs, la propagation de la violence, les émeutes, les maladies chroniques et psychosomatiques, les dépressions nerveuses… Mais pas seulement. Cinquante et un ans après l’indépendance, vingt-quatre ans après l’accès au multipartisme, le problème de légitimité reste posé d’une façon accrue. Sortir de cette crise est, pour ainsi dire, un devoir national que tout Algérien doit, avec responsabilité, accomplir. Pour certains, fatalistes, il n’y aurait aucune solution de sortie de cette crise et que, par conséquent, l’idéal serait de laisser se faire les choses d’elles-mêmes, c’est-à-dire s’abstenir de toute activité en relation avec la gestion politique de la cité. D’autres, plus soucieux de l’élégance de leur position que de sa pertinence politique, s’évertuent à faire en permanence des constats sans prise aucune avec la réalité. D’autres encore, essentiellement des prédateurs sans foi ni loi, se cachant derrière des sigles déterrés ou inventés pour des circonstances électorales, ne voient dans l’histoire de l’Algérie ni sang, ni sueur, ni crise, ni solution ; tout ce qu’ils y voient sont les chances d’enrichissement illicite qu’ils ont ratées et celles à venir. Par ailleurs, certains partis, des intellectuels, des associations, des syndicats, etc. œuvrent autant que faire se peut pour faire sortir l’Algérie de la spirale du sous-développement dans laquelle elle se trouve. Le rêve est entretenu, mais est-ce suffisant ? Décidément, cette réflexion de Ségolène Royal est pertinente dans ce sens : “Ce qui déprime un pays, c’est la peur de l’avenir.” On ne doit pas tomber dans le piège du fatalisme. Et pour éviter cette chute, on doit réaliser le rêve d’une république authentiquement algérienne, réellement démocratique et profondément populaire.

ll est temps que l’Algérie écoute sa conscience
Le sous-développement en Algérie, la dialectique qui permet sa reproduction, sont dus, qu’on le veuille ou non, au manque de débat, de dialogue, à l’autisme aussi bien du pouvoir, des partis de l’administration que des  partis dits de l’opposition. Cinquante ans après son indépendance, l’Algérie a du mal à prendre son destin en main parce qu’elle refuse d’écouter sa conscience, de se parler, de laisser s’exprimer en toute liberté les divergences qui traversent la société. L’Algérie refuse d’apprendre à grandir, de laisser les Algériens dialoguer, se connaître pour éviter les chocs. L’autisme est malheureusement devenu une constante de l’identité politique du régime. En Algérie, on n’apprend pas de ses erreurs. En 1990 déjà, au lieu d’ouvrir d’abord le débat et de permettre l’émergence saine des différents courants politiques qui traversent la société dans le cadre d’une compétition intellectuelle politiquement désintéressée et de passer ensuite à l’ouverture de la scène politique, la procédure a été inversée et le débat d’idées a vite laissé place  au bruit des kalachnikovs et à la fureur des bourreaux. Plus de vingt ans plus tard, le même scénario semble se reproduire même si, dans la forme, un pour-tour esthétique cache en partie les vices et l’instinct de survie du régime. En effet, alors que l’Algérie souffre d’un manque horrible de débat, de liberté de création et d’expression, alors que toutes les institutions en charge de socialiser les idées et de former des citoyens, à commencer par l’école et l’université, sont en état de faillite endémique, on ouvre la scène politique et on agrée des dizaines de partis. Dans l’apparence, la démarche est positive dans la mesure où elle est susceptible de donner naissance à un foisonnement d’idées. Cependant, en l’absence d’un débat sérieux et permanent, aucune différence entre ces plusieurs dizaines de partis n’est discernable, ce qui conduit à dire que le résultat obtenu, à court terme, est exactement le contraire de celui proclamé.
à long terme, le résultat devrait être encore plus catastrophique compte tenu de l’armada de partis qui ne se réveillent que lors des rendez-vous électoraux pour servir de béquilles aux militants-charlatans et d’instruments de parasitage pour quelques clans du régime et leur clientèle. Par conséquent, si volonté de changement il y a, elle doit se manifester d’abord, ensuite et enfin, dans l’ouverture d’un débat permanent auquel vont participer l’ensemble des partis politiques existant, des intellectuels et des acteurs de la société civile. Ces débats doivent, naturellement, être institutionnalisés. Beaucoup de zones d’ombre suscitant désaffections et remous au sein de la société doivent être officiellement éclairées : la question des disparus, les scandales de corruption, les budgets de fonctionnement de l’état, les emplois fictifs au sein des hautes institutions de l’état, la dictature des hydrocarbures, les assassinats politiques, etc. Cette démarche, celle du débat contradictoire au sein des institutions de l’état et au sein de la société, est la seule à même de remobiliser les forces vives de la nation autour de l’objectif proclamé de tous les Algériens : construire l’Algérie de demain sur des bases solides. Les élections locales, législatives ou présidentielle, doivent être un rude examen politique pour l’État et les partis, mais aussi pour la nation. Présentées chaque fois comme un rendez-vous important, elles le sont effectivement. Mais, l’idée du changement, complexe, n’obéissant à aucun agenda électoral, aussi important soit-il, ne se concrétisera que par la naissance d’un nouvel humus algerianus, d’une nouvelle République, d’une nouvelle Algérie. Et pour ce, il faut des signes forts, très forts, car, comme l’a écrit Kateb Yacine : “Il faut comprendre que le peuple algérien marche aujourd’hui avec un poignard dans le dos, qu’il a été trahi par ses dirigeants”. Le “aujourd’hui” de Kateb Yacine est malheureusement atemporel. Prononcé il y a des années, il garde toujours sa résonnance. Il est temps que l’Algérie écoute sa conscience.

