jeudi 10 avril 2014

Les interventions des candidats s'accentuent, le vote peut commencer à l'étranger

Les interventions des candidats s'accentuent, le vote peut commencer à l'étranger

Au 18è jour de la campagne pour la présidentielle du 17 avril, les six candidats ou leurs représentants continuaient mercredi de meubler leurs sorties publiques de sujets très variés pouvant intéresser leurs auditoires, alors que le problème des "irrégularités" commence à s'imposer dans le débat et que la préparation du vote à l'étranger touche à sa fin, le tout sous le regard vigilant des premiers observateurs internationaux.
Les différents meetings se sont déroulés sans incident sauf à Metlili (Ghardaia) où des échauffourées sans gravité entre des groupes de jeunes citoyens et les services d'ordre ont été signalés à la suite d'un rassemblement populaire animé par Abdelmalek Sellal, directeur de campagne du candidat indépendant Abdelaziz Bouteflika.
Selon des journalistes, ces affrontements ont été provoqués par des citoyens venus exprimer leur mécontentement de voir que des "promesses" d'emploi faites par M. Sellal alors qu'il était Premier ministre tardent à se réaliser.
Sur les "irrégularités" ayant émaillé le déroulement de la campagne électorale, la palme des dénonciations est revenue au candidat Moussa Touati, qui a pointé du doigt "l'argent sale" qu'aurait utilisé un candidat (qu'il ne citera pas nommément) pour financer sa campagne, mais aussi "l'affichage anarchique".
S'exprimant dans différents médias, lors d'un meeting ou encore en recevant des observateurs européens, M. Touati a démenti, à l'occasion, l'intention qu'on lui a prêté de se retirer de la course électorale pour la simple raison que la loi l'interdit à tout candidat qui s'y engage et que lui même milite précisément pour l'instauration d'un Etat de droit respectueux des règlements et des lois.
Dans un bilan rendu public hier mardi, la commission nationale de supervision de l'élection présidentielle (CNSEL) avait indiqué avoir réceptionné 123 recours relatif surtout à "l'affichage anarchique" (98 cas), mais aussi à des cas de parti pris de l'administration, à des écrits de presse et à des faits d'ordre pénal tel que les incidents de Bejaia samedi dernier.
De son côté, la commission nationale indépendante de surveillance de l'élection présidentielle (CNISEL) a admis implicitement l'existence de problèmes et a appelé les parties concernées par le scrutin à se conformer aux règles régissant la campagne électorale et à s'écarter de tout agissement de nature à compromettre le bon déroulement du processus.
Pour leur part, les premiers observateurs internationaux présents à Alger, à une semaine du début du scrutin, se disent satisfaits des conditions de préparation de l'élection, en attendant d'autres "évaluations techniques".
Reçue mercredi par le président du Conseil constitutionnel, Mourad Medelci, l'ancienne présidente du Sénat belge et observatrice indépendante, Mme Anne-Marie Lizin s'est félicitée du "bon déroulement des préparatifs pour cette élection conformément aux standards internationaux en vigueur et aux garanties légales que le Conseil constitutionnel veille à respecter et à mettre en oeuvre en faveur de la régularité de ce scrutin".
En attendant, les préparatifs du vote des Algériens à l'étranger, qui doit commencer samedi prochain, sont pratiquement achevés dans tous les pays où il doit avoir lieu, notamment en France où se concentre l'essentiel de la communauté nationale émigrée.
Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a indiqué mercredi depuis le Caire que près de 400 bureaux de vote avaient d'ores et déjà été aménagés pour recevoir un peu plus d'un million d'électeurs algériens de l'étranger.
Concernant l'observation internationale du scrutin, M. Lamamra l'a qualifiée de "raisonnable" de par la présence de nombre d'observateurs d'organisations régionales et/ou internationales et de personnalités indépendantes.
Au plan interne, le chef de la diplomatie algérienne a fait savoir que 5 ou 6 observateurs seraient déployés par wilaya, à charge pour les chefs de mission de décider du nombre d'observateurs à affecter à certaines wilayas en fonction de leur démographie et du nombre de bureaux de vote qui s'y trouve.
Quelque 300.000 observateurs nationaux sont par ailleurs attendus dans les 50.000 bureaux de vote prévus dans tout le pays, alors que 150 journalistes étrangers ont été, pour le moment, accrédités pour la couverture de  l'événement.

APS