dimanche 23 février 2014

“LIBERTÉ” réalise un sondage sur la présidentielle : Un échantillon représentatif à travers 17 wilayas

C’est à travers les réponses de plus de 2 000 Algériens aux questions posées par les sondeurs de l’institut Okba Com qu’une certaine idée du profil du futur chef de l’État se précise, du moins en ce qui concerne le point de vue des électeurs.

Dans un pays où la tradition des sondages n’existe qu’à ses balbutiements, des enquêtes d’opinions du genre permettent de comprendre les attentes des populations. Il est vrai que ce genre de travaux devrait être généralisé afin de prendre la température auprès des citoyens sur tous les dossiers qui les concernent en premier lieu. C’est dans cette optique que l’institut Okba travaille et tente d’apporter une pierre à l’édifice. Dans le cas présent, il s’agit de la future échéance électorale. Dans sa lecture, l’institut Okba estime que près de 80% des Algériens considèrent toujours que le président de la République doit être de sexe masculin contre une minorité qui voudrait que la femme puisse un jour accéder à la magistrature suprême.
Quant à l’âge idéal du président de la République, et c’est là le point fondamental du sondage, les Algériens interrogés sont unanimes : près de 80% des sondés voudraient que l’âge du futur président soit inférieur à 60 ans.
Au-delà du fait que les Algériens ont tranché la question du pouvoir civil ou militaire, à savoir qu’ils ont répondu que le chef de l’État doit être impérativement un civil, les Algériens sont également unanimes à revendiquer un démocrate à la tête de l’État algérien. “À la question sur la tendance politique du futur président, pratiquement la moitié des personnes interrogées (49,9%) souhaite qu’il soit de la tendance démocratique, 12,6% de la tendance islamiste, alors que plus d’un Algérien sur quatre (26,3%) ne s’est pas prononcé sur cette question. Les autres réponses à cette question sont : républicain (5,3%), socialiste (1,9%), nationaliste (1,4%), libéral (1%), dictateur (0,7%), diplomate (0,5%), laïque (0,3%), militaire (0,1%)”, relève l’institut Okba, qui poursuit : “Sur la question des relations avec les pays que le futur président devrait privilégier, pratiquement la moitié (49,9%) des personnes se prononce en faveur des Européens, suivis des pays arabes (44,3%), des États-Unis (32%), des Maghrébins (23,1%), des Asiatiques (17,2%) et enfin des Africains avec une proportion de 16,5%.” Quant au choix des personnalités algériennes, “la réponse à cette question est également sans équivoque. Houari Boumediène, 36 ans après sa disparition, est considéré comme la personnalité politique la plus admirée avec une proportion de 26,3%, suivi de loin par Abdelaziz Bouteflika, l’actuel président avec une part de 15,2%, puis de très loin par Mohamed Boudiaf (4,9%), Abdelmalek Sellal, l’actuel chef du gouvernement (4,1%) et Liamine Zeroual (4%). Ils sont suivis par une liste de 64 noms ayant recueilli moins de 2% chacun”, souligne l’institut.
À la question de savoir quelle est la personnalité que l’on souhaite voir président de la République, les résultats soulignent que plus “d’un tiers (37,9%) ne se sont pas prononcés, alors que le président sortant Abdelaziz Bouteflika recueille 28,3%, suivi de très loin par Abdelmalek Sellal (5,3%), Ali Benflis (5%), Louisa Hanoune (4,3%), Ahmed Ouyahia (3,4%), Ahmed Benbitour (3,1%) et les autres candidats cités au nombre de 22 ont enregistré des scores de moins de 2%. Ce sondage montre clairement que ces candidatures multiples ont pour l'instant du mal à s'imposer dans l'opinion”. En revanche, poursuit l’institut Okba, “la cristallisation des choix électoraux est encore bien loin d'être opérée dans l'opinion, mais l'enquête conduite montre que les annonces ou les velléités de candidature n'ont, pour l'instant, pas créé de dynamique en leur faveur”.
Et d’ajouter : “Si sous d’autres cieux, le choix d’un(e) président(e) est tout à la fois un choix de programme et un choix humain, chez nous, comme l’ont montré les élections précédentes, ce choix est celui du système politique mis en place depuis l’Indépendance.” Dans le même temps, le sondage confirme la tendance à la baisse par rapport à la participation. “Le processus électoral souffre d’un déficit de crédibilité auprès des électeurs algériens. En effet, 29,5% des citoyens interrogés ont déclaré ne pas vouloir se déplacer le 17 avril, 24,1% déclarent qu’ils sont indécis et 46,4% (moins de la moitié) déclarent qu’ils iront voter”. L’institut considère que “la confiance dans les cycles électoraux semble être entamée. Les électeurs ne croient visiblement plus au politique”. Plus précisément, l’éloignement des citoyens à l’égard de la politique renvoie également à la dénonciation d’un manque d’efficacité de l’action politique qui, d’une part, n’a toujours pas résolu le problème du chômage, et plus généralement, n’apparaît pas suffisamment en prise avec la vie quotidienne des citoyens. La perte de confiance des électeurs dans les opérations électorales est bien sûr un danger pour la démocratie. Ce constat s’impose à tous les acteurs de la gouvernance démocratique (gouvernement, acteurs politiques, société civile et médias…).
Sexe
Sexe%
Hommes51.8%
Femmes48.2%

100%


Niveau d’instruction
Niveau%
Analphabète17.7%
Moy/Secondaire63.0%
Supérieur19.3%

100%


Âge
Age%
18-29 ans38.4%
30-39 ans19.7%
40-49 ans15.5%
50-59 ans12.9%
+ de 60 ans13.4%

100%


Catégorie socioprofessionnelle
CSP%
Cadre/Profession libérale5.6%
Ouvrier/Employé35.9%
Femme au foyer25.9%
Étudiants14.7%
Inactifs8.9%
Retraité/Pensionné9%

100%

Liberté