jeudi 27 mars 2014

Présidentielle 2014: intervention de Louisa Hanoune sur l'ENTV, 23 mars ...


Présidentielle 2014: intervention de Ali Benflis sur l'ENTV, 23 mars 2014


Moussa Touati à Biskra et à Ouargla : “Le changement doit s’opérer par les urnes”


Le candidat regrette que “les moyens ne soient pas équitables pour tous les candidats” et s’est interrogé sur les raisons pour lesquelles “les seules photos affichées en ce 4e jour de campagne sont celles du Président-candidat”.
Le candidat du FNA à l’élection présidentielle du 17 avril prochain, Moussa Touati, s’est offert hier matin un bain de foule dans la capitale des Zibans. Il s’est engouffré dans les méandres du quartier avoisinant le siège de la wilaya de Biskra.
D’ailleurs, il ne manquera pas d’exprimer sa préférence pour “le contact populaire aux salles remplies de citoyens débauchés de leur lieu de travail”. Faisant des haltes au seuil de chacun des commerces, il expliquera les grandes lignes de son programme tout en tentant de répondre aux questions posées par quelques jeunes curieux qui formaient le gros de la foule. Répondant à une question sur le marché parallèle, le candidat du FNA déclarera que “l’unique issue pour contrecarrer le marché parallèle reste la création d’un tissu industriel authentiquement national, mais compétitif”. Et d’ajouter : “Au lieu d’importer massivement et exporter nos devises, il faut inciter l’Algérien à consommer le produit local et donner un meilleur appui à notre économie.”
Moussa Touati a, en outre, recommandé aux jeunes universitaires “de mettre leur compétence au service de leur pays”. Abordant le volet électoral, le candidat regrette que “les moyens ne soient pas équitables pour tous les candidats”. Et de s’interroger : “Pourquoi les seules photos affichées en ce 4e jour de campagne sont celles du Président-candidat ?” Ainsi, pour faire barrage à ce système, M. Touati dira que “le changement doit s’opérer par les urnes et pas autrement”.
Par ailleurs, le candidat du FNA a prononcé, la veille, mardi en fin de journée, un discours à Ouargla où il s’est engagé à instituer une “charte nationale” pour consolider une vraie politique de développement du pays. Avec cette charte, le FNA aspire, dit-il, à garantir l’alternance du pouvoir, le respect des lois de la nation et un État de droit qui respecte les différences.
Il promet également de bâtir une économie basée sur le partage et la réduction des inégalités sociales, ainsi que le respect des vraies valeurs de notre peuple et de son histoire.
Pour assurer une autosuffisance alimentaire,  Moussa Touati aspire à introduire une réforme du système bancaire et monétaire en Algérie, préconise d’accorder un intérêt particulier à l’agriculture, à l’initiative individuelle, et à l’investissement productif.
Il rappellera que, depuis l’Indépendance, les mêmes équipes qui ont partagé le pouvoir dans la royauté sans jamais consulter le peuple, ont dilapidé les richesses de la nation sans aucune impunité. “Nous leur disons de partir, pour que nous puissions construire l’Algérie sans effusion de sang”, a-t-il déclaré.

Liberté

Abdelaziz Belaïd à Boumerdès : “Le peuple a le droit de savoir où est parti l’argent public”


La salle de spectacle de la maison de jeunes Snani-Saïd de Boumerdès s’est avérée hier très exiguë devant le nombre de partisans du candidat à la présidentielle Abdelaziz Belaïd. Celui-ci a tenu un discours de plus d’une heure durant lequel il est revenu sur la situation du pays et les questions qui agitent l’actualité politique. Le président du front El-Moustaqbel a tenu d’emblée à préciser que “ce n’est pas avec l’insulte, la haine de l’autre et le discours discriminatoire qu’on va bâtir l’Algérie”. L’orateur s’adressant, vraisemblablement, aux partisans du 4e mandat ayant commis des dérapages verbaux ces dernières semaines ainsi que les chefs des partis politiques qui s’échangent des accusations depuis le début de la campagne électorale. “L’Algérie est forte et riche de sa diversité”, a-t-il rappelé avant de souligner que le pays a besoin de tous ses enfants pour construire l’avenir. Parlant du bilan du Président sortant, M. Belaïd estime que les projets réalisés ne justifient en aucun cas l’argent dépensé durant ces quinze dernières années et dont le coût dépasse, selon lui, les 750 milliards de dollars. “Le peuple a le droit de savoir où est parti cet argent”, a-t-il indiqué sous les applaudissements de l’assistance. L’ex-SG de l’UNJA reproche à certains candidats de promettre des choses irréalisables, soulignant que les Algériens sont conscients et savent pertinemment qui est sincère avec eux et qui ne l’est pas. “Est-ce normal de croire à des engagements et des promesses de gens qui sont au pouvoir depuis 15 ans ? La question qu’on leur pose : pourquoi ils n’ont pas réalisé ce qu’ils sont en train de nous faire avaler aujourd’hui ?”, a-t-il enchaîné, avant de souligner que son programme vise à donner la place aux jeunes et développer l’agriculture. “Moi, je ne promets pas des merveilles. Mais je vous garantis que si je suis élu, dans cinq ans, l’Algérie sera la première puissance économique de l’Afrique et dans le monde arabe”, s’est-il engagé. Avant de terminer son discours, M. Belaïd a évoqué longuement les problèmes de la jeunesse et les fléaux qui rongent la société à cause, selon lui, de la mauvaise gouvernance, de la corruption et du népotisme. Pour lui, les tenants du pouvoir en place doivent céder la place aux jeunes, soulignant qu’on ne peut bâtir du neuf avec du vieux.

Liberté

RebaÏne à Bouhadjar (El-Tarf) : “Il est temps de passer le flambeau aux nouvelles générations”


Après la déconvenue qui lui a valu d’annuler le meeting de campagne qu’il devait animer mardi à Souk-Ahras, Ali Fawzi Rebaïne était hier à Bouhadjar, extrême sud-est du chef-lieu de la wilaya d’El-Tarf. Dans la salle de conférences de la maison de jeunes Bachir-Ibrahimi, où quelque 500 personnes ont eu du mal à trouver une place, le candidat à la présidentielle a d’emblée évoqué les mauvaises conditions qui lui ont personnellement été offertes par la wilaya citée pour rencontrer la population de Souk-Ahras et en a profité pour tirer à boulets rouges sur le système.
Il a, notamment, dénoncé le parti pris de l’administration, qui mettrait, selon lui, tous les moyens à la disposition du seul candidat du pouvoir. Tout comme il a fustigé les médias publics pour leur couverture partiale de la campagne électorale en cours.
Dans son discours, qu’il a essentiellement axé sur la relance économique et le développement des régions, Ali Fawzi Rebaïne a ainsi prôné une réelle transparence dans la gestion et a promis d’accorder l'égalité des chances à tous les Algériens, et tout particulièrement les jeunes, qui constituent, de son point de vue, la seule véritable richesse du pays. “Il est temps de passer le flambeau aux nouvelles générations, qui sont une potentialité indéniable, une richesse plus importante que ne le sont les ressources en hydrocarbures de l’Algérie”, affirmera le président du parti Ahd 54. “Les tenants du système doivent accepter l’alternance dans la gestion des affaires du pays, autant qu’ils devront rendre des comptes sur la mauvaise gestion passée des grands dossiers, dont celui de l’emploi”, menacera-t-il.
Ceci en relevant que “le chômage n’a cessé d’augmenter ces derniers temps, allant jusqu’à toucher toutes les couches sociales, et en particulier les diplômés”.
Faisant état de son propre projet de société, il promet de procéder à un nouveau découpage administratif, qui augmenterait le nombre de wilayas et de communes, en précisant qu’il compte accompagner cette réforme territoriale par une décentralisation des programmes de développement des régions des différentes régions du pays, s’il était élu.
Revenant sur l’influence de l’administration dans la gestion des opérations de vote, le candidat à la présidentielle relève que les prérogatives du wali sont trop larges et qu’elles devront être limitées à l’avenir. Il proposera qu’on confie l’organisation des scrutins aux élus du peuple afin qu’il n’y ait plus de parti pris pour le candidat du système en place lors des élections présidentielles.
Enfin, il a proposé la suppression du tiers présidentiel constituant le Conseil de nation. “Ce tiers présidentiel est capable de bloquer les propositions des élus du peuple”, a conclu le candidat du parti Ahd 54.

Liberté

Abdelmalek Sellal anime un meeting à Tlemcen dans une salle à moitié vide : “Bouteflika veut parachever sa mission à la tête de l’État”


Le directeur de campagne du Président-candidat à la présidentielle du 17 avril prochain, Abdelmalek Sellal, n’a pas fait carton plein à Tlemcen, sa quatrième halte dans son périple à travers les wilayas du pays. Loin s’en faut.
Son meeting à la salle omnisports de la ville n’a guère mobilisé les foules des jours de grandeur de Abdelaziz Bouteflika. Les organisateurs locaux de la manifestation, recrutés parmi les cadres et militants de trois partis politiques (TAJ, FLN et RND) et des organisations de masse dont l’UGTA, les Scouts algériens et l’Association nationale du développement rural, avaient, par ailleurs, du mal à chauffer une assistance, certes acquise au 4e mandat, mais pas très nombreuse.
Vers 11h, l’ex-Premier ministre, encadré par un important dispositif de sécurité, rejoint la tribune, en levant la main pour saluer les gens. Il apparaît, l’espace de quelques instants, dans le profil d’un candidat à la présidentielle. Une impression furtive qui empreint ses propos d’incongruité dès qu’il a annoncé qu’il est venu défendre la candidature “du moudjahid Bouteflika”.
Le véritable postulant à la magistrature suprême n’était présent, sur les lieux, qu’à travers les posters géants qui tapissaient les murs de la salle omnisports. Un détail, visiblement, pour le tribun qui se lance dans son discours sans complexe par rapport à la singularité de la situation. “Quand il (Abdelaziz Bouteflika, ndlr) a pris en main les commandes du pays à la fin des années 1990, l’Algérie était à genoux, exsangue par le terrorisme, et ses caisses vides”, a-t-il affirmé avant de faire l’apologie de la réconciliation nationale qui est, de son avis, “une politique judicieuse qui a permis la restauration de la paix et la réhabilitation de la dignité de l’Algérien au niveau international”.
Après avoir décliné sommairement le bilan, présenté évidSemment sous des auspices positives des trois précédents mandats, Abdelmalek Sellal verse dans la contradiction en soutenant que le candidat qu’il représente s’assurera, une fois élu, que les institutions de l’État remplissent effectivement les missions qui leur sont conférées, que la bureaucratie soit éradiquée et que la hogra soit bannie. “Nous sommes bouffés par les bureaucrates et les opportunistes. Il faut que cela cesse”, martèle-t-il. “Personne ne s’imposera plus. Il revient au peuple de dicter son choix”, continue-t-il dans la dynamique de la délation, se souciant peu des paradoxes qui émaillent son discours. Comment peut-il mettre en avant les réalisations et les avancées du pays durant les quinze dernières années, et dans le même temps, parler de la persistance des injustices, de la bureaucratie, de la faillite des institutions… ? Le directeur de campagne du Président-candidat n’apporte, en la matière, aucune réponse.
Bien plus, il s’illustre magistralement dans l’art de la confusion et des contradictions. “L’Algérie doit être dirigée, aujourd’hui, par la génération post-Indépendance. C’est là le projet d’Abdelaziz Bouteflika.” En une fraction de seconde, l’on s’attendait à ce qu’il enchaîne sur l’annonce du retrait du chef de l’État de la course électorale. Déduction trop hâtive.
L’ex-Premier ministre reprend son idée en lui apportant une précision précieuse, qui ne laisse pas de place aux interprétations tendancieuses. “Abdelaziz Bouteflika veut parachever sa mission à la tête de l’État pour donner la gestion des affaires de l’État à la génération post-Indépendance.” Le mot est dit. L’homme ne cèdera pas les rênes du pouvoir avant au moins cinq ans, sauf si la puissance divine en décide autrement. Ainsi, Abdelmalek Sellal termine son meeting, qui n’aura duré que quinze minutes. Il quittera les lieux comme il est arrivé, entouré de sa garde rapprochée, sans se mêler aux citoyens qui sont venus l’entendre par une matinée pluvieuse et froide.

