lundi 14 avril 2014

CLÔTURE DE LA CAMPAGNE ÉLECTORALE À ORAN : Avec du raï et du karkabou!

La liberté de la presse n'a été véritablement abordée qu'à la suite des incidents de Béjaïa lorsque des journalistes ont été agressés.
«C'est difficile de convaincre les populations locales», a indiqué un représentant local d'un candidat. Malgré tous les appels quant à mobiliser les masses citoyennes, force est de constater que les connaisseurs de la chose politique, tout en stigmatisant les politiciens, ont tourné le dos aux candidats et leurs rassemblements et ce, dans une campagne qui n'est pas des moindres, étant donné qu'il s'agit de la présidentielle. Trois semaines de rassemblements n'ont, contre toute attente, pas été suffisantes pour convaincre.
Les responsables des campagnes se voyaient, dans l'obligation de réunir des petites assistances pour démontrer leur capacité de mobilisation tout en implorant les caméramen de l'Entv de ne pas filmer la salle tout entière, question de sauver les meubles étant donné que l'intérieur des salles était quasiment vide. Certains représentants locaux des postulants à la Présidence ne trouvaient rien de mieux à faire pour inciter les passants que d'improviser en usant de la ruse et en dressant devant les entrées principales des lieux de rassemblement des troupes de karkabou, guellal et baroud, payées à plusieurs milliers de dinars à chaque sortie.
La petite assistance, entassée pêle-mêle à l'intérieur des salles, est, dans la plupart des cas, ramenée des localités environnantes. «Une mascarade. La pire des campagnes qu'a connues le pays depuis le multipartisme, les mêmes sujets électoralistes sont repris par l'ensemble des candidats: logement, emploi et stabilité», a affirmé Salah Chalal, journaliste au Quotidien d'Oran. «Nous avons assisté à une campagne artistique au lieu d'une campagne électorale», affirme la journaliste Kheira Benoudene ajoutant que «le raï et le karkabou ont dominé les sorties des candidats dans la wilaya d'Oran». L'interprète de la célébre chanson Montre-moi où tu crèches, chaba Zahouania a, à deux reprises, pris la parole pour chauffer les présents aux rassemblements animés au profit du candidat indépendant Abdelaziz Bouteflika.
La première fois c'était lors du rassemblement animé par Sellal, tandis que la deuxième fois ce fut lors du meeting animé par Abdelkader Bensalah. Le raïman, cheb Bilal Seghir, lui, a été la star qui a marqué le rassemblement animé samedi par Benflis en chauffant la foule avant que ce dernier (Benflis) ne rallie Oran. Hier (dimanche), les Oranais étaient au rendez-vous d'un grand spectacle artistique annonciateur de la clôture de la campagne électorale.
Le spectacle, sponsorisé par les partisans de Bouteflika, a été animé par d'illustres raïmans d'Oran et des localités environnantes. Les candidats n'ont marqué aucun ratage quant à animer les électeurs sur les airs du raï laissant de côté les véritables causes qui méritent d'être soulevées comme la liberté de la presse et d'expression.
Ce sujet n'a été véritablement abordé qu'à la suite des incidents de Béjaïa lorsque des journalistes ont failli être lynchés par des jeunes qui se sont déchaînés.
C'est là l'ambiance générale qui a marqué les trois semaines de la campagne de persuasion basée essentiellement sur le discours populiste mettant de côté les choses qui fâchent comme la communauté algérienne vivant à l'étranger.
Cette frange de la société, qui a joué un rôle important en sensibilisant les Algériens à se rendre en masse aux urnes, n'a intéressé les candidats que lorsque celle-ci (la communauté algérienne vivant à l'étranger) a commencé à voter.

L'expression