mardi 11 mars 2014

L’indifférence prend le dessus

À moins de cinq semaines de l’élection présidentielle, l’ambiance régnante à Bouira semble plutôt morose et l’opinion publique affiche une résignation sans précédent. La campagne électorale, habituellement, précoce car suscitant un engouement certain, n’est toujours pas à l’ordre du jour dans les rues du chef-lieu de wilaya. Certes les discussions de café et autres lieux publics tournent forcément autour du 4e mandat, de l’intérêt d’une élection “jouée d’avance”, mais la nouveauté toutefois réside sur la Toile, via les réseaux sociaux où des appels sont fréquemment lancés en direction de certaines régions du pays pour observer des sit-in ou des marches pacifiques. Des actions de rue timides à Bouira, au vu des deux rassemblements initiés par le mouvement Barakat au cours des dernières semaines. Il est vrai que devant un réservoir électoral blasé par des promesses sans lendemain et souvent déconnecté de la vie politique, pro et anti-4e mandat auront du mal à convaincre. Au FLN, alors qu’il y a à peine quelques semaines, certains militants s’affairaient à régler leurs différends avec les poings, le ton est redescendu d’un cran après l’annonce d’Abdelmalek Sellal informant les Algériens de l’intention du Président-candidat de se représenter. Depuis ce jour, un travail minutieux et un semblant d’harmonie règnent dans ce parti. D’ailleurs, même à Lakhdaria, fief du redresseur Kara Mohamed-Seghir, les militants du FLN se sont illustrés en faisant du porte-à-porte afin de récolter un maximum de signatures pour leur candidat. Même topo au RND qui fêtait son 17e anniversaire le mois dernier et qui a clairement réitéré sa volonté d’accompagner aux urnes le candidat Bouteflika, et ce, avant même l’annonce de son intention de participer à l’élection. Auprès du RCD à Bouira, aucune prise de parole en public n’a pour le moment été faite. Seul un communiqué signé conjointement par les bureaux RCD de Bouira, Tizi Ouzou et Béjaïa, relayé par Internet : “(..) invitent les citoyens de Kabylie à se mobiliser pour déjouer les provocations… et disqualifier l’ensemble du processus électoral en cours par toutes les actions pacifiques que les patriotes peuvent mener ensemble.’’ La grande famille du FFS, auparavant prompte à répandre ses opinions auprès de la société, est demeurée étrangement silencieuse elle aussi. Sa position officielle dévoilée vendredi dernier en a d’ailleurs déçu plus d’un. En ne voulant “ni participer ni boycotter”, le FFS préconise “la reconstruction d’un consensus national autour d’un programme et d’un calendrier de transition”. Message qui a du mal à être assimilé à Bouira, wilaya dont est originaire le premier secrétaire du FFS. Devant le peu de communication des partis politiques, pro et anti-4e mandat, force est de constater que seule l’indifférence est perceptible auprès d’une majeure partie de la population pour les joutes électorales du 17 avril.

Liberté