Liberté

Il s’engage à instituer la neutralité de l’administration : Benflis : “Je rendrai des comptes au peuple”


“Je ne nommerai pas mon frère ou mes amis à la présidence. Je suis porteur d’un projet sérieux qui donne la priorité aux compétences”, a affirmé Benflis dans une allusion claire au Président sortant.
Au quatrième jour de la campagne électorale pour la présidentielle du 17 avril prochain, le candidat indépendant Ali Benflis a promis d’instituer la neutralité de l’administration, tout comme il a insisté sur l’éthique inhérente à la fonction présidentielle. S’exprimant à l’occasion de deux meetings animés à Chlef et à Sétif, l’ancien chef de gouvernement s’est engagé à instituer une administration neutre à travers une loi spécifique.
Cette promesse trouve son explication dans la conviction du postulant à la magistrature suprême que “seule la neutralité de l’administration est à même d’assurer la pérennité de l’État”. À Chlef, à la Maison de la culture où il a animé son premier meeting de la journée, Benflis a fait remarquer que “cette administration à laquelle on demande d’observer la stricte neutralité pendant l’élection doit être refondée”. Devant une salle archicomble, le candidat a considéré que “même si les fonctionnaires de l’administration sont soumis aux pressions, ils doivent d’abord obéir à leur conscience”.
La gestion par téléphone et à travers les pressions doit tout autant être abolie à travers l’ensemble de l’administration locale. C’est dans cette optique que le candidat s’est engagé à doter les corps de wali, des élus locaux et des chefs de daïra d’un statut : “Plus personne ne pourra prendre son téléphone pour leur donner des ordres. Ils seront dotés d’un code d’éthique et de déontologie pour les protéger y compris des pressions du chef de l’État. C’est la meilleure manière de garantir la neutralité de l’administration”, explique-t-il. À Sétif, où il a animé son second meeting, il s’est dit déterminé à réviser les statuts de la Fonction publique de manière à revaloriser les salaires des simples employés. À travers ces réformes, l’ancien chef de gouvernement ambitionne d’instaurer la continuité de l’État. Laquelle, insiste-t-il, “permettra de demander des comptes à ceux qui occupent des postes de responsabilité dans la gestion des affaires du peuple”. Dans ce cadre, il a promis de juger ceux qui gèrent les deniers publics et de les présenter à la justice en cas de détournement, arguant que “l’argent du peuple est sacré”. Et pour prouver sa bonne foi, le candidat assure que lui aussi aura à rendre des comptes au peuple au cas où il serait élu le 17 avril prochain. “Je rendrai des comptes au peuple et je m’expliquerai par rapport à la mise en application des mesures que j’annonce”, lance-t-il à Sétif, où il précisera que la fonction présidentielle est avant tout une question d’éthique.
Se démarquant de la propension de hauts responsables de l’État, allusion faite à Sellal, il notera que “celui qui veut gérer un pays doit respecter le peuple”, précise-t-il. Et d’ironiser sur le directeur de campagne du candidat Bouteflika : “En tout cas, pour ce qui me concerne, personne ne m’a chassé d’aucune wilaya.” A contrario, le concernant, il se définira par “un rassembleur de tous les Algériens. Je ne suis pas un partisan de la division”. “La culture de l’État impose à celui qui devient responsable de s’interdire tout écart de langage”, a-t-il ajouté.
Continuant ses pics contre Sellal, il n’a pas manqué de dénoncer sa propension à copier son programme. “Les droits d’auteur ne sont pas respectés”, dira-t-il, avant de lancer que “ces modes de gouvernance qui ont pour nom fraude, corruption, faux et usage de faux doivent cesser”. Toujours à propos de l’éthique liée à la fonction de chef de l’État, le candidat s’est démarqué de l’attitude du Président-candidat de nommer des membres de sa famille à la présidence de la République.
C’est dans la wilaya d’El-Oued, avant-hier, tard dans la soirée, qu’il a affirmé : “Je ne nommerai pas mon frère ou mes amis à la présidence. Je suis porteur d’un projet sérieux qui donne la priorité aux compétences et qui vise à transmettre le flambeau aux jeunes qui doivent se trouver au centre de la prise de décision.”

Liberté

MOSTAGANEM : Louisa Hanoune brandit la menace étrangère

Louisa Hanoune brandit la menace étrangère

La candidate du Parti des travailleurs, Mme Louisa Hanoune n'a pas mâché ses mots, hier, mettant en garde contre «les provocations étrangères qui ciblent l'Algérie» lors d'un meeting animé à la Maison de la culture Abderrahmane-Kaki, dans la ville de Mostaganem. Mme Hanoune a relevé la conjoncture régionale et interne durant laquelle l'élection du 17 avril prochain se déroulera. «Nous menons une campagne électorale de résistance et de combat eu égard aux provocations étrangères qui ciblent l'Algérie, et aux défis internes à relever», a-t-elle souligné. La candidate au scrutin du 17 avril prochain n'a pas manqué d'aborder l'un de ses thèmes de prédilection: la menace étrangère. A ce propos, Mme Hanoune a indiqué que «d'aucuns estiment que notre parti exagère les menaces étrangères qui pèsent sur l'Algérie, mais la visite du ministre américain des Affaires étrangères et de l'Emir du Qatar dans notre pays, en pleine campagne électorale, confirme nos appréhensions à ce sujet». Elle s'interroge dans le même contexte si «cette visite serait motivée par le souci d'impliquer l'Armée nationale populaire dans les marécages étrangers que sont devenus des pays comme la Libye, le Mali, l'Afrique centrale...». Poursuivant dans le même ordre d'idées, la secrétaire générale du PT a fait savoir que les Etats-Unis et le Qatar «ne se soucient guère» de la démocratie en Algérie et de la transparence de l'élection, mais bien au contraire de leurs propres intérêts «d'expansionnistes et de spoliateurs» a-t-elle ajouté, sans manquer de les qualifier d' «exportateurs du printemps arabe». Par ailleurs, la candidate du PT a invité ses sympathisants de cette wilaya de l'ouest du pays à «investir le territoire national pour en finir» avec le système du parti unique, tout en mettant en garde les Algériens contre les «dangers internes et externes» qui, selon elle, guettent le pays. Mme Hanoune estime que «la seule garantie contre ces risques, ce sont des élections justes et transparentes (...). L'Algérie est à la croisée des chemins, nous avons besoin d'une révolution à l'image de celle menée pour l'indépendance du pays, avec toutes ses dimensions».

L'expression

PRÉSIDENTIEL ET ARMÉE : Le Service national comme thème de campagne

Ouverture aux femmes, suppression, diminution de sa durée, augmentation de son indemnité,...chacun des six candidats a son idée pour réformer le Service national.
Le Service national s'invite à cette présidentielle. C'est même devenu l'un des thèmes préférés des candidats au même titre que le logement et l'emploi! Chacun va de sa «réforme». La proposition qui a le plus fait parler d'elle est, bien sûr, celle de Abdelaziz Bélaïd, du Front El Moustakbel. Le benjamin des candidats - il a 50 ans - veut que le Service national soit ouvert aux...femmes. «Il faut ouvrir les portes aux femmes désirant rejoindre le Service national», avait-il lancé lors de son premier meeting électoral à Djelfa. Mais cette ouverture aux femmes, Bélaïd l'explique par la vision qu'il a de ce Service national, qu'il voit comme un moyen de formation et de lutte contre le chômage. «Il sera réduit à 12 mois qui seront comptabilisés comme un exercice professionnel, c'est-à-dire qu'il participera de la cotisation des jeunes pour leur retraite ou de l'avancement de leur carrière», a expliqué son staff de campagne, qui précise que les jeunes, hommes et femmes, seront envoyés dans des services qui correspondent à leur formation. Ali Fewzi Rebaïne (Ahd 54), lui, propose carrément sa suppression. Cela afin de passer à une armée professionnelle. Néanmoins, il ne propose pas une abandon total, mais un remplacement par un service civil. De son côté, Moussa Touati, président du FNA, ne veut ni le supprimer, ni changer sa durée. Il veut juste le découper en trois... «morceaux», ou plutôt en phase de six mois. La première sera pour l'entraînement militaire, la deuxième à la formation professionnelle, tandis que la troisième sera réservée au stage en entreprise.
Ali Benflis, lui, plaide pour une baisse graduelle de sa durée qui, en premier lieu, passera de 18 à 12 mois. Il soutient également l'idée d'une revalorisation de la pension accordée aux appelés. Mais il est contre sa suppression définitive. Tout comme Louisa Hanoune (PT) qui veut «maintenir le caractère populaire de l'Armée». De ce fait, comme Benflis, elle veut réformer le Service national en diminuant sa durée, et en augmentant son indemnité. Le candidat Bouteflika a, lui, commencé la «réforme» du Service national bien avant l'élection. Il y a quelques mois, il avait donné comme instruction à son Premier ministre de l'époque, et actuellement chef de campagne, Abdelmalek Sellal, de signer une circulaire qui annule l'obligation de la carte militaire pour le recrutement. Il a été même annoncé, au début de l'année, la réduction de la durée de ce Service national qui passera de 18 à 12 mois. Le décret devrait même bientôt être signé par le président-candidat. Cependant, Bouteflika ne compte pas s'arrêter là! En cas de réélection, il envisagerait de réduire ce Service national à neuf mois! Avec le choix de passer un service national classique de 9 mois, ou un service civil de 18 mois. Ce n'est pas la première fois que le Service national se «convie» à des élections. Lors de son accession au pouvoir en 1999, Abdelaziz Bouteflika avait «offert» la carte militaire aux jeunes de plus de 30 ans. Il avait renouvelé cette expérience à la veille des élections législatives de 2012 en graciant les jeunes de plus de 30 ans. En 2009, il avait accordé une grâce spéciale aux jeunes ayant obtenu leurs diplômes à partir de 2006. Cette mesure avait «vécu» jusqu'après les élections de 2012. La présidentielle aura donc fait parler du Service national pour inciter les jeunes à voter...

L'expression

CARNET DE CAMPAGNE : Principales déclarations des candidats

Promesses, dénonciation et mise en garde tels sont les trois maîtres mots qui ont caractérisé les meetings de la troisième journée de la campagne électorale.
Abdelaziz Bouteflika
Construire dans la continuité

Abdelaziz Bouteflika postule pour la quatrième fois à la magistrature suprême en qualité de candidat indépendant. Il promet que l'Etat poursuivra sa politique de soutien, notamment à l'endroit du secteur de l'habitat et ce, afin de résorber totalement le déficit en logements. Ces objectifs se nourrissant les uns des autres, et la finalité étant le bien-être de la population dans un environnement en mutation, Bouteflika a résolument orienté durant ses trois mandats, le développement vers la satisfaction des besoins sociaux des citoyens à travers la résolution de la crise du logement, la lutte contre le chômage, le maintien de la politique de justice sociale et de solidarité nationale. En d'autres termes, dans le prolongement de son magistère à la tête du pays, il s'engage à oeuvrer pour satisfaire une aspiration fondamentale dans son essence et simple: une vie équilibrée socialement, une économie qui peut accroître ses richesses à partir de l'effort dans le travail productif et une juste affectation et répartition des ressources nationales.

Louisa Hanoune
Subventionner la location

Contrairement à ce que laisserait croire son éternelle étiquette de militante de gauche, Louisa Hanoune prévient qu'elle ne construira pas un Etat socialiste, une annonce qui vient sur le tard et qui indique que la dame de fer du PT sera rigoureuse dans la gestion de l'épineux dossier du logement en Algérie. Elle s'appuie sur son programme qui préconise une démocratie sociale garantissant le droit au logement, autant que celui de la femme, du travail, de la santé, de l'éducation et de la formation qui sont à la charge de l'État. Afin de résorber la crise du logement, la secrétaire générale du PT est la première à avoir proposé aux pouvoirs publics d'instaurer une «subvention de location» aux ménages figurant sur les listes d'attente d'attribution d'un logement social.

Ali Benflis
L'Aadl sera accélérée

L'ex-Premier ministre et non moins candidat à l'élection du 17 avril prochain demeure fidèle à ses valeurs et promet une conjugaison des efforts entre l'Etat et le privé, pour venir à bout de la problématique du logement. Il a toujours clamé que la réalisation de logements par le système de la location-vente sera accélérée et étendue à toutes les wilayas du pays.
L'aide aux couches moyennes pour l'acquisition de logement sera, par ailleurs, renforcée. Il évoque également l'allongement de la durée de remboursement (25 ans) et bonification du taux d'intérêt (5%) pour l'accès au crédit immobilier.
La politique du logement social sera renforcée, alors que le système de distribution sera rendu plus souple et plus équitable, et le mode de réalisation de ce type de logement sera rendu plus cohérent. Le candidat précise que la politique d'éradication de l'habitat précaire sera accrue.

