Le Front de libération nationale (FLN), parti majoritaire en Algérie, a annoncé, ce samedi, avoir désigné Abdelaziz Bouteflika, âgé de 76 ans et au pouvoir depuis 1999, son candidat à la présidentielle de 2014 pour un quatrième mandat à la tête de l'Etat.
«Le comité central a choisi le président du parti, le moudjahid Abdelaziz Bouteflika, comme candidat du FLN à la prochaine élection présidentielle», selon une déclaration politique adoptée à l'issue d'une réunion à Alger de cette instance suprême du parti, boycottée par plusieurs de ses dirigeants.
Bouteflika, qui a des ennuis de santé, ne s'est pas encore lui-même prononcé sur sa candidature. Au pouvoir depuis quatorze ans, le président est rentré en Algérie, le 16 juillet, après trois mois de soins en France. Il avait été hospitalisé d'urgence le 27 avril, à Paris, à la suite d'un AVC. A son retour il était resté un temps absent de la scène politique, avant d'y revenir petit à petit.

Des dirigeants du FLN ont boycotté la réunion

Amar Saïdani a indiqué samedi, dans son discours, que le choix de Bouteflika pour la présidentielle «s'impose de lui-même car nous avons dressé un bilan positif» de ses trois mandats. La limitation du nombre de mandats présidentiels a été supprimée par une révision partielle de la Constitution en novembre 2008 qui a permis à Bouteflika de briguer un troisième quinquennat en avril 2009. «L'ancien président américain Franklin Roosevelt a été élu à quatre reprises alors qu'il se déplaçait en chaise roulante», a justifié le chef du FLN, qui cherchait à battre en brèche l'idée, défendue par des partis d'opposition, selon laquelle les ennuis de santé de Bouteflika ont fragilisé l'hypothèse d'un nouveau mandat.
Des dirigeants du FLN ont annoncé vendredi qu'ils boycottaient la réunion de la direction du parti la jugeant illégale, notamment en raison de l'élection controversée, en août, de son secrétaire général Amar Saïdani, un homme du sérail. Ils ont déposé un recours devant le conseil d'Etat pour demander l'annulation de cette élection. Selon Saïdani, 288 membres du Comité central sur un total de 340 ont pris part à la réunion de samedi.
Le FLN, dont Bouteflika est le président d'honneur, est en proie, depuis les législatives de mai 2012 à une crise ouverte qui a pris de l'ampleur après l'éviction fin janvier de son ex-chef contesté Abdelaziz Belkhadem. Selon les experts, l'élection de Amar Saïdani offre aux partisans de Bouteflika l'opportunité de garder la mainmise sur le parti à l'approche de 2014.
AFP