mardi 3 septembre 2013

sellal l'an 1 : Une emprunte marquée


Le gouvernement Sellal bouclera, aujourd’hui, sa première année. Une année marquée par un nouveau style dans la communication et un nouveau mode d’action. Cette démarche, souvent accompagnée par une liberté de ton, constitue le sceau du Premier ministre déjà rompu aux dossiers difficiles. Un discours clair et une démarche cohérente, soulignent certains observateurs, mais pas uniquement.  Son succès se nourrit de l’évidence de son bilan. Au Premier ministre Sellal a été confiée la mission, et ce n’est pas de tout repos, de veiller de très près à l’exécution des projets inscrits au titre du troisième quinquennat du Président Bouteflika.
Des dossiers importants qui représentent la charpente des réformes voulu par le Chef de l’Etat. Ses déplacements, à travers une vingtaine de wilayas, lui ont permis d’apporter les réglages techniques et politiques nécessaires, conformément aux grands principes et orientations définis au préalable.
Se positionnant en aiguillon de l’exécutif, il a pu vérifier sur le terrain ce qui a été fait ou reste à faire et saluer les premiers effets bénéfiques de plusieurs projets et autres réformes de ce troisième quinquennat, tout en enjoignant le gouvernement et les responsables au niveau local tout comme les acteurs socioéconomiques à « persévérer encore dans le rythme des réalisations sans perdre de vue la qualité qui doit se traduire, à travers la réalisation des projets, générateurs de bien être, et créateurs d’emplois, de richesses et de valeurs ajoutés, tant du point de vue socioéconomique que culturel.
Dans le domaine de l’emploi, à titre d’illustration, Sellal fait de la formation dans les métiers de l’agriculture et autres secteurs jusque-là délaissés, « la seule solution » pour relancer le secteur et créer des postes de travail pérennes, notamment au Sud car, a-t-il poursuivi, « il n’est pas question d’importer la main d’œuvre agricole. » « Les ressources financières sont disponibles, et il faudrait encourager les jeunes à travailler la terre et tous les métiers agricoles tels que le forge et les travaux de mise en valeur », a-t-il martelé plusieurs fois, lors de ses visites à l’intérieur du pays.

A la hauteur des défis de l’heure

Rappelons qu’au regard des besoins spécifiques de chaque région du pays, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, souligne à chaque occasion que les wilayas du Sud bénéficient d’un traitement spécial à travers notamment les avantages complémentaires qui leur sont accordés pour l’amélioration des conditions de vie de leurs populations et les incitations à l’implantation de projets économiques. Des avantages spéciaux ont été accordés aux investisseurs dans ces régions, parmi lesquels figure une réduction de 80% de la taxe foncière au moment de la cession de terrains destinés à des projets touristiques. Une autre réduction de 4,5% a été décidée sur les intérêts liés aux crédits bancaires accordés à l’investissement dans des projets touristiques réalisés dans les wilayas du Sud. Une réduction de 50% a été décidée également sur l’impôt sur le revenu global et l’impôt sur les bénéfices des sociétés pour une durée de 5 ans au profit des revenus provenant des activités pratiquées par des personnes morales ou physiques, y compris les salariés des wilayas d’Illizi, Tindouf, Adrar et Tamanrasset.
Au plan social, il a été procédé à la réduction de 54 % des cotisations liées à la protection sociale versée par les employeurs au moment des opérations de recrutement qui ont lieu dans les wilayas du Sud. Cette réduction s’ajoute à celle énoncée dans la loi 06-21 en date du 11 décembre 2006 relative à la promotion de l’emploi et fixée à 36%, ramenant le taux global de réduction à 90%. Parmi ces avantages, le Premier ministre a rappelé la gratuité du billet d’avion pour chaque malade démuni avec deux accompagnateurs ainsi que pour les étudiants. Il a évoqué par ailleurs, le système fiscal préférentiel au titre des mesures visant le développement de l’investissement, la promotion de l’emploi ainsi que les exonérations tarifaires provisoires. Dans le domaine agricole, le même responsable a rappelé que les pouvoirs publics accordaient un intérêt particulier à l’agriculture saharienne à travers des mesures incitatives et des aides « importantes » au profit des agriculteurs ainsi que l’encouragement de l’investissement dans ce domaine. L’Etat a consacré une enveloppe de plus d’un milliard de dollars pour le développement de l’agriculture saharienne. Le secteur de l’habitat a quant à lui bénéficié d’un intérêt particulier à travers la cession de terrains au profit des citoyens dans le cadre de l’auto-construction, a encore indiqué le Premier ministre.
M. Abdelmalek Sellal a, en outre, évoqué les mesures destinées au développement des régions du Sud dont des crédits sans intérêts au titre d’acquisition de matières premières, l’intensification du réseau bancaire, le renforcement dans le Sud du déploiement du réseau des groupes agroalimentaires auxquels des avantages fiscaux sont accordés. Il a également rappelé les décisions prises récemment en faveur de la prise en charge urgente des préoccupations des citoyens relatives à l’emploi conformément à la circulaire du 11 mars 2013 visant notamment la mise en œuvre d’une série de dispositions à même de garantir une gestion transparente et ferme du marché du travail dans ces régions. Le responsable de l’exécutif a relevé que les besoins des entreprises installées dans le sud du pays en matière de main-d’œuvre, seront pris en charge à travers les agences de l’emploi habilitées en recourant à la main-d’œuvre locale et en incitant les jeunes de ces régions à créer des petites entreprises alors que le gouvernement assure la prise en charge totale des intérêts des crédits bancaires destinés au financement des projets adoptés à ce titre.