Moussa Touati
Il prend le taureau par les cornes

Le FNA qui se réclame comme étant le «parti des démunis» mandate Moussa Touati, son candidat à la présidentielle 2014, pour faire valoir le droit des Algériens au logement. Celui-ci constitue une question récurrente dans le discours du postulant à la magistrature suprême. Pour juguler la crise du logement, Touati s'engage à soutenir et à développer le secteur de l'habitat s'il était élu à l'issue du scrutin décisif. «Je m'attellerai sans relâche au développement du secteur de l'habitat et à la prise en charge des besoins croissants des citoyens en la matière», Indique-t-il. Moussa Touati promet d'augmenter les aides octroyées aux citoyens pour l'acquisition de logements, s'interrogeant dans ce contexte sur la raison pour laquelle l'aide accordée par la Caisse nationale du logement (CNL) a été ramenée de 120 millions de centimes à 70 millions de centimes. Il n'a de cesse de critiquer les fausses promesses visant à tromper et à contenir la colère des citoyens.

Fewzi Rebaïne
Transparence et fluidité

Bien que prônant la transparence dans la gouvernance, M. Rebaïne reste évasif sur le dossier du logement. Il tentera de convaincre les Algériens au plan économique, sur l'importance des réformes qui consacrent les règles de la transparence, crédibilité et fluidité dans les rapports entre les différents acteurs économiques. M.Rebaïne plaide néanmoins pour l'assainissement et la libéralisation du foncier agricole et industriel et la réhabilitation des organismes de contrôle des investissements à vocation agricole. Un indice qui annonce que les terres nourricières ne seront pas «bouffées» par le béton, est-on tenté de prédire.

Abdelaziz Belaïd
La commune est la première pierre de l'édifice

La dignité est synonyme d'un travail, d'un salaire décent et surtout d'un toit, estime le candidat à la présidentielle d'avril 2014, Abdelaziz Belaïd. Ce dernier juge que la crise de logement est un problème qui incombe à la commune, c'est à elle de le résoudre. Le benjamin des candidats s'adresse à la jeunesse et déclare que le problème du logement au même titre que celui du chômage est dû «à la mauvaise gestion des autorités concernées».

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BOUTEFLIKA ET BENFLIS : Une campagne connectée

Les candidats à la magistrature suprême «usent et abusent» de moult utilisations de la technologie.
Afin de monter sur le ring, tous les moyens sont bons. Le numérique et la technologie sont bel et bien au service des candidats. Une campagne électronique est en cours de téléchargement. Le Palais d'El Mouradia hante l'esprit des cinq candidats à la magistrature suprême du pays, ils rêvent tous d'être président. Le président sortant compte lui aussi briguer un autre mandat.
Pour cela, ils explosent la Toile en se présumant chacun d'entre eux être le meilleur. L'élection présidentielle prochaine et son impact sur la vie nationale suscitent les réactions des internautes qui suivent les nouvelles de leurs candidats, point par point. Les réseaux sociaux dont principalement Facebook et Twitter, «qui contiennent des millions d'abonnés», sont envahis par les Algériens. A cette batterie de mesures, il faut noter que l'arrivée de la 3G a permis aux internautes d'être connectés 24h/24. Cette technologie qui a pointé le nez est désormais devenue en quelque mois seulement, la nouvelle arme d'assaut dans les promesses, les rendez-vous, le programme électoral et même les meetings qui sont désormais on line au quotidien. En consultant les pages officielles des candidats via principalement le réseau social Facebook, on remarque vite que ces derniers ne sont plus déconnectés. «Ils sont de plus en plus présents sur Facebook, afin de récolter le plus grand nombre possible de voix», indique Sofiane Ben, un internaute actif sur Facebook interrogé sur la question. Il ajoute que le monde virtuel leur permet l'exploitation éventuelle de tous les moyens existants. «En mettant en évidence l'apport de la technologie dans l'exécution de pratiques purement politiques cela n'explique qu'une seule chose: les politiciens ont bien compris que le Net est le seul espace le plus dominé par les jeunes. Ils veulent en tirer profit», explique Nassim, informaticien dans une entreprise. Il ajoute par ailleurs que l'anonymat que procure Internet permet aux internautes de s'exprimer librement, sans aucune pression. La page Facebook, du président candidat indépendant Abdelaziz Bouteflika, semble pour le moment être la page la plus active. Cette page créée depuis l'annonce de sa candidature contient plus de 250.000 fans, seulement en quelques jours. «Sur cette page, les jeunes se permettent de commenter librement, soutenant ou boycottant un réel débat fraternel et respectueux. Il reflète la conscience politique de nos jeunes», précise Mourad un gérant de la page. Il ajoute en outre que depuis le début de la campagne des milliers de fans rejoignent cette page. «Nous avons une équipe de jeune diplômés qui travaillent sur le digital de la campagne de Bouteflika avec une expérience assez importante», ajoute la même source. D'un autre côté, il semble que la page Facebook du candidat indépendant Ali Benflis prend de l'ampleur, jour après jour. Cette page contient plus de 151.000 fans. Une déclaration publiée récemment sur cette page avait rapidement suscité les commentaires de soutien des internautes, notamment que la déclaration est adressée aux jeunes. «Je veux des jeunes dans les centres de décision», cette déclaration a vraiment excité les jeunes. «Les Algériens sont de plus en plus réactifs vis-à-vis de leurs avis politique», commente Hicham, un internaute actif. «Que chacun soutienne son candidat, pour ma part j'apporte un soutien sans merci à M.Benflis à l'élection présidentielle prochaine», commente un internaute, en préférant garder l'anonymat. En outre, les candidats comptent beaucoup aussi, sur leurs albums photos, en publiant toutes les images du meeting à travers les wilayas visitées. Ils usent et abusent de tous les moyens. Par ailleurs, pratiquement tous les candidats ont des pages via les réseaux sociaux pour observer l'opinion publique et être plus présents sur la «scène virtuelle». Il est important de préciser, que l'identité du futur président de l'Algérie préoccupe la grande partie des internautes qui se divisent entre «Bouteflika et Benflis», tout en excluant les autres candidats.

L'expression

mercredi 26 mars 2014

France : Benflis porté par les réseaux sociaux



C’est dans le quartier de Montparnasse (rue d’Odessa) que les sympathisants du candidat Benflis ont installé une de leurs deux permanences parisiennes, la deuxième se trouve dans le quartier populaire de Barbès.
Paris
De notre correspondante


Mohamed Goudjil, qui coordonne la permanence de la rue d’Odessa, nous précise d’emblée que les activités, actions et moyens logistiques au service de la campagne électorale du candidat Benflis proviennent des cotisations et des dons de sympathisants, y compris pour la location du local. La mobilisation et la sensibilisation des électeurs se font par les moyens traditionnels – la proximité et le porte-à-porte, en allant vers les Algériens là où ils se trouvent : marchés, moquées, cités, foyers. «Par respect des règles du pays d’accueil et de son environnement et pour éviter tout débordement, la campagne sera discrète, c’est pourquoi elle sera ciblée.» Mais aussi à travers les réseaux sociaux. La dynamique en faveur de Benflis a commencé avec les réseaux sociaux, observe Mohamed Goudjil. D’où l’importance et l’attention qui leur sont dédiées. C’est ainsi que les comités de soutien disposent aussi de comptes twitter et facebook et d’un site internet (benflis.com).
Les animateurs des comités de soutien ont procédé à une répartition des tâches. C’est ainsi qu’un groupe intervient dans les médias ; un autre est en lien avec les réseaux sociaux ; d’autres sont sur le terrain, au contact direct avec la population, pour la campagne de proximité. Il y aura deux ou trois grands meetings animés par de proches collaborateurs du candidat à Paris, Marseille et Lyon. Pour le suivi des élections qui se dérouleront sur cinq jours (du 12 au 17 avril), le dispositif mis en place par les comités de soutien du candidat Benflis correspond aux circonscriptions consulaires. Des représentants du candidat Benflis seront présents dans tous les bureaux de vote pour le contrôle du scrutin.
Mohamed Goudjil, qui assiste Fatma-Zohra Bouchama, chargée de la communauté nationale à l’étranger, indique que des comités de soutien à Ali Benflis sont présents dans les 41 circonscriptions consulaires algériennes dans le monde. Il signale des comités de soutien même dans les pays où les Algériens sont peu nombreux comme l’Australie, la Malaisie ou le Japon.
A propos de l’appel de Ali Benflis à la communauté algérienne résidant à l’étranger, Mohamed Goudjil précise qu’un groupe d’Algériens (universitaires, chefs d’entreprise, commerçants…) résidant dans la capitale française – qui s’est ensuite constitué en collectif – a adressé le 18 novembre 2013 un appel à Ali Benflis pour qu’il se porte candidat à la présidentielle d’avril 2014, considérant que «son profil, son itinéraire et son expérience font que sa candidature (…) est la plus pertinente car nécessaire, voire salutaire». Et à l’appui de cette appel, une délégation d’une vingtaine de personnes est allée en Algérie le rencontrer. «En tant qu’Algériens résidant à l’étranger, nous souhaitons contribuer pour qu’enfin, un véritable processus de démocratisation de la vie politique s’enclenche en Algérie.»
Aussi, «cette élection est très importante, elle permettra le passage de témoin, on va peut-être sortir de la légitimité révolutionnaire. Benflis ajoute une autre légitimité : la compétence». «On ne va pas baisser les bras, on ne veut pas de ce fait accompli qui veut s’imposer à nous, on a choisi de nous mobiliser contre la fraude.»
Mohamed Goudjil considère que les propositions du candidat Benflis doivent répondre aux préoccupations des Algériens établis à l’étranger, parmi lesquelles les problèmes avec l’administration consulaire, la cherté du voyage pour l’Algérie, le suivi des étudiants, les centres culturels algériens, l’enseignement des langues nationales et de la culture d’origine, l’accès à des emplois au niveau des administrations diplomatiques, consulaires et autres aux Algériens ayant les compétences requises, l’équivalence des diplômes obtenus à l’étranger en Algérie, l’investissement en Algérie des résidents algériens à l’étranger, la prise en charge financière des projets de lieux de culte et de centres culturels, l’assistance des vieux émigrés (les «chibanis»), la prise en charge du rapatriement des dépouilles mortuaires, une banque dédiée aux émigrés, la participation à l’effort national de développement, la représentation de la communauté au niveau institutionnel… Et, pour finir, ce message à l’Etat français : «Nous voulons des relations de peuple à peuple, fondées sur le respect mutuel. C’est un manque d’amitié envers le peuple algérien que de soutenir un quatrième mandat.»
 El Watan

LOUISA HANOUNE À CHLEF : “Je changerai toutes les lois du pays”


C’est après plus de deux heures de retard que Louisa Hanoune, candidate à la présidentielle du 17 avril, a fait son apparition, hier en fin d’après-midi, dans la salle des conférences de la Maison de la culture de Chlef. D’ailleurs, la candidate du PT a entamé son discours en expliquant ce retard qui était dû, dit-elle, aux travaux engagés hier au niveau de plusieurs tronçons de l’autoroute Est-Ouest entre Alger et Chlef.
“Voilà le résultat d’un travail qui ne répond à aucune norme technique et pour lequel l’État a dépensé des sommes colossales. C’est en l’absence d’une réelle planification dans les travaux que cette autoroute Est-Ouest a été réalisée. Il s’agit tout simplement d’une politique de rafistolage qui ne mène absolument à rien, et c’est pourquoi ce retard a été donc enregistré”, a-t-elle fait savoir. Louisa Hanoune lancera qu’elle n’est pas venue à Chlef pour avancer des promesses mensongères.
“Bien au contraire, je suis venue vous rappeler que la prochaine présidentielle sera une étape décisive pour l’avenir de notre pays. Elle se déroulera dans un contexte très difficile, compte tenu de ce que traversent plusieurs pays du monde, et particulièrement le nôtre. Il faut être, donc, vigilant et faire très attention à ne pas suivre, ni écouter ceux qui veulent nuire à notre pays. Regardez ce qui se passe actuellement à Ghardaïa. Cette wilaya n’arrête toujours pas de se déchirer. Ils veulent que ce déchirement soit étendu à l’ensemble des régions du territoire national. Ceux qui détenaient le pouvoir et qui se portent une nouvelle fois candidat pour continuer de diriger le pays parlent aujourd’hui d’un changement radical à tous les niveaux. Pourquoi ne l’ont-ils pas fait par le passé, alors qu’ils disposaient de tous les moyens matériels et financiers ?” s’interrogera-t-elle.
Plus loin, la candidate du PT abordera la politique de l’emploi que l’État mène en direction des jeunes. “La politique menée, jusque-là, à travers l’Ansej, l’Angem et le microcrédit, pousse les jeunes à s’endetter, et ces jeunes se retrouvent, en fin de compte, en prison. C’est une politique précaire engagée vis-à-vis de nos jeunes qui souffrent le martyre dans leur pays. C’est pourquoi, il est vraiment temps de passer à une nouvelle étape, que tous les Algériens attendent avec une très grande impatience. Cela ne peut être réalisé qu’à partir du 17 avril prochain. Ensemble, nous devons vivre cette ère nouvelle, à savoir celle de la deuxième République algérienne démocratique et populaire. Avec cette réalisation, nous pourrons ainsi non seulement faire face aux résidus du parti unique, mais aussi les éliminer définitivement. Et si je gagne la confiance de chacun de vous le 17 avril prochain, je procèderai au changement de toutes les lois du pays”. Et de poursuivre : “Sans aucune attente, je procéderai à la réouverture de toutes les entreprises fermées, et ce, dans le but de créer plus d’emplois et de possibilités aux jeunes, afin qu’ils s’épanouissent et qu’ils construisent ainsi leur avenir.” Avant de clore son discours, Louisa Hanoune évoquera la situation actuelle en Ukraine, en Espagne, le Printemps arabe, le FMI, l’Union européenne et la Banque mondiale. La candidate du PT a insisté, enfin, auprès de ses partisans, pour qu’ils soient fidèles au rendez-vous du 17 avril prochain.