Par : Ingrachen Amar*
Liberté

samedi 7 septembre 2013

Algérie Présidentielle 2014 : Inscription liste électorale 

Les associations « Rapprochement des Deux Rives » et la « Maison de l’Algérie » vous informent que nous avons un seul mois (octobre) pour nous inscrire sur les listes électorales consulaires. Le poids politique et sociale de la « communauté » Algérienne de France dépends du nombre d’inscrits. Il est plus que temps que ces listes reflètent le vrai visage de sa communauté : son nombre réel, sa diversité, son intelligence et sa puissance démocratique plurielle. Vous le savez ! L’union fait la force !


mardi 3 septembre 2013

sellal l'an 1 : Une emprunte marquée


Le gouvernement Sellal bouclera, aujourd’hui, sa première année. Une année marquée par un nouveau style dans la communication et un nouveau mode d’action. Cette démarche, souvent accompagnée par une liberté de ton, constitue le sceau du Premier ministre déjà rompu aux dossiers difficiles. Un discours clair et une démarche cohérente, soulignent certains observateurs, mais pas uniquement.  Son succès se nourrit de l’évidence de son bilan. Au Premier ministre Sellal a été confiée la mission, et ce n’est pas de tout repos, de veiller de très près à l’exécution des projets inscrits au titre du troisième quinquennat du Président Bouteflika.
Des dossiers importants qui représentent la charpente des réformes voulu par le Chef de l’Etat. Ses déplacements, à travers une vingtaine de wilayas, lui ont permis d’apporter les réglages techniques et politiques nécessaires, conformément aux grands principes et orientations définis au préalable.
Se positionnant en aiguillon de l’exécutif, il a pu vérifier sur le terrain ce qui a été fait ou reste à faire et saluer les premiers effets bénéfiques de plusieurs projets et autres réformes de ce troisième quinquennat, tout en enjoignant le gouvernement et les responsables au niveau local tout comme les acteurs socioéconomiques à « persévérer encore dans le rythme des réalisations sans perdre de vue la qualité qui doit se traduire, à travers la réalisation des projets, générateurs de bien être, et créateurs d’emplois, de richesses et de valeurs ajoutés, tant du point de vue socioéconomique que culturel.
Dans le domaine de l’emploi, à titre d’illustration, Sellal fait de la formation dans les métiers de l’agriculture et autres secteurs jusque-là délaissés, « la seule solution » pour relancer le secteur et créer des postes de travail pérennes, notamment au Sud car, a-t-il poursuivi, « il n’est pas question d’importer la main d’œuvre agricole. » « Les ressources financières sont disponibles, et il faudrait encourager les jeunes à travailler la terre et tous les métiers agricoles tels que le forge et les travaux de mise en valeur », a-t-il martelé plusieurs fois, lors de ses visites à l’intérieur du pays.

