dimanche 17 novembre 2013

présidentielle 2014 : Bouteflika candidat du FLN


En réponse aux voix qui s’élèvent pour dire que le Président n’a pas les capacités physiques de diriger le pays, Saâdani cite Roosevelt qui a “gouverné alors qu’il était dans un fauteuil roulant”.
Abdelaziz Bouteflika est officiellement le candidat du Front de libération national (FLN) à la présidentielle de 2014. C’est le comité central (CC) du parti, l’instance décisionnelle entre deux congrès, qui l’a décidé hier. Réunis en session ordinaire à l’hôtel El-Aurassi, 291 membres du CC ont adopté une déclaration politique désignant le président Abdelaziz Bouteflika “comme étant le candidat du FLN à la prochaine présidentielle”.
Le secrétaire général du parti, Amar Saâdani, à l’origine de cette proposition, a pris le soin de fermer la porte à toute autre candidature au nom du parti, lors d’une conférence de presse, à l’issue de la session : “La candidature du Président pour 2014 est officielle, légitime et légale parce que ce sont les statuts du parti qui le permettent et qui font qu’après le soutien des mouhafadhs et des parlementaires, c’est le comité central qui vient d’adopter cette candidature”, a-t-il expliqué.
Et à la question de savoir si d’autres militants du parti pouvaient se porter candidats, Saâdani répondra : “Ce ne sera pas au nom du FLN parce que le CC a fait son choix.” Aussi et pour expliquer les raisons d’une telle décision, Saâdani s’est appuyé sur le bilan du Président : “Nous portons sa candidature en raison de son bilan positif, riche en réalisations importantes tant sur le plan national qu’international”, argue-t-il avant d’enchaîner : “C’est le président du parti. Il est normal qu’il soit son candidat.” Aux voix qui critiquent un quatrième mandat de Bouteflika qui ne laisse pas place à l’alternance, Saâdani a cité trois exemples : Roosevelt resté 4 ans à la tête des États-Unis et une cinquième année en tant que gouverneur ; Atatürk qui a fait plusieurs mandats ainsi qu’Helmut Kohl resté pendant plusieurs mandats aux commandes de l’Allemagne. Aussi, et en réponse aux voix qui s’élèvent pour dire que le Président n’a pas les capacités physiques de diriger le pays, Saâdani cite encore Roosevelt qui a “gouverné alors qu’il était dans un fauteuil roulant”, argue-t-il.
Les membres du comité central, après avoir approuvé cette proposition, ont appelé le Président “à poursuivre le processus des réformes entamé depuis 1999 en révisant la Constitution”. Justement, Saâdani, appuyé par le CC, appelle le président de la République à réviser la Constitution “dans les plus brefs délais”. Dans quel but ? Réponse de Saâdani : “C’est pour instaurer un État civil fort, garantissant la séparation des pouvoirs, l’indépendance de la justice, la liberté d’activité pour les partis politiques, la liberté d’expression et celle de la presse et une garantie de plus des droits pour les femmes et les jeunes”, argue le patron du l’ex-parti unique. Aussi et à la question de savoir si le FLN mènera campagne en faveur de la candidature du Président, Saâdani a expliqué : “Nous avons déjà commencé notre campagne en organisant des meetings et des sorties publics.” Il a évoqué “une campagne d’une grande envergure en faveur de la candidature du Président”. La candidature de Bouteflika n’était initialement pas à l’ordre du jour du CC, organisé aux fins d’approuver la liste des 15 membres du bureau politique.
À la question de savoir si cette candidature pour 2014 constitue un piège pour certains, Amar Saâdani répond que “les membres du comité central sont des personnes adultes. Nous n’avons obligé personne à assister à cette réunion. Nous n’avons envoyé de chauffeur à personne”. Sollicité pour une explication à propos de la désignation de 15 membres du bureau politique au lieu de leur élection, Saâdani a argué que “Mehri, Benhamouda, Benflis et Belkhadem avaient, lors de leur règne, désigné tous les membres du BP et ça n’a posé de problème à personne. En quoi alors la désignation des membres du BP par mes soins poserait problème ?” 
Par ailleurs, Saâdani a rejeté une quelconque alliance avec le parti de Amar Ghoul, expliquant qu’il est seulement question d’un accord autour de la candidature de Bouteflika ainsi qu’une coordination dans le travail parlementaire.

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