LIBERTÉ

SELLAL À BORDJ BOU ARRÉRIDJ : "Bouteflika tient toujours ses promesses"

«Bouteflika le président ou Bouteflika le candidat l'a toujours dit, les acquis sociaux avant tout!»
 
Toutefois, le directeur de campagne du candidat Bouteflika rassure sur la sauvegarde des acquis sociaux des citoyens, que ce «projet de renouveau national n'enlèvera pas mais renforcera».
Contrairement à la veille lors du meeting de Blida, c'est devant une salle archicomble que Abdelmalek Sellal a animé celui d'hier à Bordj Bou-Arréridj. D'ailleurs, il a eu du mal à entrer dans la salle de sport où devait se tenir ce 4e meeting de campagne, qu'il mène en faveur du candidat Bouteflika.
Des partisans du président sortant s'étaient rassemblés à l'entrée pour lui improviser un bain de foule. Les «tahia Bouteflika», fusaient de partout. Tout comme les «fakakirs, oh,oh,oh», surnom qu'aiment donné les jeunes à Abdelmalek Sellal. Il y avait même certains partisans de l'adversaire Ali Benflis qui essayaient de faire entendre leurs voix au milieu de cette foule compacte et acquise à Bouteflika, en scandant les «Vive Benflis» ou encore «Ichawiyane...». Le directeur de campagne de Bouteflika a dû se dérober par la porte d'un restaurant pour échapper à ce flot de partisans. Avec un peu de gymnastique, il réussit à entrer dans cette salle omnisport où les adeptes du 4e mandat, chauffés à bloc avec de la musique et des extraits d'anciens discours de Abdelaziz Bouteflika, l'attendaient avec impatience. Après les avoir salués, Sellal entre directement dans le vif du sujet.
Il présente le projet de société que préconise Bouteflika pour l'Algérie de son 4e mandat. «Le Moudjahid Bouteflika veut que le prochain quinquennat soit celui du renouveau national», le directeur de campagne de Bouteflika s'adressant à la foule: «Que veut dire le renouveau national? Eh bien, je vais vous l'expliquer. C'est garantir définitivement un Etat de droit à tous les citoyens, sans exception aucune... C'est aussi consolider les libertés de chacun», rétorque-t-il sous les applaudissements de la salle.
«Ce renouveau national commencera par la révision de la Constitution au courant de l'année 2014, en vue d'élargir les prérogatives des élus du peuple et renforcer les mécanismes de contrôle, pour renforcer nos institutions», poursuit-il. «Le pays ne sera que plus fort avec ce renouveau national.» «Wahed mayzaâzaâna» (personne ne nous fera trembler)», atteste-t-il. Toutefois, Sellal rassure sur la sauvegarde des acquis sociaux des citoyens, que ce «projet de société n'enlèvera pas mais renforcera». «Bouteflika le président ou Bouteflika le candidat l'a toujours dit, les acquis sociaux avant tout!», assure t-il. «Faites lui confiance, cet homme tient toujours ses promesses. Il vous l'a prouvé. Il a promis à son arrivée en 1999 de rétablir la sécurité, il l'a fait. Il a promis une relance économique, il l'a fait. Bouteflika a promis des emplois et des logements, il les a créés.
Il a promis de rétablir la notoriété du pays au niveau international, vous le voyez de vos propres yeux tous les jours», soutient-il. «Cet homme n'est pas un menteur et il tient ses engagements. Croyez-le donc quand il s'engage à poursuivre la politique de solidarité nationale envers les couches sociales démunies, de soutien au logement et d'aide aux jeunes», a-t-il affirmé sous les «youyous» et «Bouteflika Tahia». «Certains nous reprochent d'avoir dépensé trop d'argent dans la réalisation des projets de logements sociaux, mais nous leur disons que l'argent public et les richesses du pays doivent profiter à notre peuple», ajoute le directeur de campagne du président sortant.
Il profite de cette «brèche» pour rappeler les différents programmes de logements réalisés durant la dernière décennie (2000-2010), et qui s'élèvent à 1,9 million d'unités, toutes formules confondues. «Nous avons des formules adaptées à toutes les couches de la société. Du logement social pour les démunis, en passant de l'Aadl pour les couches moyennes, jusqu'au LPP pour les couches plus aisées», souligne-t-il en s'engageant à poursuivre ces programmes. «On compte réaliser encore plus de logements si vous nous choisissez.
On prévoit même de lancer un nouveau programme destiné aux jeunes diplômés, dont leurs revenus ne leur permettent pas de postuler aux programmes existants», souligne un Abdelmalek Sellal visiblement plus à l'aise dans son costume de directeur de campagne que de Premier ministre. Abdelmalek Sellal tient également à rassurer ses compatriotes quant aux moyens dont dispose l'Algérie pour mener à terme ces projets. «Ne vous inquiétez pas, l'Algérie a les moyens de faire partie des plus grandes nations du monde, que ce soit matériels ou humains, avec sa jeunesse», rassure-t-il en demandant toutefois au peuple de rester prudent quant à ceux qui «essayent de toucher à la stabilité du pays».
«Restez prudents, mais ne vous inquiétez pas, ceux qui sortent du droit chemin en essayant de toucher à l'Algérie et à son peuple, on les... punira», crie-t-il devant un public qui n'avait d'yeux que pour Bouteflika.
Néanmoins, l'ex-Premier ministre appelle les citoyens à rester unis. «Le candidat Bouteflika a voulu que son programme rassemble entre tous les Algériens», atteste-t-il. «Une Algérie unie, aux citoyens tous égaux. C'est ça l'Algérie de Bouteflika...», conclut-il sous l'ovation de la salle.

L'expression

CARNET DE CAMPAGNE : Principales déclarations des candidats


Lors de cette deuxième journée de campagne, certains candidats étaient sereins, d'autres ont continué leur course contre la montre en haussant le ton. L'intensité augmente petit à petit au fil des jours. Les déclarations des candidats commencent à être pimentées.
Abdelaziz Bouteflika
Abdelmalek Sellal, le directeur de campagne du président sortant: «On lui a demandé de se présenter et il l'a fait pour nous, pour le peuple et ce, malgré son état de santé qui l'empêche véritablement de continuer.» «Nous devons être très vigilants à l'égard de ces tentatives, qui visent à affaiblir l'Etat algérien et ouvrir ainsi la voie à l'ingérence étrangère dans nos affaires. Pour toute ingérence, nous réagirons avec la même fermeté que celle que nous avions adoptée pour mater les terroristes à Tiguentourine.» «Tous les efforts de développement seront poursuivis et une attention particulière sera donnée à l'agriculture en vue d'assurer l'autosuffisance alimentaire de l'Algérie.»

Louisa Hanoune
«Les batailles qu'on perd sont celles qu'on ne mène pas. Notre parti a décidé de mener la bataille de l'élection et de la gagner afin d'opérer une rupture réelle avec le système en place.» «Je vous propose la grande mobilisation pour créer la rupture avec le parti unique et ses politiques qui ont engendré la corruption, le clientélisme et la bureaucratie, pour la fondation de la deuxième République: un Etat démocratique avec de nouvelles institutions crédibles qui adoptent la justice et les libertés individuelles.»

Ali Benflis
«Mon projet de renouveau national comprend la réduction de la durée du Service national à une année. Le Service national étant actuellement de 18 mois.» «Le corps de la Police nationale nécessite également une promotion selon des normes objectives internationales et je m'engage à autoriser, en cas de mon élection, la création d'un syndicat de la police nationale.» «Je ne sais pas insulter, et si on faisait une compétition en la matière, je serai le dernier de la classe.»

Moussa Touati
«Au lieu que des formations politiques et autres parties prônent le choix du boycott, elles gagneraient à convaincre leurs militants et les Algériens à aller voter dans la mesure où le peuple ne peut en aucun cas exercer son pouvoir, consacrer et jouir de sa souveraineté par le boycott.» «La souveraineté et le pouvoir du peuple, lequel aspire à un Etat fort et républicain, sont représentés par l'urne, d'où l'obligation de voter.» «Le FNA refuse que la jeunesse algérienne, avide d'une vie digne et respectable, soit soudoyée par une quelconque partie ou par le pouvoir de l'argent.»

Ali Fewzi Rebaïne
«Si vous votez, le 17 avril, pour moi, je vous promets de procéder à un changement radical, touchant tous les niveaux, en commençant par la révision de la Constitution qui est, actuellement, en faveur des gouvernants.» «Nous voulons ouvrir une nouvelle page en Algérie sans eux. Vous ne devez pas voter pour ceux qui ont fermé leurs yeux devant la corruption et détruit le pays. Ils ne méritent pas une nouvelle chance.»

L'expression

mardi 25 mars 2014

Rebaïne à Khenchela : Pour un changement radical

Le candidat à la présidentielle du parti Ahd 54, Ali Fawzi Rebaïne, veut tout changer en Algérie.
Lors d’un meeting tenu hier à Khenchela, il s’est engagé à procéder à un changement radical, s’il est bien entendu élu président de la République. Ce changement radical, affirme-t-il, sera traduit à travers une révision profonde de la Constitution. «Si vous votez pour moi le 17 avril, je vous promets de procéder à un changement radical touchant tous les niveaux, en commençant par la révision de la Constitution qui est, actuellement, en faveur des gouvernants», a déclaré M. Rebaïne, assurant en outre qu’il fera en sorte que «le nouveau Président n’ait plus le statut de premier magistrat du pays afin d’être lui-même un simple justiciable. Mais cette proposition ne peut être concrétisée si la jeunesse ne donne pas la chance à l’opposition de gérer le pays». M. Rebaïne plaide ainsi pour un régime de type présidentiel avec des élections au suffrage universel pour un mandat de 5 ans, sans limitation, avec un renforcement des contrepouvoirs démocratiques.
Il suggère également que les magistrats membres du Conseil constitutionnel soient désignés à vie «afin de leur éviter les pressions émanant de l’administration ou des politiques».

