mercredi 19 mars 2014

Il a décliné hier devant les chefs d’entreprise le programme économique de Bouteflika : Abdelmalek Sellal : “La dictature bureaucratique persiste en Algérie”


Les industriels membres du FCE estiment que les mesures gouvernementales ne sont pas mises en œuvre sur le terrain. 
Les opérateurs économiques affiliés au Forum des chefs d’entreprise (FCE) s’accordent à dire que le programme du candidat à la présidence de la République, Abdelaziz Bouteflika, reprend leurs principales aspirations, mais peine à se concrétiser sur le terrain.
Des mesures avantageuses, voire courageuses, ont été prises par le Président sortant, sur le plan économique, sans qu’elles connaissent, toutefois, une phase d’exécution effective sur le terrain, en raison de la bureaucratie qui bloque la machine.
Cette remarque récurrente, Réda Hamiani, président du FCE, l’a réitérée encore une fois hier à Abdelmalek Sellal, au cours d’une rencontre-débat, dédiée à la présentation de son programme économique. “Vous êtes, certes, convaincant dans vos discours mais vous demeurez impuissant à maîtriser le cheminement d’une décision prise et les contraintes bureaucratiques qu’elle subit”, lance tout de go le patron des patrons à son invité. “Nous remarquons que peu de ces mesures ont été mises en œuvre. Pire encore, aucun bilan du suivi d’exécution de ces décisions n’a été établi jusque-là”, critique encore M. Hamiani.
Ce constat est partagé en partie par l’hôte du FCE qui reconnaît la persistance des problèmes bureaucratiques dans notre pays. “La dictature bureaucratique demeure un fléau en Algérie, un dragon aux têtes multiples”, admet M. Sellal. Pour lui, il est difficile de changer, en deux ans, le mode de gestion dans les différents arcanes de l’État et de l’administration.
Il citera l’exemple du projet de guichet unique cher à lui, qu’il a tenté d’instaurer, mais en vain. “J’ai essayé, mais je n’ai pas réussi à le concrétiser. Car, il n’est pas chose aisée de changer les mentalités et de toucher surtout des intérêts divers”, se désole-t-il. Déplorant les lenteurs et la lourdeur des procédures à suivre pour monter un projet industriel, Abdelmalek Sellal dira : “L’acte d’investir n’est jamais un acte administratif.” La bureaucratie, avertit-il, engendre toujours la corruption. Des efforts énormes ont été consentis, atteste M. Sellal, pour améliorer la situation socioéconomique du pays, mais cela reste insuffisant.
Il saisit l’opportunité que lui a offert l’organisation patronale pour faire, par ailleurs, les éloges du leader qu’il représente. “Cette personne va nous garantir la stabilité dont a besoin le pays. Il l’a déjà prouvé puisqu’aujourd’hui, l’on constate le retour de la paix et de la sécurité. Il a réussi à replacer l’Algérie dans le concert des nations”, argue-t-il.
Dans son programme électoral, le candidat à la magistrature suprême du pays envisage de mettre en place dans les 5 années à venir une “économie émergente”, fondée sur la “libéralisation de l’acte d’investir sans toutefois toucher les acquis sociaux des travailleurs et des Algériens en général”. Il a annoncé, à ce propos, la décision d’amender prochainement la loi relative à l’investissement.
Il faut opter pour une économie qui s’insère dans l’économie mondiale, qui garantira une croissance et créera des richesses et des postes d’emploi. Et le rôle du secteur privé dans cette perspective est primordial. “Le privé bénéficiera des mêmes avantages que le public. Il n’y a pas de différence. Car, nous avons une seule entreprise algérienne”, assure-t-il à l’assistance.

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