lundi 4 novembre 2013

Yasmina Khadra, candidat à la présidentielle algérienne de 2014

  1. Né en 1955 dans le Sahara algérien d'un père infirmier et d'une mère nomade, Mohamed Moulessehoul, alias YASMINA KHADRA, s'est fait connaître avec les aventures du commissaire Llob. Il a triomphé en librairie avec "A quoi rêvent les loups" (93.000 ex.), "l'Attentat" (480.000 ex.), "les Sirènes de Bagdad" (240.000 ex.), "Les Hirondelles de Kaboul" (300.000 ex.) et "Ce que le jour doit à la nuit" (425.000 ex.), adapté au cinéma par Alexandre Arcady. (©GINIES/SIPA)

Né en 1955 dans le Sahara algérien d'un père infirmier et d'une mère nomade, Mohamed Moulessehoul, alias YASMINA KHADRA, s'est fait connaître avec les aventures du commissaire Llob. Il a triomphé en librairie avec "A quoi rêvent les loups" (93.000 ex.), "l'Attentat" (480.000 ex.), "les Sirènes de Bagdad" (240.000 ex.), "Les Hirondelles de Kaboul" (300.000 ex.) et "Ce que le jour doit à la nuit" (425.000 ex.), adapté au cinéma par Alexandre Arcady. (©GINIES/SIPA)

L’écrivain algérien Yasmina Khadra, de son vrai nom Mohammed Moulessehoul, a annoncé sa candidature à la présidentielle algérienne de 2014 lors du forum du quotidien «Liberté».
Actuellement à la tête, depuis 2007, du Centre culturel algérien (CCA) à Paris, il s’est fait connaître en France grâce aux aventures du commissaire Llob, et notamment avec «Morituri» (1997), puis avec plusieurs romans publiés sous le pseudonyme de «Yasmina Khadra» (les prénoms de sa femme). Il s’agissait alors pour ce militaire d’échapper à la censure. Il n’a d’ailleurs révélé son identité qu’après avoir quitté l’armée, en 2001, dans «l’Ecrivain», mais garde son nom de plume pour signer des best-sellers traduits dans de nombreuses langues comme «les Hirondelles de Kaboul», «l’Attentat» ou «Ce que le jour doit à la nuit».
La candidature politique de ce lauréat du Grand prix de littérature Henri Gal 2011 semble sérieuse. Interrogé lors du Salon international du livre d’Alger, où il animait une conférence  et devait présenter son dernier roman («les Anges meurent de nos blessures», Julliard, août 2013), Khadra a affirmé avoir toutes ses chances:
J’ai été élevé par l’École des Cadets et formaté par l’amour indéfectible de l’Algérie. J’ai été également le concepteur du plan de la lutte antiterroriste dans l’Oranie. Aucun homme ne peut m’imposer quoi que ce soit. J’ai écrit ‘‘Morituri’’ sous les drapeaux. Loin des salons, moi, j’en ai vu des gens mourir…»
Il confirme qu’il a un programme électoral qui viendra «quand [il aura] l'impression que [sa] proposition est bien accueillie.» Dans le cas contraire, il précise qu’«on ne peut aller contre la volonté d'un peuple», et exclut tout éventuel parrainage d’un parti politique.

« Je sais que je mets les pieds dans le plat »

Il lui reste cependant quelques formalités à remplir. Selon la loi électorale algérienne, il devra, comme tout candidat indépendant, récolter au moins 60.000 signatures d'électeurs à travers au moins 25 wilayas (préfectures). Et 1500 signatures sont exigées, au minimum, dans chacune des wilayas. «Je sais que je mets les pieds dans le plat», a ajouté l'écrivain, qui affirme «avancer» et se «préparer».
Il a du travail. Car il n’est pas le seul à nourrir ce genre d'ambitions. Plusieurs candidats se sont officiellement déclarés pour succéder à l’actuel président Abdelaziz Bouteflika, 76 ans, qui n’a toujours pas révélé ses intentions. Toute la question, au fond, est de savoir si Yasmina Khadra est dans une période promotionnelle, ou s’il marche vraiment dans les pas de ces célébrités qui se sont lancées en politique, comme Vaclav Havel, Senghor ou Ronald Reagan.

Le Nouvel Observateur