EL WATAN

Louisa hanoune accuse : «A travers Ghardaïa, c’est toute l’Algérie qui est ciblée»

Au deuxième jour de sa campagne électorale, Louisa Hanoune, patronne du Parti des travailleurs, a mis en garde les habitants de Skikda et de Constantine contre les chants des sirènes et contre ceux qui prônent le statu quo.
Skikda
De notre envoyée spéciale

Mme Hanoune se présente comme l’alternative pour sortir le pays de la crise. «Les batailles qu’on perd sont celles qu’on ne mène pas. Notre parti a décidé de mener la bataille de l’élection et de la gagner afin d’opérer une rupture réelle avec le système en place», a-t-elle lancé hier, a l’adresse de ses militants et d’une grande foule qui s’est déplacée au complexe olympique de Skikda pour assister a son meeting. Elle demande à l’assistance de faire le bon choix : «La présidentielle du 17 avril est un véritable test historique, un examen qui se déroule dans une conjoncture difficile. Alors, je demande aux chômeurs, aux étudiants, aux différentes couches de la société de choisir le candidat qui construira un Etat civil et un Etat de droit.»
Fidèle à ses principes, elle revient sur les événements de Ghardaïa et accuse des parties occultes de vouloir semer l’anarchie au sein de cette région sensible : «Nous sommes persuadé qu’un complot a été mis en place pour déstabiliser l’Algérie. Un clan et une main étrangère tente de monter les ibadites contre les malékites. Ils veulent que nous replongions dans la décennie 1990, lorsque la société algérienne a été menacée d’extermination au nom de la religion.»
A Constantine, où elle s’est rendue dans l’après-midi, la candidate du PT a expliqué que certaines parties, mal intentionnées, exploitent la hogra et le chômage qui rongent les jeunes pour envenimer la situation et pousser à la révolte. «Ce qui se passe dans la ville de Ghardaïa est grave. Ceux qui veulent mettre l’Algérie à genoux, les comploteurs, ont choisi la région de Ghardaïa. La colère de la population des Aurès, les Chaouis, est certes justifiée : ils ont le droit de manifester leur mécontentement mais sans pour autant porter atteinte à l’unité de la nation», avertit Louisa Hanoune.
Transition toute faite, elle fustige Bouteflika et Benflis sans les citer. Pour elle, ces deux candidats sont des enfants du système et sont en quelque sorte à l’origine des souffrances des Algériens : «Benflis était chef de gouvernement ; il a durant son règne rendu publique une circulaire interdisant les marches et les manifestations dans la capitale ; il a aussi réprimé des manifestations. Aujourd’hui, il se dédouane en promettant aux Algériens d’instaurer un Etat libre. C’est un mensonge !» Elle ne ménage pas le Président sortant ; ces dernières années, affirme-t-elle, la corruption a atteint son summum, «lorsque Bouteflika et Benflis étaient au pouvoir, Khalifa a construit son empire, des cadres de la nation ont injustement été emprisonnés, le complexe d’El Hadjar a été dilapidé, les multinationales ont été bien servies. Que veulent-ils encore vendre, ces anciens dirigeants ?»
Et de préciser qu’il ne s’agit pas là d’insultes ou de critiques creuses à l’endroit des candidats, mais de la réalité du terrain.
Des propos nourris de forts applaudissements. La leader du PT promet, si elle est élue, d’éradiquer les formules Ansej et l’emploi précaire et s’engage à avoir l’audace d’instaurer une deuxième république qui permettra à chaque Algérien d’avoir un emploi digne et une vie décente. 

EL WATAN

Présidentielle : Belaïd propose «une cour constitutionnelle élue»

Abdelaziz Belaïd croit en sa bonne étoile.
Le candidat du Front El Moustakbel (l’avenir), qui était hier l’invité du forum du journal Liberté, a manifesté sa confiance d’aller très loin dans le scrutin présidentiel prochain.«Je ne pars pas à la bataille tout en affirmant que je vais perdre. Je crois en mes chances», a plaidé Abdelaziz Belaïd, dont c’est la première candidature à la magistrature suprême. L’ancien secrétaire général de l’Union générale de la jeunesse algérienne veut réformer le système de l’intérieur : «Je ne crois pas aux réformes du système qui viennent de l’extérieur.»
Pour aller droit au but, le plus jeune des candidats – qui affirme «je ne suis pas si jeune que cela» – propose «une Constitution adoptée par le peuple». «Il faut arrêter avec les Constitutions taillées sur mesure et aller vers une vraie Constitution pérenne», déclare le médecin, qui ne veut pas pour autant considérer les autres candidats comme des ennemis. «J’ai de graves divergences avec le président de la République, mais elles le sont sur la base des programmes. Il n’est pas mon ennemi», a-t-il expliqué. Ces divergences sont entretenues même avec son ancien parti politique. «Je partage toujours les mêmes principes avec le FLN. Mais je ne reconnais plus dans ce parti ni les hommes ni les programmes», reconnaît Abdelaziz Belaïd.
Le candidat du Front El Moustakbel estime que l’Algérie n’adopte «aucun régime politique». «Nous n’avons ni régime présidentiel ni parlementaire. Le Premier ministre n’étant qu’un simple coordinateur, c’est le président de la République qui est ordonnateur. Or, aucune institution ne peut contrôler ce dernier. C’est anormal», a-t-il développé, tout en proposant la création d’une «cour constitutionnelle élue qui sera chargée d’appliquer les lois». Sur le plan économique, Belaïd Abdelaziz exprime un grand intérêt pour l’agriculture. «L’Etat et les grandes entreprises doivent investir dans l’agriculture», a-t-il suggéré. En outre, le chef de parti plaide pour l’investissement dans le rail. Interrogé sur les événements de Ghardaïa, Abdelaziz Belaïd estime que le «problème est économique à l’origine. Mais des parties nourrissent la haine dans cette région». Comme solution, il propose un grand investissement de l’Etat dans les régions du Sud.

EL WATAN

Le candidat Ali Benflis à Blida : «On fera ensemble une Loi fondamentale pour l’Algérie»

 
 L’ancien chef de gouvernement, hier, à son arrivée à Blida.

Benflis  s’est adressé également à la jeunesse qui occupe une place importante dans son programme. Il envisage d’instaurer une pension digne pour les retraités.
Les Algériens de la salle Harcha mènent un combat courageux, c’est leur droit. On n’est pas différents, on diverge sur la méthode à suivre pour la défense des libertés démocratiques, sinon tout nous rassemble.» Tel est le message qu’a voulu transmettre, hier à la salle Baaziz de Blida, le candidat libre, Ali Benflis, aux partis politiques qui appellent au boycott de l’élection présidentielle du 17 avril prochain et lui demandent de se retirer de la course. «Je ne vais pas me retirer parce qu’on va gagner», a-t-il martelé devant une foule compacte acquise à sa cause.
L’ancien chef de gouvernement s’engage, en effet, à mettre en place un gouvernement d’union nationale, ouvert même à ceux qui ne sont pas d’accord avec lui. La première tâche sera, comme le plaide Ali Benflis depuis le lancement de la campagne électorale, l’élaboration d’une Constitution consensuelle avec la participation de tous les acteurs politiques. Dans un réquisitoire contre l’instabilité constitutionnelle que vit l’Algérie depuis son indépendance, le candidat, qui survole les quatre Lois fondamentales qu’a connues le pays, a fustigé la dernière d’un revers de phrase en demandant à l’assistance – qui était très nombreuse, la salle des sports de la ville des Roses était plein comme un œuf de cadres, de la classe moyenne et de jeunes – «de ne pas lui demander de parler de la cinquième tout simplement par respect pour l’histoire de l’Algérie, pour Krim Belkacem, Abane Ramdane et tous nos héros». «Vous voyez, eux aussi se sont mis à parler de Constitution consensuelle», fait remarquer Ali Benflis à ses partisans, avant de douter de leur sincérité : «Pourquoi ils ne l’ont pas fait durant les 15 années qu’ils ont passées au pouvoir ? Ils n’ont rien fait pendant trois mandats et ils viennent aujourd’hui demander de les prolonger de 5 autres années ?» «Ça suffit», peste le candidat, en soulignant encore une fois que «la gestion de l’Etat n’est pas un jeu ni une plaisanterie».
Devant une assistance tout ouïe, en communion totale avec lui, l’orateur au don insoupçonnable de tribun a plaidé pour son projet de renouveau national avec la force des mots : «Si je suis élu le 17 avril, trois mois après, si je renie mes engagements, sortez dans la rue !» Ali Benflis a sorti hier un grand discours abordant tous les volets de son programme «de renouveau national», de l’école jusqu’au secteur de la justice qu’il promet de libérer, jusqu’aux prérogatives des élus locaux. «Je ne viendrai pas avec une Constitution sur mesure, on fera ensemble une Loi fondamentale pour l’Algérie.» «Libérer les magistrats, les élus locaux, les parlementaires et la presse, sortir de l’impasse que vit le pays, c’est ça l’Etat que je veux construire», plaide Ali Benflis, qui tire sur le gouvernement qui, selon lui, est devenu «un comité de soutien, les ministères aussi. N’est-ce pas là un début de privatisation de l’Etat ?»
Le candidat fait un constat amer : «On est devenu la risée du monde !» Ali Benflis réitère à ses partisans que sa campagne électorale sera accomplie dans un respect total. «Je ne sais pas insulter et si on faisait une compétition en la matière, je serais le dernier de la classe», indique le candidat qui veut rassembler tous les Algériens. Et pour lui, celui qui veut rassembler – allusion faite au président-candidat – «doit veiller des nuits et travailler vingt heures par jour pour sortir le pays de la crise». «L’adoration n’est que pour Dieu», ajoute l’ancien chef de gouvernement, qui promet de mettre fin à «la justice de la nuit qui a permis la dilapidation des richesses du pays».
Ali Benflis, qui considère que la prochaine élection est décisive pour l’avenir du pays, appelle à une réconciliation avec l’histoire de l’Algérie. Et ce n’est pas par hasard que Blida, une wilaya marginalisée, a été choisie pour rendre hommage à ses glorieux chouhada : les frères Brakni, Mustapha Chaker, Mustapha Chaalal et le défunt M’hammed Yazid. Le candidat a aussi plaidé la cause «des enseignants qui sont malmenés, je leur voue une totale considération». Il s’est adressé également à la jeunesse qui occupe une place importante dans son programme et envisage aussi d’instaurer une pension digne pour les retraités algériens. Ali Benflis fait une proposition inédite en promettant la reconnaissance, selon les règles admises dans les pays développés, d’un syndicat pour le corps de la police. Un syndicat, selon lui, qui ne fera pas de grèves mais défendra les droits moraux et matériels des policiers. Après Blida, l’ancien chef de gouvernement s’est rendu à Adrar où il devait animer un meeting au chef-lieu de wilaya.

EL WATAN

Adrar : Touati charge les «boycotteurs»

Le candidat à l’élection présidentielle du 17 avril prochain, Moussa Touati, a vivement dénoncé, à Adrar, les partisans du boycott, appelant ses militants au sein du FNA et les Algériens à voter le 17 avril prochain.
«Au lieu que des formations politiques et autres parties prônent le choix du boycott, ils gagneraient à convaincre leurs militants et les Algériens à aller voter dans la mesure où le peuple ne peut en aucun cas exercer son pouvoir, consacrer et jouir de sa souveraineté, par le boycott», a affirmé M. Toutati dans un meeting régional animé à la Maison de la culture de la wilaya. «La souveraineté et le pouvoir du peuple, lequel aspire à un Etat fort et républicain, sont représentés par l’urne, d’où l’obligation de voter», a encore souligné le président du FNA, qui «refuse la politique de la chaise vide et de l’attentisme». Il estime ainsi que le vote est également un moyen, pour le peuple et la jeunesse, de se «rebeller contre la hogra et l’exclusion».
Il a exhorté à cet effet la jeunesse algérienne, appelée à porter «le flambeau de l’Algérie de demain», à mener un «combat permanent et sans relâche contre la marginalisation et la hogra». «Le FNA refuse que la jeunesse algérienne, avide d’une vie digne et respectable, soit soudoyée par une quelconque partie ou par le pouvoir de l’argent», a indiqué le président du parti, exhortant ainsi les jeunes de la wilaya d’Adrar à «ne pas se soumettre au plus offrant».

