mercredi 6 novembre 2013

Candidats-présidents: «propres», «honnêtes», «compétents»



La scène politique connaît une certaine activité, depuis peu. Pas au sein de la société, mais dans les titrailles et colonnes de la presse. Accessoirement, parmi les lecteurs. Ceux qui s'intéressent quelque peu à la chose, il y a le plus souvent une pointe d'amusement, quand ce ne sont pas des jugements ou des commentaires sarcastiques. Peut-être avec raison, parce que jusqu'à présent, les annonces de candidatures qui tombent ne sont pas du tout pour contenir un tant soit peu de perspectives concrètes. Le discours étant toujours le même, celui de se définir comme " contre " le président ou le pouvoir en place. Sans tellement plus de clarification, comme si le fait d'être " contre " était un argument en soi, suffisamment convaincant. Ensuite, il y a la litanie de mots tous aussi touchants les uns que les autres. Il est question d' " honnêteté ", d' " intégrité ", de " probité ", de " compétence ",  parfois d' " amour du pays " et ainsi de suite, au gré de l'inspiration de chacun. En bas, le peuple devrait se contenter de ces professions de foi, en attendant de voir en quoi elles peuvent suffire à gérer une économie. Attardons-nous sur deux d'entre elles, l'honnêteté et la compétence.  A première vue et dans l'absolu des choses, il n'y a rien à redire. Ce sont deux valeurs fondamentales du comportement exigé d'un gestionnaire. Mais est-ce à dire qu'il ne s'agit que de cela dans l'échec ou la réussite d'une politique de développement. Peut-être bien que oui. Pour en juger, il faudrait invoquer des situations et des expériences concrètes. Et elles ne manquent pas de par le monde, surtout dans sa partie où les élections ne souffrent d'aucune suspicion, où elles sont toujours " propres et honnêtes ". C'est-à-dire en Europe ou aux Etats-Unis, par exemple. Pourtant les peuples sont objectivement et subjectivement très peu satisfaits de leurs dirigeants. Objectivement, nous pouvons mesurer grâce aux données chiffrées des écarts entre les promesses et les résultats obtenus, subjectivement parce que nous pouvons constater l'écart entre le discours préélectoral et le discours postélectoral. Peut donc se vérifier que les conséquences négatives sur la vie des couches les plus nombreuses de la société ont pour base les mensonges qui ont été servis et la duplicité politique des hommes du pouvoir. Ceci pour l'honnêteté. Pour la compétence, il semble en aller tout autrement ou plutôt que l'approche exige un peu plus de circonspection. Car pour ce qui est de la mise en œuvre des stratégies décidées, même si elles émanent du pouvoir de l'argent, il n'y a pas à redire. Les dirigeants sont des élèves studieux et zélés, qui savent y faire en matière d'application des plans  établis. Leur compétence ne souffre aucun doute, de ce côté-là. Reste qu'au lieu que la situation s'améliore, c'est plutôt une aggravation des problèmes qui survient et les " redressements " projetés sont remis de plans en plans. Se pose donc l'interrogation sur l'efficacité des mesures prises. Donc de la compétence du système qui les produit. Ce qui nous fait revenir à la notion d'honnêteté des dirigeants et à celle du contenu qu'il faut lui donner. En clair, l'honnêteté est de dire pour qui on roule, en termes de composantes de la population, avant toute autre sérénade.
 
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