Gagner le pari des grands travaux

La démarche de M. Sellal reste aussi teintée de pragmatisme. Le sens de l’écoute et le dialogue constructif font partie intégrante de sa personnalité. Dans cette optique, ses déplacements dans les wilayas du pays sont également ponctués par des rencontres avec les représentants de la société civile. Des rencontres  qui permettent des rectificatifs, quand c’est nécessaire, à certains aspects du programme de développement destiné à telle ou telle wilaya. C’est ainsi que des ajustements ont été apportés, notamment par des mesures de financement, pour les grands travaux. La méthode Sella a sans nul doute permis une nouvelle dynamique dans la concrétisation des projets.
Tout en bénéficiant de l’aspect macro-économique global, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a pris les mesures nécessaires pour freiner les transferts illicites des devises vers l’étranger, notamment en renforçant le dispositif de détection des infractions de change.

Développement, relance de l’industrie et emploi

« On va essayer de recouvrer la base industrielle qu’on avait auparavant », a insisté plusieurs fois, le Premier ministre. « Nous avons inscrit notre action dans le sens de la reprise de cette structure industrielle pour sortir du dialogue de sourds sur le rôle des hydrocarbures » dans le développement socio-économique du pays, a indiqué M. Sellal, relevant qu’« il y a des usines fermées depuis des années » dans divers secteurs d’activité comme celui du cuir. Pour autant, il a relevé que les hydrocarbures restent un des leviers de l’économie nationale, en annonçant une nouvelle découverte de gaz de schiste. « Il y a longtemps que j’entends parler d’économie hors hydrocarbures », mais « j’ai inscrit l’action du gouvernement sur une base pragmatique pour régler le problème de l’emploi », a souligné M. Sellal qui considère « qu’il y a des moments où nous devons réfléchir ensemble pour faire mieux dans le domaine économique et social ». « Le pays a besoin de revenir à ses fondamentaux », dira-t-il, tout en rappelant que le travail du gouvernement s’inscrit dans la perspective « d’aboutir à la croissance » qu’il qualifie de problème « qu’on n’arrive pas à régler malgré des frémissements ». A propos de la règle 49/51%, relative à l’investissement étranger en Algérie, le Premier ministre a déclaré que sa révision « n’est pas d’actualité » même s’il n’écarte pas une telle possibilité à l’avenir en disant que cette démarche fait partie « d’un dossier plus général. » L’autre mesure, qui a suscité l’enthousiasme dans les milieux d’affaires en Algérie est relative à la circulaire du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, destinée à faciliter l’ouverture de comptes bancaires au profit de particuliers et d’entreprises, a été saluée par les entreprises patronales, par les banques et par la presse.
Il y a également l’instruction à l’ensemble des départements ministériels relevant du secteur économique, à la Banque d’Algérie ainsi qu’à toutes les institutions financières du pays pour que son engagement consistant à simplifier et à débureaucratiser le système bancaire, qui a pris effet à partir du 1er janvier 2013. Tout comme à ses yeux, rien ne doit fragiliser l’investissement et le développement, liés d’abord à un climat favorable sur tous les plans.
Sur le plan social, M. Sellal, s’est dit convaincu par « les vertus du dialogue et de la concertation » et a appelé à prendre toutes « les mesures utiles » pour notamment asseoir « un cadre de concertation permanente et constructive. » « Je réitère encore une fois les vertus du dialogue et de la concertation et vous invite particulièrement à prendre toutes les mesures utiles pour, notamment inciter les partenaires sociaux à dynamiser le dialogue ou à mettre en place, selon le cas, le cadre adéquat d’une concertation permanente et constructive », a indiqué M. Sellal dans un message à la clôture du forum économique et social du cinquantenaire, organisé par le Conseil économique et social.
L’autre cheval de bataille, au cours de l’année écoulée, a trait au logement et à la lutte contre l’économie informelle sous toutes ses formes. S’exprimant sur ce sujet, à plusieurs occasions, M. Sellal a souligné que « l’Etat qui tient à tout prix à améliorer le service public, accorde une importance particulière à la célérité de la distribution des logements, dès leur achèvement, et à la réorganisation du commerce informel pour en faire un levier pour la création d’emploi notamment au profit des jeunes. »
Par ailleurs, il convient de noter que pour le gouvernement, cette rentrée 2013 est d’autant plus cruciale que celle-ci peut marquer un tournant décisif, avec les prochaines élections présidentielles. Et de retenir, que ce gouvernement est celui qui aura permis d’inverser la courbe du chômage, convaincu que gagner ce pari nécessite de doser au plus près les programmes mis en œuvre, sans pour autant donner l’impression que l’effort pour les Algériens est terminé et sans casser le petit brin d’optimisme que la croissance est en train de revenir. Tout compte fait après une année d’exercice, l’empreinte Sellal est bien visible.
Farid Bouyahia

El Moudjahid