EL WATAN

Abdelmalek Sellal et Amar Saadani à Blida et Sétif : La campagne du président-candidat démarre au ralenti

La campagne électorale du président sortant, Abdelziz Bouteflika, démarre visiblement au ralenti.
Son directeur de campagne et homme de confiance, Abdelmalek Sellal, qui sillonne une nouvelle fois les wilayas pour plaider en sa faveur, ainsi que ses autres partisans peinent, jusqu’à présent, à rassembler les grandes foules. En effet, le troisième meeting animé, hier matin dans la wilaya de Blida par Abdelmalek Sellal, n’a pas drainé beaucoup de monde. Organisé dans une salle omnisports adjacente du stade Mustapha Tchaker, à l’entrée de la ville, le rassemblement n’était pas à la hauteur des meetings qu’animait le candidat Abdelaziz Bouteflika, aujourd’hui absent, durant les campagnes électorales de 2004 et 2009. Ouverte à 9h, la salle ne s’est remplie qu’à moitié vers 11h30. Et cela, en dépit de la mobilisation des jeunes des associations sportives locales, des apprentis de la formation professionnelle et des étudiants de l’UNEA et de l’UGEL.
La mise à contribution d’une chanteuse de raï et de Naïma Dziria n’a pas réussi à attirer grand monde. C’est donc dans une salle clairsemée que s’est présenté le directeur de campagne du président-candidat muni d’un court discours, n’ayant pas dépassé une quinzaine de minutes, orienté principalement sur la paix et la sécurité qui sont, selon lui, «l’œuvre de Abdelaziz Bouteflika». Rappelant aux habitants de Blida leurs souffrances des affres du terrorisme, Abdelmalek Sellal leur précise que «c’est grâce à la politique de réconciliation du président Bouteflika qu’ils ont retrouvé le cours ordinaire de leur vie». Il rend hommage dans ce sens à deux anciens dirigeants du MSP décédés, Mohamed Bouslimani et Mahfoud Nahnah, qui «ont eu une attitude courageuse contre le terrorisme».
Ce faisant, il s’attaque à ceux qu’il qualifie «de perturbateurs (el mouchaouichine)» et «ceux qui sèment la fitna et le désespoir parmi les populations». «Nous devons être très vigilants à l’égard de ces tentatives, qui visent à affaiblir l’Etat algérien et ouvrir ainsi la voie à l’ingérence étrangère dans nos affaires. Pour toute ingérence, nous réagirons avec la même fermeté que celle que nous avons adoptée pour mater les terroristes à Tiguentourine», lance-t-il.
Abdelmalek Sellal énumère par la suite les engagements du président-candidat de «bâtir une république rénovée en Algérie» et de «poursuivre le développement économique du pays, en développant notamment l’agriculture». Comme Abdelmalek Sellal, le secrétaire général du FLN, Amar Saadani, s’est contenté d’un passage éclair dans la wilaya de Sétif. Ce dernier a animé, hier, un énigmatique meeting dans une salle du complexe omnisports du 8 Mai 1945 ; à moitié vide. Dans son discours qui n’a pas dépassé 9 petites minutes, le patron du FLN, qui est l’un des fervents défenseurs du quatrième mandat, s’est contenté d’exhorter les Sétifiens à participer massivement au scrutin du 17 avril prochain. Il leur a aussi demandé de renvoyer l’ascenseur à Abdelaziz Bouteflika, rien que pour continuer le processus de développement et de consolider, dira-t-il, les réalisations des trois derniers mandats.
Le passage de Amar Saadani, faut-il le souligner, n’a pas eu l’écho escompté à Sétif où les citoyens se désintéressent totalement du scrutin. Ils vaquent à leurs occupations sans prêter une grande attention à l’élection présidentielle. Même les permanences des candidats, installées ici et là, ne grouillent pas de monde. En un mot, la campagne peine, du côté de Aïn El Fouara, à attirer les ferveurs des électeurs. C’est la raison, peut-être, pour laquelle le secrétaire général de l’ex-parti unique a dû annuler ses deux autres meetings prévus à El Eulma et Aïn Oulmène.


 El Watan

Alors que l’absence de Bouteflika est suppléée par plusieurs représentants : Cinq candidats à l’épreuve du marathon électoral


Les villes retenues par les candidats à l’élection présidentielle du 17 avril pour le top-départ de leur campagne ne sont certainement pas le fruit d’un choix anodin.
Ce qui ressort, à la première lecture de cette «cartographie», est d’abord le désir de l’ensemble des compétiteurs de se donner une profondeur «géo-sociale» en partant à la conquête de «l’électorat profond», la capitale accaparant l’essentiel de l’agenda de nos hommes politiques. Ainsi, au premier jour de la campagne, Abdelmalek Sellal, directeur de campagne du candidat Abdelaziz Bouteflika, a choisi Tamanrasset et Adrar comme écrin à ses premiers meetings. Il convient de rappeler que M. Sellal avait servi dans ces deux wilayas en qualité, respectivement, de chef de daïra (Tamanrasset, 1977) et de wali (Adrar, 1984). Tout porte à croire qu’il y compte, aujourd’hui encore, des amitiés et des réseaux solides.
Sur le plan stratégique, la situation grandement préoccupante qui prévaut dans la zone Sahel explique le choix porté sur la capitale de l’Ahaggar. Dans le cas d’Adrar, les motivations sont, à première vue, un tantinet différentes.
Il est de notoriété publique que M. Bouteflika avait toujours été un habitué des zaouïas du Touat, et en particulier celle du cheikh Belekbir. On ne dira jamais assez l’attention accordée par le président sortant au réseau des zaouïas et des notabilités locales dans ses différentes campagnes. Il est utile de se référer, à ce propos, à l’excellent ouvrage du politologue Mohammed Hachemaoui, Clientélisme et patronage dans l’Algérie contemporaine (Paris, Karthala, 2013) qui a mené une enquête, entre autres, dans le Touat, et a mis en avant les accointances et les connivences entre zaouïas, notables et personnel politique affilié au «pouvoir».
Le spectre des salles vides
Ali Benflis, lui, a choisi comme point de départ pour sa campagne la ville ô combien symbolique de Mascara, cité traditionnellement liée au nom de l’Emir Abdelkader. Par ce choix, le candidat Ali Benflis suggère qu’il veut s’inscrire dans la lignée de celui que la culture «officielle» considère comme le fondateur de l’Etat algérien. Au-delà du caractère polémique de cette assertion, Benflis, qui a toujours fait de la «culture de l’Etat» son cheval de bataille dans sa politique de communication (comme l’illustre l’interview qu’il avait accordée récemment à la chaîne Echourouk TV), veut, manifestement, se poser en homme d’Etat plutôt qu’en «homme de pouvoir».
Louisa Hanoune, quant à elle, a choisi Annaba, et là encore, cela n’a rien de fortuit. «La renationalisation du complexe sidérurgique d’El Hadjar a été un des combats menés par le Parti des travailleurs. A la demande des militants, nous avons donc choisi de lancer notre campagne de Annaba avant de partir vers Skikda», expliquait son staff de campagne à nos collègues d’elwatan2014.com.
Il convient aussi de rappeler que Louisa Hanoune a passé une partie de son enfance à Annaba, ville où elle a fait, également, ses études de droit.
Au-delà de la symbolique des villes, les candidats font leurs calculs sur des bases purement arithmétiques, en tenant compte du fait que, pour démarrer sa campagne sur les chapeaux de roues, il est important de faire le plein dès les premiers meetings et s’épargner le cauchemar des salles clairsemées. Moussa Touati, qui compte sillonner pas moins de 41 wilayas, sous le slogan «El Djazaïr li koulli El-Djazaïriyine», a entamé sa campagne à partir d’El Bayadh. «C’est la région où il compte le plus grand nombre d’élus locaux, soit 45 représentants du parti dans les Assemblées populaires communales (APC) et de wilaya (APW)», rapporte l’APS en citant Abdelkader Boudjoras, directeur de campagne de M. Touati.
Abdelaziz Belaïd, lui, qui fait campagne sous le slogan, «L’avenir, c’est maintenant», a choisi d’étrenner son marathon électoral par Djelfa, une ville stratégique de par sa position centrale et son rayonnement dans la steppe. Il faut ajouter que Abdelaziz Belaïd, qui est originaire de Batna, y a exercé comme médecin. «De plus, le président de l’APC est membre d’El Moustakbel. Nos militants y sont nombreux et bien organisés», indiquent ses collaborateurs à elwatan2014.com.
La fausse ubiquité du candidat-absent
Pour sa part, le président de Ahd 54, Ali Fawzi Rebaïne, a débuté sa campagne par Biskra avant d’enchaîner par Khenchela. Il convient de relever que certaines villes connaissent un véritable chassé-croisé de candidats ou leurs lieutenants. Après Sellal, Adrar recevait hier Ali Benflis. La ville de Blida a vu défiler tour à tour (selon le planning des candidats) Sellal, Benflis et Abdelaziz Belaïd, tandis que Skikda recevait Louisa Hanoune et Abdelaziz Belkhadem.
Fait marquant de cette campagne 2014, comme, du reste, l’ont abondamment souligné nombre d’éditorialistes : l’absence du candidat Abdelaziz Bouteflika sur le terrain, lui qui sillonnait plusieurs wilayas d’un seul tenant du temps où il était au faîte de sa forme. Pour pallier ce lourd handicap, son équipe de campagne a opté pour une stratégie d’essaimage aux quatre coins du pays.
Au premier jour de la campagne, outre Sellal qui s’évertuait à vendre le programme du président sortant dans le Grand Sud, Belkhadem a été dépêché à Sidi-Okba (Biskra), Bensalah à Oran, Amar Ghoul et Amar Benyounès dans la wilaya de Bouira, et Amar Saadani à Médéa. Les mêmes ont sillonné encore hier les wilayas de Sétif, Souk Ahras et autre Skikda. De quoi entretenir l’illusion que le «candidat-fantôme» jouirait du don d’ubiquité. Cette offensive tous azimuts portera-t-elle ses fruits, sachant que c’est surtout M. Bouteflika que les électeurs veulent voir et entendre ? Réponse le 17 avril.

El Watan

Mécanismes de contrôle de la campagne électorale : Les candidats respecteront-ils les nouvelles règles ?

La course à la magistrature suprême sera-t-elle à la hauteur de l’évènement ou connaîtra-t-elle le même parcours que les élections communales où le respect des règles passe souvent au second plan ? Cette question digne d’intérêt vient en tout cas se poser au moment où de nouveaux textes législatifs sont venus enrichir ce volet qui a été longuement expliqué par Me Mohamed Fadene, juriste, ex-député et ex-membre du Conseil constitutionnel, au centre de presse du quotidien El Moudjahid sous le thème “Les mécanismes de contrôle de la campagne électorale”.
Les amendements introduits par rapport à l’ancienne loi se rapportent d’abord à l’augmentation du montant des frais octroyés aux candidats passant de 1,5 milliard à 6 milliards de centimes, montant jugé par le conférencier insuffisant pour répondre aux besoins d’une campagne de trois semaines de déplacements, hébergement, restauration et autres exigences, même si le problème de financement ne se pose pas de la même façon pour tous les candidats. “Le législateur avait peut-être au départ de bonnes intentions car dans le fond l’idée était de mettre tous les candidats sur le même pied d’égalité”, dira le conférencier, avant de préciser une nuance de taille : les candidats, contrairement à l’ancienne législation, n’auront pas le moindre sou avant la fin de la campagne et seulement lorsque le Conseil constitutionnel aura avalisé les résultats.
Mais toujours est-il, les candidats toucheront un pactole en fonction des résultats annoncés classés en trois paliers. Le premier prévoit 600 millions de centimes pour un résultat inférieur à 10%, le deuxième accorde 1,2 milliard pour un résultat compris entre 10 et 20% et enfin 1,8 milliard de centimes pour ceux qui auront dépassé 20%. Les candidats sont tenus de rester dans le respect de cette cagnotte, faute de quoi ils ne seront pas dédommagés. En d’autres termes, le plafond de 6 milliards de centimes ne doit pas être dépassé.
Le deuxième amendement concerne le sondage d’opinion, volet jugé par le conférencier comme nageant dans le flou. “Alors que la nouvelle réglementation introduit l’interdiction à tout candidat de faire un sondage d’opinion sur son rival, l’on constate qu’il n’existe pas de loi réglementant ce volet”, précise le conférencier.
Révision juridique des prérogatives de la commission des élections, ainsi que celle liée à la supervision des élections (commission indépendante ne recevant d’instructions d’aucune partie mais ayant force de loi et peut même en cas de dépassement constaté faire appel à la force publique) font également partie des nouvelles dispositions introduites dans l’amendement de la loi relative aux élections. Parallèlement, le juriste relève un certain nombre de contradictions dans cette réglementation, à l’exemple de l’utilisation des seules langues arabe et amazighe durant la campagne. “Il y a une contradiction frappante entre la loi et la réalité du terrain, l’article est mal à propos. Sinon, comment expliquer que les membres du Conseil constitutionnel s’expriment en français, alors qu’ils sont censés donner l’exemple ? Pourquoi m’obliger à ne pas le faire dans une autre langue, j’ai le droit de le faire même par des gestes, l’essentiel est de faire passer le message”, explique Me Fadene.
Autre remarque concernant le respect du programme du candidat : comment peut-on juger de ce volet lorsque le programme n’est pas déposé au niveau de la Cnisel ? s’interroge le conférencier. Et d’ajouter que le candidat est libre d’enrichir son programme durant la campagne. S’agissant des interdictions, il y a lieu de noter la publicité à caractère lucratif (commerciale), les mosquées qui doivent garder leur caractère religieux, les établissements scolaires, les universités, lycées, centres et autres organismes de formation.
À noter enfin que les nouvelles chaînes de télévision privées ne sont pas accrédités pour les passages des candidats, seules les tables rondes sont permises. Les candidats sont donc astreints à la télévision publique.
Comme on peut le constater, les nouvelles dispositions introduites dans la loi électorale constituent autant de contraintes pour les candidats, difficiles à respecter, faut-il le dire. La bataille sans merci qu’ils vont livrer autorisera-t-elle des dépassements, somme toute acquis depuis toujours ?