A la hauteur des défis de l’heure

Rappelons qu’au regard des besoins spécifiques de chaque région du pays, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, souligne à chaque occasion que les wilayas du Sud bénéficient d’un traitement spécial à travers notamment les avantages complémentaires qui leur sont accordés pour l’amélioration des conditions de vie de leurs populations et les incitations à l’implantation de projets économiques. Des avantages spéciaux ont été accordés aux investisseurs dans ces régions, parmi lesquels figure une réduction de 80% de la taxe foncière au moment de la cession de terrains destinés à des projets touristiques. Une autre réduction de 4,5% a été décidée sur les intérêts liés aux crédits bancaires accordés à l’investissement dans des projets touristiques réalisés dans les wilayas du Sud. Une réduction de 50% a été décidée également sur l’impôt sur le revenu global et l’impôt sur les bénéfices des sociétés pour une durée de 5 ans au profit des revenus provenant des activités pratiquées par des personnes morales ou physiques, y compris les salariés des wilayas d’Illizi, Tindouf, Adrar et Tamanrasset.
Au plan social, il a été procédé à la réduction de 54 % des cotisations liées à la protection sociale versée par les employeurs au moment des opérations de recrutement qui ont lieu dans les wilayas du Sud. Cette réduction s’ajoute à celle énoncée dans la loi 06-21 en date du 11 décembre 2006 relative à la promotion de l’emploi et fixée à 36%, ramenant le taux global de réduction à 90%. Parmi ces avantages, le Premier ministre a rappelé la gratuité du billet d’avion pour chaque malade démuni avec deux accompagnateurs ainsi que pour les étudiants. Il a évoqué par ailleurs, le système fiscal préférentiel au titre des mesures visant le développement de l’investissement, la promotion de l’emploi ainsi que les exonérations tarifaires provisoires. Dans le domaine agricole, le même responsable a rappelé que les pouvoirs publics accordaient un intérêt particulier à l’agriculture saharienne à travers des mesures incitatives et des aides « importantes » au profit des agriculteurs ainsi que l’encouragement de l’investissement dans ce domaine. L’Etat a consacré une enveloppe de plus d’un milliard de dollars pour le développement de l’agriculture saharienne. Le secteur de l’habitat a quant à lui bénéficié d’un intérêt particulier à travers la cession de terrains au profit des citoyens dans le cadre de l’auto-construction, a encore indiqué le Premier ministre.
M. Abdelmalek Sellal a, en outre, évoqué les mesures destinées au développement des régions du Sud dont des crédits sans intérêts au titre d’acquisition de matières premières, l’intensification du réseau bancaire, le renforcement dans le Sud du déploiement du réseau des groupes agroalimentaires auxquels des avantages fiscaux sont accordés. Il a également rappelé les décisions prises récemment en faveur de la prise en charge urgente des préoccupations des citoyens relatives à l’emploi conformément à la circulaire du 11 mars 2013 visant notamment la mise en œuvre d’une série de dispositions à même de garantir une gestion transparente et ferme du marché du travail dans ces régions. Le responsable de l’exécutif a relevé que les besoins des entreprises installées dans le sud du pays en matière de main-d’œuvre, seront pris en charge à travers les agences de l’emploi habilitées en recourant à la main-d’œuvre locale et en incitant les jeunes de ces régions à créer des petites entreprises alors que le gouvernement assure la prise en charge totale des intérêts des crédits bancaires destinés au financement des projets adoptés à ce titre.

