mardi 11 mars 2014

L’heure est à l’expectative

À quelques jours du début de la campagne électorale pour la présidentielle du 17 avril, les bureaux des partis politiques et des autres comités de soutien des candidats engagés dans la course font profil bas à Constantine.
C’est à peine s’ils se manifestent, demeurant dans l’expectative en attendant le verdict du Conseil constitutionnel. Les comités de soutien du candidat Abdelaziz Bouteflika ou Ali Benflis agissent dans la discrétion la plus totale au point d’intriguer les journalistes qui ont beaucoup de mal à les contacter. Rares sont ceux qui acceptent de s’exprimer. Du coup, les citoyens se montrent indifférents. Au centre-ville de Constantine, on est encore loin de l’effervescence qui accompagne la veille des élections. Aucune affiche, aucun panneau, aucun meeting, aucun candidat potentiel n’est venu. Nous avons interrogé quelques citoyens sur le rendez-vous du 17 avril. “C’est une élection très particulière et très différente des précédentes, je pense que depuis l’annonce d’Abdelmalek Sellal à Oran, tout le monde s’est focalisé sur le 4e mandat. On ne connaît même pas les autres candidats et leur programme”, nous déclare une mère de famille rencontrée sur le boulevard Belouizdad. Un jeune étudiant, quant à lui, nous déclare : “Je ne suis pas sûr que cette élection sera transparente, on aura encore une fois le candidat du pouvoir contre cinq ou six candidats venus faire plus de la figuration qu’autre chose. Nous sommes devenus la risée du monde, à croire que le système est aveugle et ne retient pas de leçons. Regardez ce qui se passe dans le monde arabe et maintenant en Ukraine. Les révolutions et les soulèvements populaires se suivent et se ressemblent à cause des dictatures et la corruption. Je n’ai rien contre la personne de Bouteflika mais il est temps qu’il parte et qu’il sorte par la grande porte.” Plus loin, nous retrouvons un homme la quarantaine, favorable au 4e mandat de Abdelaziz Bouteflika : “Les gens parlent de changement et oublient qu’il y a des risques de dérapage. Je comprends ceux qui expriment leur mécontentement mais que voulez-vous faire, aucun autre candidat n’est apte à diriger le pays, hormis Bouteflika.”

Liberté