Liberté

LES ALGÉRIENS FACE AU RENDEZ-VOUS DU 17 AVRIL : Espoirs et appréhensions d'une élection

Bientôt, les Algériens voteront pour élire un nouveau président
 
Quel printemps réserve-t-on à l'Algérie? Seuls les Algériens peuvent en apporter une réponse par leur comportement face à l'urne. En tout cas, pas la version syrienne.
Dans quel état d'esprit les Algériens vont-ils aborder le rendez-vous électoral du 17 avril prochain? Sur la base de ce qu'ils ont vu et entendu, les Algériens comment vivent-ils cette élection? A part la présidentielle de 1995 qui était un défi républicain face au terrorisme, l'élection d'avril prochain s'annonce cruciale et suscite des appréhensions, mais aussi des espoirs. Evidemment, chaque électeur a une idée précise sur le candidat pour lequel il votera. Seulement, l'ambiance générale qui marque le démarrage de la campagne électorale ne s'annonce pas sous les auspices d'une grande fête nationale. Lentement, difficilement, le train de la campagne s'ébranle sous une lourde atmosphère.
Il y a comme une indifférence qui fait peur, mais les plus optimistes misent sur un engouement progressif au fur et à mesure que la campagne avance. Cela suscite des craintes, certes, mais il y a aussi des espoirs qu'inspire cette élection. Du simple citoyen, du travailleur, de l'homme politique au patron, ils attendent des lendemains meilleurs de cette élection.
A chacun ses priorités. Les hommes politiques souhaitent que soit apaisée et rationalisée la vie politique et faire entrer l'Algérie dans le concerta des nations modernes et démocratiques.
Les patrons, eux, estiment que la chose politique passe après avoir réglé les questions strictement économiques. L'Algérie souffre d'un manque de stratégie et de vision économiques claires. Il s'agit pour eux de libérer l'investissement de production, surtout la substitution aux importations.
De faciliter l'accès au foncier et au crédit et accélérer les réformes bancaires. Et le reste suivra, car estiment-ils, le pays a les moyens financiers pour appliquer sa politique. Pour le citoyens, même la chose politique importe peu, cette parenthèse électorale est pour lui un moment de rappel pour le système, l'exorciser de ses démons et le guérir de ses contradictions.
Les citoyens rêvent d'élire un président qui permettra à l'Algérie de se réaliser en tant que nation. Un président qui renforce la stabilité, la paix sociale, consacre la liberté d'expression, permette la répartition des richesses et une justice équitable dans un pays où l'on doit avoir accès au travail, à un logement et à une vie dignes.
Des espoirs et des rêves que contredisent des appréhensions alimentées par des tiraillements qui ont précédé cette présidentielle. La crainte est que cette campagne électorale ne soit pas une occasion pour les insultes, les injures, l'invective, l'atteinte à la vie privée et à la morale.
Des sentiments qui peuvent engendrer des haines et des règlements de comptes, car la grande crainte sera l'après-17 avril. Aussi, l'Algérie doit-elle sortir de cette élection avec un consensus et non des ressentiments qui peuvent replonger le pays dans l'instabilité dont l'Algérie a amèrement fait l'expérience avec son épisode dramatique de la décennie noire.
Les observateurs les plus avertis ont beau attirer l'attention, mais ce n'est jamais suffisant pour avertir encore sur les menaces qui pèsent sur la cohésion nationale.
Pour avoir connu les affres du terrorismes, les Algériens refusent une transition à la manière tunisienne, égyptienne ou au pire, libyenne.
Au seuil d'un changement qui s'opérera au lendemain du 17 avril, quel printemps réserve-t-on à l'Algérie?
Seuls les Algériens peuvent en apporter une réponse par leur comportement face à l'urne. En tout cas, pas la version syrienne.

L'expression

CARNET DE CAMPAGNE : Principales déclarations des candidats

Lancée officiellement hier, la campagne électorale s'achèvera le 13 avril prochain. Les six candidats ont animé durant cette première journée des meetings aux quatre coins de l'Algérie. Ils ont trois semaines pour convaincre les électeurs et engranger un maximum de voix. Et comme d'habitude, les déclarations ne se font pas attendre durant cette première journée de débat électoral.
Abdelaziz Bouteflika
Abdelmalek Sellal, le directeur de campagne du président sortant: «Abdelaziz Bouteflika s'engage pour une révision de la Constitution au cours de cette année, visant à asseoir les fondements d'une véritable démocratie participative». «Le candidat Bouteflika apportera, au cas où il serait réélu le 17 avril prochain, des amendements importants sur la loi fondamentale du pays permettant l'élargissement des prérogatives des représentants du peuple au sein des Assemblées élues.»

Louisa Hanoune
«L'élection aura lieu dans un contexte de guerre et de menaces de déstabilisation par des puissances étrangères.» «Je ne suis pas une fille du système comme les autres candidats.» «Je m'engage à donner des garanties au peuple algérien et non pas aux multinationales et au Fonds monétaire internationale.»
«L'argent sale investit la vie politique.»

Ali Benflis
«Nous voulons un Parlement qui sera habilité à limoger le gouvernement, à l'interpeller lorsqu'il le faudra et à assumer la faillite du gouvernement.» «Un Parlement qui sanctionne et demande des comptes (au gouvernement), un pouvoir exécutif qui n'intervient pas dans le domaine législatif, un pouvoir judiciaire indépendant et un gouvernement d'unité nationale pour trois années.» «Fini la gestion de l'Etat par les blagues et les insultes».

Moussa Touati
«Le changement doit s'opérer par les urnes afin d'édifier un Etat de droit et une justice sociale au service du citoyen.» «Vous représentez l'avenir de l'Algérie et vous avez cette obligation de provoquer un changement pacifique.»

Ali Fewzi Rebaine
«La décentralisation des pouvoirs demeure une nécessité primordiale vu la conjoncture actuelle du pays. Elle devrait inclure le volet économique et social ainsi que l'élargissement du nombre de wilayas et communes.» «Il est temps d'ouvrir une nouvelle page dans la marche du pays en impliquant la jeunesse algérienne.»

Abdelaziz Belaïd
«Répandre l'esprit d'initiative et de créativité chez les jeunes et favoriser leur participation active dans la construction de la société.» «Le Service national sera réduit à une année et sera considéré comme un service effectif qui sera comptabilisé dans la carrière professionnelle.»

L'expression

LA PRESSE INTERNATIONALE DÉBARQUERA À LA FIN DE LA CAMPAGNE : 200 journalistes étrangers attendus à Alger

Toutes «les facilités sont offertes» à la presse étrangère pour assurer «la couverture de cet événement»
 
Contrairement aux précédentes élections présidentielles, les médias étrangers ont décidé d'explorer l'Algérie la dernière semaine de la campagne électorale.
En effet, les médias étrangers ont décidé d'attendre la fin de la campagne électorale pour débarquer à Alger. Alors que les candidats ont commencé leur meeting avant-hier, aucun média étranger n'a daigné les suivre sur le terrain. Les demandes d'accréditation arrivent au compte-gouttes au bureau du ministère de la Communication, car si certains médias venant notamment d'Europe et du Monde arabe ont manifesté leur intérêt pour cette élection, d'autres ont choisi de faire le minimum syndical pour la couverture de cette élection.
Deux facteurs essentiels ont encouragé cette thèse, affirme un journaliste étranger qui travaille pour une agence internationale installée à Alger et qui a requis l'anonymat. La baisse du terrorisme en Algérie et l'absence d'un véritable suspense quant à l'issue politique de la présidentielle ont fortement découragé les principales télévisions et médias étrangers à couvrir totalement l'élection du 17 avril. La crise économique en Europe et les coûts importants d'une couverture internationale ont dissuadé les principaux médias étrangers à envoyer des reporters à Alger durant toute la durée de la campagne. Du coup, certains médias étrangers comptent sur la collaboration de journalistes algériens locaux travaillant en permanence à Alger, pour faire des envois constants afin d'éclairer l'opinion internationale. Pour certains experts de la couverture de l'élection présidentielle, c'est une mesure très économique utilisée par les médias étrangers pour minimiser les coûts. Il faut préciser aussi qu'il existe au moins une cinquantaine de représentants de la presse étrangère accrédités par le ministère de la Communication. A cela vont s'ajouter entre 150 et 200 demandes qui seront envoyées par les médias étrangers d'ici là. Pour la plupart, ils couvriront la dernière semaine de la campagne électorale, notamment le jour du scrutin et les résultats de l'élection. Il y a quelques jours, le ministre de la Communication, M.Abdelkader Messahel, avait affirmé que «des contacts sont en cours entre les ministères de la Communication et des Affaires étrangères, en prévision de la remise des accréditations dans les tout prochains jours pour leur permettre d'assurer la couverture médiatique. «Plusieurs demandes» ont été formulées par des médias internationaux (audiovisuels et écrits) de certains pays qui «s'intéressent à l'Algérie», dont des pays européens, américains, asiatiques et arabes, a affirmé le ministre. Le Centre international de presse sera ouvert prochainement au profit de la presse nationale et étrangère où des bureaux seront consacrés à la presse internationale, a-t-il ajouté. Il a, en outre, souligné que toutes «les facilités sont offertes» à la presse étrangère pour assurer «la couverture de cet événement et une diffusion directe et en différé». Mais certains médias, notamment des télévisions européennes et arabes vont profiter de leur accréditation pour couvrir l'élection présidentielle afin essayer de faire des reportages sur l'Algérie. Devant la baisse de l'activité terroriste et l'absence d'une activité islamiste radicale, les journalistes devront sûrement se pencher sur le cas Algérie qui a échappé à la révolution arabe. Le chômage, l'opposition, le 4e mandat de Bouteflika et la jeunesse algérienne seront les principaux sujets abordés par les télévisions et les médias étrangers. Mais comme les élections précédentes, le déplacement des journalistes étrangers à l'extérieur de la wilaya d'Alger sera limité en raison des menaces encore pesantes d'Aqmi dans certaines wilayas du Centre comme Tizi Ouzou ou Boumerdès. Cela n'empêchera pas certains médias étrangers d'évoquer la situation sécuritaire en Algérie en achetant des images aux télévisions privées locales. Par ailleurs, les médias les plus intéressés par cette élection décisive seront comme d'habitude, le quotidien Le Monde qui consacre généralement avec sa journaliste spécialiste de l'Algérie, Florence Beaugé, des reportages à la fois objectifs et critiques sur l'Algérie. Comme d'habitude, le contingent français sera le plus présent des médias étrangers avec le trio: TF1, France 2, Canal+. Il y aura également France 24 qui a décidé de couvrir en masse l'élection présidentielle algérienne, mais seulement à partir des deux dernières semaines de la campagne électorale, avec des couvertures constantes de ses envoyés spéciaux Hakim Zemouche, Adel Gastel et Kamel Zait. Il y aura également les télévisions arabes comme al Arabiya et sa nouvelle soeur El Hadath TV, ou encore Al Jazeera dont le bureau à Alger est fermé depuis des années et qui sera autorisé à couvrir l'élection présidentielle du 17 avril.
Mais les télévisions étrangères arabes et européennes devront jouer des coudes avec Ennahar TV, Dzair TV et consorts, pour tenter de décrocher une image parfaite.
Les magazines ne seront pas en reste et le magazine le plus intéressé par l'Algérie demeure Jeune Afrique qui consacra sa Une cette semaine au candidat Ali Benflis.
Si durant l'élection présidentielle de 2004, l'Algérie avait accueilli quelque 400 journalistes étrangers et qu'en 2009, elle avait accueilli 200 demandes d'accréditation de la presse étrangère, il n'est pas exclu qu'on reste sur le même chiffre pour la couverture de l'élection du 17 avril prochain.