Gagner le pari des grands travaux

La démarche de M. Sellal reste aussi teintée de pragmatisme. Le sens de l’écoute et le dialogue constructif font partie intégrante de sa personnalité. Dans cette optique, ses déplacements dans les wilayas du pays sont également ponctués par des rencontres avec les représentants de la société civile. Des rencontres  qui permettent des rectificatifs, quand c’est nécessaire, à certains aspects du programme de développement destiné à telle ou telle wilaya. C’est ainsi que des ajustements ont été apportés, notamment par des mesures de financement, pour les grands travaux. La méthode Sella a sans nul doute permis une nouvelle dynamique dans la concrétisation des projets.
Tout en bénéficiant de l’aspect macro-économique global, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a pris les mesures nécessaires pour freiner les transferts illicites des devises vers l’étranger, notamment en renforçant le dispositif de détection des infractions de change.

Développement, relance de l’industrie et emploi

« On va essayer de recouvrer la base industrielle qu’on avait auparavant », a insisté plusieurs fois, le Premier ministre. « Nous avons inscrit notre action dans le sens de la reprise de cette structure industrielle pour sortir du dialogue de sourds sur le rôle des hydrocarbures » dans le développement socio-économique du pays, a indiqué M. Sellal, relevant qu’« il y a des usines fermées depuis des années » dans divers secteurs d’activité comme celui du cuir. Pour autant, il a relevé que les hydrocarbures restent un des leviers de l’économie nationale, en annonçant une nouvelle découverte de gaz de schiste. « Il y a longtemps que j’entends parler d’économie hors hydrocarbures », mais « j’ai inscrit l’action du gouvernement sur une base pragmatique pour régler le problème de l’emploi », a souligné M. Sellal qui considère « qu’il y a des moments où nous devons réfléchir ensemble pour faire mieux dans le domaine économique et social ». « Le pays a besoin de revenir à ses fondamentaux », dira-t-il, tout en rappelant que le travail du gouvernement s’inscrit dans la perspective « d’aboutir à la croissance » qu’il qualifie de problème « qu’on n’arrive pas à régler malgré des frémissements ». A propos de la règle 49/51%, relative à l’investissement étranger en Algérie, le Premier ministre a déclaré que sa révision « n’est pas d’actualité » même s’il n’écarte pas une telle possibilité à l’avenir en disant que cette démarche fait partie « d’un dossier plus général. » L’autre mesure, qui a suscité l’enthousiasme dans les milieux d’affaires en Algérie est relative à la circulaire du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, destinée à faciliter l’ouverture de comptes bancaires au profit de particuliers et d’entreprises, a été saluée par les entreprises patronales, par les banques et par la presse.
Il y a également l’instruction à l’ensemble des départements ministériels relevant du secteur économique, à la Banque d’Algérie ainsi qu’à toutes les institutions financières du pays pour que son engagement consistant à simplifier et à débureaucratiser le système bancaire, qui a pris effet à partir du 1er janvier 2013. Tout comme à ses yeux, rien ne doit fragiliser l’investissement et le développement, liés d’abord à un climat favorable sur tous les plans.
Sur le plan social, M. Sellal, s’est dit convaincu par « les vertus du dialogue et de la concertation » et a appelé à prendre toutes « les mesures utiles » pour notamment asseoir « un cadre de concertation permanente et constructive. » « Je réitère encore une fois les vertus du dialogue et de la concertation et vous invite particulièrement à prendre toutes les mesures utiles pour, notamment inciter les partenaires sociaux à dynamiser le dialogue ou à mettre en place, selon le cas, le cadre adéquat d’une concertation permanente et constructive », a indiqué M. Sellal dans un message à la clôture du forum économique et social du cinquantenaire, organisé par le Conseil économique et social.
L’autre cheval de bataille, au cours de l’année écoulée, a trait au logement et à la lutte contre l’économie informelle sous toutes ses formes. S’exprimant sur ce sujet, à plusieurs occasions, M. Sellal a souligné que « l’Etat qui tient à tout prix à améliorer le service public, accorde une importance particulière à la célérité de la distribution des logements, dès leur achèvement, et à la réorganisation du commerce informel pour en faire un levier pour la création d’emploi notamment au profit des jeunes. »
Par ailleurs, il convient de noter que pour le gouvernement, cette rentrée 2013 est d’autant plus cruciale que celle-ci peut marquer un tournant décisif, avec les prochaines élections présidentielles. Et de retenir, que ce gouvernement est celui qui aura permis d’inverser la courbe du chômage, convaincu que gagner ce pari nécessite de doser au plus près les programmes mis en œuvre, sans pour autant donner l’impression que l’effort pour les Algériens est terminé et sans casser le petit brin d’optimisme que la croissance est en train de revenir. Tout compte fait après une année d’exercice, l’empreinte Sellal est bien visible.
Farid Bouyahia

