jeudi 27 mars 2014

Il s’engage à instituer la neutralité de l’administration : Benflis : “Je rendrai des comptes au peuple”


“Je ne nommerai pas mon frère ou mes amis à la présidence. Je suis porteur d’un projet sérieux qui donne la priorité aux compétences”, a affirmé Benflis dans une allusion claire au Président sortant.
Au quatrième jour de la campagne électorale pour la présidentielle du 17 avril prochain, le candidat indépendant Ali Benflis a promis d’instituer la neutralité de l’administration, tout comme il a insisté sur l’éthique inhérente à la fonction présidentielle. S’exprimant à l’occasion de deux meetings animés à Chlef et à Sétif, l’ancien chef de gouvernement s’est engagé à instituer une administration neutre à travers une loi spécifique.
Cette promesse trouve son explication dans la conviction du postulant à la magistrature suprême que “seule la neutralité de l’administration est à même d’assurer la pérennité de l’État”. À Chlef, à la Maison de la culture où il a animé son premier meeting de la journée, Benflis a fait remarquer que “cette administration à laquelle on demande d’observer la stricte neutralité pendant l’élection doit être refondée”. Devant une salle archicomble, le candidat a considéré que “même si les fonctionnaires de l’administration sont soumis aux pressions, ils doivent d’abord obéir à leur conscience”.
La gestion par téléphone et à travers les pressions doit tout autant être abolie à travers l’ensemble de l’administration locale. C’est dans cette optique que le candidat s’est engagé à doter les corps de wali, des élus locaux et des chefs de daïra d’un statut : “Plus personne ne pourra prendre son téléphone pour leur donner des ordres. Ils seront dotés d’un code d’éthique et de déontologie pour les protéger y compris des pressions du chef de l’État. C’est la meilleure manière de garantir la neutralité de l’administration”, explique-t-il. À Sétif, où il a animé son second meeting, il s’est dit déterminé à réviser les statuts de la Fonction publique de manière à revaloriser les salaires des simples employés. À travers ces réformes, l’ancien chef de gouvernement ambitionne d’instaurer la continuité de l’État. Laquelle, insiste-t-il, “permettra de demander des comptes à ceux qui occupent des postes de responsabilité dans la gestion des affaires du peuple”. Dans ce cadre, il a promis de juger ceux qui gèrent les deniers publics et de les présenter à la justice en cas de détournement, arguant que “l’argent du peuple est sacré”. Et pour prouver sa bonne foi, le candidat assure que lui aussi aura à rendre des comptes au peuple au cas où il serait élu le 17 avril prochain. “Je rendrai des comptes au peuple et je m’expliquerai par rapport à la mise en application des mesures que j’annonce”, lance-t-il à Sétif, où il précisera que la fonction présidentielle est avant tout une question d’éthique.
Se démarquant de la propension de hauts responsables de l’État, allusion faite à Sellal, il notera que “celui qui veut gérer un pays doit respecter le peuple”, précise-t-il. Et d’ironiser sur le directeur de campagne du candidat Bouteflika : “En tout cas, pour ce qui me concerne, personne ne m’a chassé d’aucune wilaya.” A contrario, le concernant, il se définira par “un rassembleur de tous les Algériens. Je ne suis pas un partisan de la division”. “La culture de l’État impose à celui qui devient responsable de s’interdire tout écart de langage”, a-t-il ajouté.
Continuant ses pics contre Sellal, il n’a pas manqué de dénoncer sa propension à copier son programme. “Les droits d’auteur ne sont pas respectés”, dira-t-il, avant de lancer que “ces modes de gouvernance qui ont pour nom fraude, corruption, faux et usage de faux doivent cesser”. Toujours à propos de l’éthique liée à la fonction de chef de l’État, le candidat s’est démarqué de l’attitude du Président-candidat de nommer des membres de sa famille à la présidence de la République.
C’est dans la wilaya d’El-Oued, avant-hier, tard dans la soirée, qu’il a affirmé : “Je ne nommerai pas mon frère ou mes amis à la présidence. Je suis porteur d’un projet sérieux qui donne la priorité aux compétences et qui vise à transmettre le flambeau aux jeunes qui doivent se trouver au centre de la prise de décision.”

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