L'expression

dimanche 23 mars 2014

Campagne électorale : Des programmes pour convaincre l’électorat


La campagne électorale pour l'élection présidentielle débute aujourd’hui, pour les six candidats retenus par le Conseil constitutionnel. Les six candidats en lice, signe des temps, ont installé leur staff de campagne et communiqué aux citoyens électeurs leurs programmes respectifs, notamment sur leur site internet et à travers les réseaux sociaux.
Ils vont aussi vulgariser leurs programmes électoraux à travers les médias audiovisuels.   Pour permettre aux lecteurs, une meilleure compréhension et une bonne perception des idées force, des axes programmatiques qui seront défendus par les six postulants, nous tenterons de donner un aperçu, forcément non exhaustif, de leur programme de campagne.                                                                                            
     
Abdelaziz Bouteflika :
Un nouveau pacte pour ancrer  le développement
Le candidat Abdelaziz Bouteflika propose, dans son programme, un nouveau pacte pour ancrer le développement et le progrès. Il se fixe pour objectifs majeurs de conforter la stabilité,  d'enraciner une démocratie apaisée, de valoriser le capital humain, de bâtir une économie émergente,  de renforcer les liens de solidarité sociale. Le programme que soumet le candidat Bouteflika pour le prochain quinquennat prévoit des changements rendus nécessaires  dans les domaines politique, économique et social, un renouvellement de la démarche pour poursuivre l’œuvre de modernisation des institutions, de la société et de l'économie. La mise en œuvre de ce programme matérialisera la vision d’une Algérie forte, prospère et fraternelle. L’accent sera particulièrement mis sur la promotion de l’identité nationale dans ses trois composantes (arabité, amazighité, islam), le rejet de toute forme d’exploitation politicienne de l’une ou l’autre des  composantes de l’identité nationale, la promotion des préceptes de l’islam authentique, la prévention et la lutte contre toutes les formes d’extrémisme. 
Il en est de même pour le renforcement de l’indépendance de la justice, la lutte implacable contre la corruption, le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, l’encouragement de la société civile à s’organiser en tant que vecteur de prise de conscience, force de proposition et vivier des élites politiques de demain.    
 Le programme énonce que la  dynamique engagée, ces dernières années, a permis des avancées sur le double plan de la pratique démocratique et de l’exercice des droits et libertés.
Le programme projette aussi de renforcer les institutions de gouvernance afin de consolider l’État de droit et d’améliorer la transparence, la participation et la responsabilité dans la gestion des affaires publiques nationales et locales.
 Dans ce cadre, l’effort portera sur le parachèvement de la réforme de la justice,  et sa dotation de moyens additionnels pour renforcer son indépendance et sa crédibilité dans l’application de la loi pour la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales, et la sécurité des personnes, des biens et des activités économiques,  moderniser l’Administration, changer les comportements et garantir un service public performant.       
Au plan économique, le programme du candidat Bouteflika vise à bâtir une économie émergente totalement indépendante des hydrocarbures, à travers la valorisation des ressources humaines, de la connaissance et de la technologie. Le programme accorde également une importance particulière à la promotion de la jeunesse, de la femme, de la culture et du sport, ainsi qu'à la revitalisation des espaces ruraux dans le cadre d'une approche plurisectorielle.        
Au plan international, le renforcement de la coopération avec les pays du Sahel sera un des axes prioritaires de la politique extérieure de l’Algérie en vue de  mieux contribuer à la sécurité et à la stabilité dans cette région.  L’Algérie poursuivra son appui au peuple du Sahara occidental, tout comme elle continuera à témoigner son soutien actif au peuple palestinien, restera attachée à la relance du processus de construction maghrébine et impulsera le dialogue politique avec tous les pays arabes, pour contribuer à revitaliser l’action commune. L’Algérie continuera à œuvrer pour faire avancer l’agenda de l’Afrique en matière de paix et de sécurité, d’intégration régionale et continentale, de développement de liens de partenariat qualitatif avec ses partenaires traditionnels, ainsi qu’avec l’Asie, l’Amérique du Sud et les pays émergents. Avec l’Union européenne, la coopération sera intensifiée, y compris à travers des interactions dans le cadre de la politique européenne de voisinage rénovée, pour aboutir, à l’horizon 2020, à la mise en œuvre de la zone de  libre-échange Europe-Algérie dans des conditions d’équilibre des avantages. 

Ali Benflis :
Consolider l'indépendance de la justice
La réforme des institutions de l'État, qui passe par une justice crédible et indépendante, et un renforcement du pluralisme politique, constitue l'axe principal autour duquel s'articule le programme électoral du candidat Ali Benflis. Ce dernier  propose, dans son projet de renouveau national, de réformer l'État et ses institutions, le modèle de développement économique, ainsi que le modèle de développement humain et social, envisageant la consolidation de l'indépendance de la justice par la révision des modes d'accès à la fonction de magistrat, le renforcement des droits de la défense et de la protection du magistrat et sa responsabilisation. Ali  Benflis promet également la révision du dispositif juridique relatif au Conseil supérieur de la magistrature, ainsi que les statuts des différentes fonctions et professions judiciaires et parajudiciaires, de procéder à un nouveau découpage de la carte judiciaire et créer des juridictions de proximité et de  juridictions spécialisées de manière à rapprocher le justiciable de la justice.           Dans le volet politique, il préconise de restaurer la norme constitutionnelle de la limitation à deux quinquennats du mandat présidentiel, d’engager un dialogue politique national pour approfondir et consolider la démocratie,  mettre en place un Pacte national contre la corruption et la révision de loi  électorale. Pour ce qui est de la politique extérieure, il ambitionne de réviser la carte du déploiement diplomatique et consulaire en fonction des intérêts  de l'Algérie, ainsi que de la présence d'une communauté nationale dans le pays hôte, d'impulser la diplomatie économique et culturelle afin d'accompagner le développement économique et social. Pour une meilleure prise en charge de la communauté algérienne à l'étranger, il est envisagé, la modernisation et la réorganisation des représentations consulaires. Dans le domaine économique, il propose une Stratégie Nationale de Développement  qui se donne l'ambition d'engager un processus de renouveau économique et d'inscrire  l'économie nationale dans une perspective durable de développement et de sortie  de la rente.    
            
Louisa Hanoune :
Pour l’émergence d’une deuxième République
La candidate du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, axera sa campagne sur la thématique de l'édification de la deuxième République, d'aller vers une démocratie qui s'articule autour des droits et  des libertés individuelles et collectives, et une indépendance de la justice.
Le programme  prévoit des  réformes, dont une refonte de la Constitution, des lois égalitaires.
L'aspect économique du programme met en  avant, les propositions et positions défendues jusque-là par la première responsable du PT, notamment la constitutionnalisation de la règle 51/49 se référant à la préférence nationale, la suspension ou l'abrogation d'accords conclus par l'Algérie avec des parties tierces, de spécifier l'annulation des accords conclus avec l'Union européenne,  l'OMC et la Zone arabe de libre- échange.          
Les droits au logement, à l'emploi, à la formation, à la santé ne seront  pas en reste,  de même que la question du développement économique lequel est appelé à devenir harmonieux et équitable   pour toutes les régions du pays.
On note que dans le  programme du PT, la question de la séparation entre le religieux et le politique, l'officialisation de l’amazigh comme langue nationale avec l'obligation de l'enseigner dans l'ensemble du  territoire national, l'abrogation de la peine capitale.

Moussa Touati  :
Une « Charte nationale »  de développement   
Le Front national algérien  aspire à mettre en place, une «Charte nationale» qui constituerait une référence pour toute politique institutionnelle et de développement du pays.
Dans son programme, le FNA a appelé à associer tous les Algériens sans exclusion dans l'élaboration de cette Charte, considérant qu'elle consacrera la souveraineté du peuple et permettra aux citoyens d'exprimer librement leurs  choix. À travers cette Charte nationale, le parti ambitionne aussi de consacrer le principe de l'alternance au pouvoir et un régime de type parlementaire.
 Moussa Touati, candidat, aspire à édifier une économie sociale qui contribuera à réduire les inégalités entre les différentes couches de la société. Il aspire aussi à édifier un État dont les fondements s'appuient sur la justice sociale, le respect du multipartisme politique et de la volonté populaire, tout en rajeunissant l'État algérien. Le FNA insiste sur la mise en place d'une économie sociale garantissant le droit à l'initiative et l'encouragement de l'investissement productif, notamment dans le secteur de l'agriculture, afin d'assurer la sécurité et l'autosuffisance alimentaires.           

Ali Fawzi Rebaïne :
Développement, transparence  et égalité  
Ali Fawzi Rebaïne, président du parti AHD 54, axera sa campagne sur  le développement, la transparence dans la gestion et l'égalité.
Il  tentera de convaincre les Algériens, au plan économique, de l'importance des réformes qui consacrent les règles de transparence, de crédibilité et de fluidité dans les rapports entre les différents acteurs économiques.
 Il plaide pour un régime présidentiel d'un mandat de 5 ans sans limitation, propose la mise en place d’un Observatoire de Stratégie économique et de prospective.   Il propose également la réhabilitation de la Banque d'Algérie dans ses missions en lui accordant plus d'autonomie et de prérogatives, et la création d’institutions financières crédibles.
  M. Rebaïne prône  un découpage administratif élargissant le nombre de wilayas et de communes, ainsi qu'une décentralisation des pouvoirs économiques et sociaux, et une réhabilitation des pouvoirs exécutifs des Assemblées  élues.       
     
Abdelaziz Belaïd :
Réforme radicale des systèmes politique et socio-économique   
Le programme électoral du candidat du Front El-Moustakbal,  Abdelaziz Belaïd, se base sur une réforme radicale des systèmes politique, économique et social du pays.
l s'agit d'engager un débat général sur le projet de la Constitution avec la participation de toutes les catégories sociales, et puis le soumettre au référendum populaire. S'agissant du secteur de la Justice, le candidat du FM considère que la véritable justice est un préalable à toute bonne gouvernance et doit être accessible à tous les justiciables.
Concernant les secteurs de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Formation professionnelle, le FM promet de restructurer ces trois secteurs afin qu'ils soient souples, diversifiés et liés au monde du travail.       
Sur la place de la femme en Algérie, Abdelaziz Belaïd s'engage  à assurer sa protection contre toute forme d'injustice, d'abus et de violence.  
Synthèse de M. Bouraib
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C’EST PARTI !
Durant trois semaines, les six candidats officiels à la présidentielle du 17 avril, entament une course de fond dans une campagne qui promet d’être singulièrement animée. A l’évidence quand on observe la scène politico-médiatique de cette dernière semaine, on se rend très vite compte qu’elle a été riche en événements et en interventions des personnalités politiques, notamment sur les plateaux des nouvelles chaînes satellitaires où la concurrence s’annonce assez rude. Toutefois ce n’est pas parce qu’on crie fort qu’on a forcément raison et ce n’est certainement pas en dénigrant qu’on fait avancer les choses. Une chose est sûre désormais c’est que tout est fin prêt pour que le processus se déroule dans les meilleures conditions possibles et que tout porte à croire que le débat quitte les sentiers tortueux des questions marginales pour se concentrer sur les fondamentaux, à savoir les programmes politiques des candidats et la manière dont chacun compte améliorer la condition de vie des citoyennes et des citoyens.
Aujourd’hui il existe bel et bien une liberté d’opinion et d’expression dans notre pays et ne pas le reconnaître constitue un déni envers l’Etat et la société. Tout comme il existe une ligne politique forte qui veut que la justice sociale et la réduction des inégalités soient au cœur des préoccupations des autorités publiques. Il reste l’édification d’une structure économique durable dont le socle ne soit plus les hydrocarbures uniquement afin qu’il y ait la création du nombre d’emplois nécessaires pour répondre aux besoins et aspirations d’une nouvelle génération montante. Telle est le défi auquel sont confrontés le pays et son élite.
 Aujourd’hui, il s’agit de consolider les avancées dans tous les domaines et elles sont nombreuses à moins d’être aveugle, de mauvaise foi ou nihiliste et d’engager une réflexion sur ce modèle basé sur la diversification économique, engagerait le pays sur la voie d’une modernité librement assumée.
 La campagne électorale qui débute aujourd’hui constitue assurément l’occasion idéale pour une telle réflexion et un tel débat, « dans le cadre d’une compétition loyale et sereine, et de la confrontation de projets de société censés répondre aux attentes légitimes des citoyens, de façon à ce que le vainqueur soit celui que le peuple algérien souverain se choisira comme président ».
El MOUDJAHID