El Moudjahid

Succession de Bouteflika : Sellal, le nouvel « homme du consensus » ?

abdelmalek sellal communication
 
L’énorme pagaille que connaît le parti du Front de Libération nationale a ouvert la porte à toutes les interprétations. Des noms de personnalités politiques sont annoncés comme de futurs présidentiables. Mais ce jeu de chat et de souris qui se déroule dans les entrailles  du sérail cache, en réalité, une énigme. Et si tout ce brouhaha est uniquement fait pour mettre Abdelmalek Sellal sur les rails ?
Depuis son installation à la chefferie du gouvernement –Premier ministre, selon l’appellation officielle- Abdelamlek Sellal enfile un nouveau costume. A l’ombre d’un président de la République malade et immobile, le Premier ministre est sur tous les fronts. Lui qui était « destiné » à sauver les meubles en remplaçant le chef de l’Etat dans les descentes pré-électorales dans les villes de l’intérieur du pays, a fini par se prêter au jeu. Finies les blagues à l’emporte-pièce, finies les plaisanteries avec les journalistes ! Le temps est désormais sérieux et l’ancien énarque, plusieurs fois walis, adopte un temps solennel, martial.
L’homme se donne une stature
Dans ses discours prononcés dans plusieurs wilayas visitées, Sellal ne s’attarde pas sur le présent. Il s’inscrit souvent dans la durée, comme pour annoncer à son monde que, après les présidentielles de 2014, il sera toujours là. « Refaites-moi tous ça », s’entend-t-il dire dans plusieurs régions visitées. « Je veux le projet avant la saison sportive 2014-2015 », dit-il au chef de chantier du nouveau stade de Tizi-Ouzou.
Élevé dans les rouages de l’administration, Abdelmalek Sellal a touché pratiquement à toutes les responsabilités. Successivement chef de daïra, wali, ambassadeur et plusieurs fois ministre, l’actuel Premier ministre a su attendre son heure. Même lorsqu’il a conduit, à deux reprises, la direction de campagne de Abdelaziz Bouteflika, il a su se contenter de peu : il fut ministre des Ressources en eau.
Si aujourd’hui, Abdelaziz Bouteflika –avec la précieuse aide de son frère Saïd- choisit Abdelmalek Sellal comme « successeur », c’est avant tout grâce au profil du Premier ministre. Ce dernier, proche de l’actuel chef de l’Etat, est également en bon terme avec tous les acteurs qui comptent dans le pays. Une fois président, il va donc préserver les intérêts de tout le monde.
L’image du rassembleur
Au sein de la classe politique, Abdelmalek Sellal a tenté de donner l’image d’un rassembleur : aux démocrates, il a donné des gages de modernité et d’ouverture. N-a-t-il pas cassé des tabous, tels que l’ouverture des débits de boissons alcoolisées au moment où la tendance était plutôt vers la fermeture ? En même temps, Sellal sait se montrer conciliant avec les islamistes et les conservateurs. Il s’est plusieurs fois rendu dans des mosquées et a souvent insisté sur « les valeurs religieuses des Algériens ». Ce arrangement à l’intérieur du FLN ne serait donc qu’un nouveau décorum pour la grande messe d’avril 2014. C’est la route ouverte à un enfant du système qui sera probablement le futur « homme du consensus ».
Essaïd Wakli
 
Algérie Focus