mardi 11 mars 2014

“Nous voulons un président qui serve l'Algérie”

Batna fief d’Ali Benflis ? Rien ne confirme cette hypothèse. Le corps électoral n'est manifestement pas trop emballé par le scrutin du 17 avril. Contrairement aux précédentes élections qui suscitaient un certain intérêt à travers le territoire de la wilaya, l'échéance d’avril prochain n'anime pas toutes les conversations. L’indifférence des citoyens est palpable.
Dans le milieu universitaire, beaucoup d'étudiants ne se montrent pas sensibles au sujet. D'autres ne cachent pas leur opposition au 4e mandat. “On ne déteste pas le président Bouteflika mais on a besoin de voir l'Algérie rejoindre le rang des pays développés”, lancera Adel B., étudiant. De son côté, Khaled N., enseignant vacataire à l'université, nous fait part de son amertume. “Je n'ai pas de carte d'électeur, je quitte le pays sous peu. Nous avons été sept amis à avoir décidé de partir. Je suis le dernier. J'aime mon pays mais Allah ghaleb, je ne me fais plus d'illusions. Il n'y a pas un candidat qui réponde aux aspirations des jeunes.” Khaled, qui dit avoir un lien de parenté avec le candidat Benflis, lancera : “J'ai horreur du régionalisme, je voudrais un président qui servira toute l'Algérie, pas uniquement Batna, Tlemcen ou Constantine.”
En dehors de l'université, l'heure n'est pas à l'optimisme, non plus. Wahiba F., ingénieure agronome, expliquera : “Je ne sais pas encore à quel candidat donner ma voix mais il est certain que je participerai au vote. J'attends de voir le programme de chacun des concurrents et si je ne suis pas satisfaite, je voterai blanc.”  D'autres personnes projettent de se rendre aux urnes pour d'autres raisons.
Le jeune Noro F., commerçant de son état, avoue : “Je me rendrai au bureau de vote juste pour avoir le cachet sur ma carte d'électeur, on ne sait jamais. Je ferai en sorte que mon bulletin de vote soit nul.”
Nous n'en finissons pas avec ce scepticisme même en abordant des personnes plus âgées, à l'instar de S. Liamine, chef de section dans une banque. L'homme n'est pas très bavard mais devant notre insistance, il lâchera : “Le président est déjà désigné.” Pour sa part, Mourad B., avocat et militant du FLN, essaye de vendre les qualités du Président sortant. “Abdelaziz Bouteflika a le mérite d'avoir redonné à l'État algérien son prestige aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays. Nous avons encore besoin de lui. Dans la conjoncture actuelle où les pays voisins souffrent d’instabilité, il ne doit pas y avoir de changement à la tête du pays”.

Liberté