lundi 5 août 2013


Dimanche 4 août à 21:24
Lesoir
FLN: Les dessous de l’option Saïdani

Il y a comme une «soudaine» réanimation dans la maison FLN, ces dernières quarante-huit heures. Comme nous le rapportions dans notre précédente édition, Bouteflika a récemment donné instruction ferme pour régler cette affaire du Front de libération nationale au plus vite. Et voilà que, comme par enchantement, le bureau politique se réunit et annonce des décisions.
Cette réunion qui s’est tenue samedi dans l’après-midi, la première depuis des mois, est allée directement vers l’essentiel : «Il a été procédé à l’examen de l’état actuel du parti (…) et il a été décidé de réunir le groupe parlementaire du parti, le 17 août prochain en vue de préparer la session d’automne du Parlement ainsi que la convocation de la session du comité central dont la date sera fixée lors de la prochaine réunion du bureau politique.»
C’est ce qu’on lit effectivement dans un communiqué extrêmement laconique, parvenu hier à notre rédaction.
Ainsi, en une seule réunion, le bureau politique met sur la table les deux problèmes qui empoisonnent l’atmosphère. D’abord, cette affaire des désignations dans les postes des commissions permanentes au sein de l’Assemblée mais, surtout, la convocation d’une session du comité central pour élire un nouveau secrétaire général.
A l’évidence, le «feu vert d’en haut» est arrivé. Dans les coulisses du plus vieux parti d’Algérie, les relais traditionnels de Abdelaziz Bouteflika ont entamé leur mission avec une feuille de route bien précise. Et le candidat de Bouteflika, de Saïd plus précisément refait surface : Amar Saïdani.
C’est d’ailleurs la seule candidature que l’on cite ces derniers jours.Bien que son nom revienne régulièrement dans de grosses affaires, dont la plus importante reste, sans conteste, le gros dossier de corruption dit «affaire GCA», l’ancien président de l’APN voit sa candidature portée à bras le corps par de nombreux barons du parti.
L’actuel secrétaire général de l’Union nationale des paysans algériens et membre du bureau politique, Mohamed Alioui, l’un des plus acharnés soutiens de Saïdani, était allé jusqu’à demander audience au Premier ministre, Abdelmalek Sellal.
Selon une source fiable, il aurait prétendu auprès du Premier ministre être en possession d’une pétition de 214 membres du comité central qui exigeraient la convocation d’une session de cette structure pour élire le nouveau SG, Saïdani donc. L’autre soutien inattendu de Saïdani n’est autre que l’ancien mouhafedh d’Alger et l’un des plus acharnés opposants à Belkhadem, Ahmed Boumehdi.
Lui, par contre, il a préféré s’en remettre au ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia, muni d’une autre liste portée par 178 signatures. Cela, au moment où, en face, c’est le désert absolu ! Pas une seule autre candidature d’envergure, ni même une opposition franche et tranchée contre une candidature pourtant si décriée il y a quelques semaines de cela seulement.
Au mieux, une neutralité gênée. Ainsi de ce groupe de membres du comité central, issus des rangs du courant des «redresseurs» ou des «centralistes», deux tendances pourtant foncièrement hostiles à la candidature de Saïdani par le passé et qui, dans un communiqué sanctionnant une rencontre en soirée, samedi dernier, disent n’être «contre tel ou untel, contrairement à ce que certains ont prétendu».
Cette rencontre, poursuit le communiqué, n’a d’objectif que celui «d’assainir le climat, dans l’intérêt du parti, d’instaurer le dialogue entre les frères militants qui avaient destitué Belkhadem, et ce, en vue d’aboutir à une feuille de route (…) pour pouvoir élire un nouveau secrétaire général qui a les qualités requises pour sortir le parti de sa crise».
Les présents à cette rencontre ne manquent pas de dénoncer «les classifications que l’on en fait, dans certains médias, comme si le parti est divisé entre courants (…)». Bref, l’option Saïdani est la nouvelle réalité du FLN…
K. A.